Établie à l’initiative de Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, la ville citadelle de Loppiano près de Florence a reçu jeudi la visite du pape François qui s’est émerveillé devant cette cité où vivent quelque 200 personnes rejointes habituellement par 600 autres de passage, en provenance de 70 pays, qui viennent s’y former à cette vie communautaire où se côtoient familles, laïcs consacrés, religieux et prêtres.
François a loué leur « harmonie avec le concile Vatican II et le charisme de l’unité » qu’ils vivent. « Le charisme de l’unité est un stimulant providentiel et une aide puissante pour vivre la mystique évangélique », a déclaré François, ajoutant qu’il était nécessaire à la construction « d’une alliance des civilisations autant qu’une civilisation globale de l’alliance », rapporte la salle de presse du Vatican. Ce qui ne veut pas dire grand-chose – ou au contraire trop, sur le plan syncrétique, si l’on tient compte de la diversité des cultures et des religions que cela prétendrait unifier.
Loppiano : une ville-citadelle qui a éliminé les « périphéries »
Mais à Loppiano, « nous vivons l’expérience de marcher ensemble, dans un style synodale ». « Il n’y a pas de périphéries à Loppiano », a poursuivi le pape, commentant la construction d’une « ville-école » où chacun « apprend des autres ». « Loppiano est une ville ouverte, une ville en sortie. »
Ce qui ne manque pas de paradoxes : Loppiano, ville des Focolari, fait précisément vivre côte à côte des gens qui se ressemblent, adhérant tous au même mouvement, une sorte de communauté fermée qui ne cherche à essaimer que sous forme d’autres communautés fermées similaires construites à travers le monde. Une ville où on se rend en quittant sa région, ses proches, son enracinement charnel, sans pour autant embrasser la vie religieuse
Le pape François fait l’éloge du communautarisme
Mais ce qui explique son enthousiasme, c’est peut-être la présence de délégations d’autres religions, dont des moines bouddhistes de Thaïlande et un rabbin italien présenté par le cardinal Giuseppe Bettori, archevêque de Florence. Le fait que, comme il le dit, « tout le monde s’y sent chez lui », Et qu’on y cultive la « spiritualité du nous ».
C’est sûr qu’il ne saurait y avoir de « périphéries » si on s’en éloigne d’emblée.