Trop pauvres pour fonder une famille : « Génération Pause »

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Alors que l’âge moyen du premier mariage ne cesse d’augmenter en Europe et qu’il a dépassé les 30 ans en France pour les hommes comme pour les femmes en 2012, une étude britannique vient de montrer que ce sont les difficultés financières qui expliquent ce retard. Un retard qui porte aussi bien sur la nuptialité que sur la décision d’avoir un premier enfant. Trop pauvres pour fonder une famille…
 

La presse britannique les appelle la « Génération Pause »

 
Selon une étude de SCM Direct, les Britanniques âgés de 25 à 34 ans ont déclaré, à 20%, qu’ils ont retardé leur décision de se marier de deux ans et davantage. Un sur dix a déclaré qu’il n’aurait jamais assez de moyens pour se marier. Parmi les 35 à 44 ans, une personne interrogée sur sept a déclaré avoir retardé ou envisageait de retarder une première naissance pendant quatre ans au moins. Et 25% d’entre eux avaient effectivement retardé la première naissance faute d’épargne. Un sur douze pensait ne jamais pouvoir avoir d’enfant pour des raisons économiques.
 

Logement, emploi : pour les pauvres, la famille est la première victime

 
Les problèmes invoqués sont le coût du logement – beaucoup de jeunes adultes restent auprès de leurs parents ou prennent des colocations – le manque de stabilité de l’emploi, le prix des gardes d’enfants, sans compter le risque pour la carrière des femmes qui « s’arrêtent » pour donner la vie.
 
Aucun de ces facteurs ne montrant de signes de déclin, commente Bobby Duffy, analyste des questions générationnelles chez Ipsos Mori, les tendances actuellement observées ne pourront que prendre de l’ampleur. Faute de familles et d’enfants, c’est bien le tissu social qui est menacé. L’hiver démographique affectera directement les générations les plus âgées faute du nombre suffisant de jeunes pour les soutenir. Le mariage peut en effet intervenir plus tard, mais l’horloge biologique fait que l’on ne peut indéfiniment remettre au lendemain le fait d’avoir des enfants.
 
Mais les changements ne sont pas seulement numériques et économiques : ainsi, les opinions politiques tendent à s’orienter davantage à droite dès l’instant où les gens se marient et ont des enfants ; certaines valeurs conservatrices pourraient même disparaître à mesure qu’une proportion plus importante de la population serait composée de personnes indépendantes et célibataires.