L’ONU impose d’arrêter le recrutement des djihadistes

ONU arreter recrutement djihadistes
 
Le Conseil de sécurité de l’ONU a pris mercredi une résolution inédite, et surtout contraignante, visant à endiguer le flot de djihadistes qui se rendent sur les terres sous contrôle de l’Etat islamique en Syrie et en Irak. En présence de Barack Obama (François Hollande y était aussi), cette « résolution la plus importante » depuis celle qui a été prise dans la foulée du 11 septembre 2001 contraint tous les gouvernements à agir.
 
Ils seront tenus de prévenir et empêcher « le recrutement et les déplacements » d’individus qui tentent de se rendre à l’étranger « dans le but de commettre, de planifier ou de participer à des actions terroristes » ou d’y recevoir un entraînement. Les États devront aussi « empêcher l’entrée ou le transit sur leur territoire » de ces combattants étrangers quand ils seront en possession « d’informations crédibles » sur leurs intentions, ont décidé les 15 pays – Russie comprise – siégeant au Conseil à l’unanimité. Le président du Conseil européen s’est également exprimé.
 

Délits à l’échelle mondiale : celle de l’ONU

 
La première obligation sera la création de délits spécifiques permettant de poursuivre les terroristes en préparation, bel exemple d’une législation globalisée et unifiée qui ira de pair avec l’obligation pour les compagnies aériennes de fournir partout les listes de passagers de leurs vols.
 
Et pour que l’ONU puisse avoir encore davantage la main, des entités « subsidiaires » spécialisées devront contribuer à désigner les combattants terroristes potentiels, à évaluer leur dangerosité et à pointer les manques éventuels de la part des pays membres à les empêcher de voyager.
 
Barack Obama venait d’indiquer que 12.000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays sont venus grossir les rangs des organisations « extrémistes » en Irak et en Syrie.
 
Particulièrement visée : la Turquie, point de passage privilégié vers la Syrie – même si le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu le rôle de son pays en rappelant à l’ONU que celui-ci accueille 1,5 million de réfugiés syriens. Va-t-on l’accuser de faciliter le recrutement de djihadistes ?
 
Ban Ki-Moon, à cette occasion, a affirmé que l’immense majorité des victimes de ces terrorismes islamistes, l’an dernier, étaient des musulmans.
 

Foi, raison et djihadistes

 
Le cardinal Parolin, représentant le Saint-Siège, a déclaré que les « croyants ont la grave responsabilité de condamner ceux qui détachent la foi de la raison et qui l’instrumentalisent pour justifier la violence », annonce le communiqué du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui poursuit : « Il a déclaré que pour contrer le phénomène du terrorisme, il est indispensable d’arriver à l’entente culturelle entre peuples et pays, ainsi que la justice sociale pour tous. Il a exhorté les gouvernements à s’engager avec la société civile à confronter les problèmes des communautés les plus exposées au risque de la radicalisation et du recrutement, et de parfaire leur intégration sociale satisfaisante. »
 
Et les religions qui séparent foi et raison, alors ?
 
Subsiste une question dans ce joli concert global : quelles sanctions pour les contrevenants à cette résolution largement irréaliste et désincarnée – on envoie les Casques bleus ?