Derrière la pédophilie dans l’Eglise, le rôle et l’influence des réseaux de clercs homosexuels

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Le 20 juin, Mgr Theodore McCarrick, ancien prêtre du diocèse de New York et cardinal émérite de Washington DC, a été suspendu de l’exercice public de son ministère par le Secrétaire d’Etat du Vatican, Pietro Paolin, sur instruction du pape. Raison : des accusations « crédibles et substantielles » d’abus sur mineur. Mgr McCarrick est accusé d’avoir violé un adolescent voici 50 ans, quand il était prêtre à New York, a fait savoir l’évêque de Metuchen au New Jersey, Mgr James Checchio. Une lointaine affaire de pédophilie, comme il en existe tant d’autres dans bien des milieux ? Pas seulement. Car ce qui est emblématique dans ce cas, c’est ce qu’a ajouté Mgr Checchio : de 1982 à 1986, quand Theodore McCarrick était évêque de Metuchen, aurait été l’auteur d’abus sur adultes mâles. Derrière la pédophilie, les réseaux homosexuels.
 

L’influence des réseaux homosexuels dans l’Eglise catholique

 
L’histoire de McCarrick et de son impressionnante ascension dans l’Eglise – et de son appétit sexuel – révèle crument l’influence des réseaux homosexuels. Janet Smith, professeur de théologie morale au séminaire de Détroit explique : « Trop de clercs et de laïcs croient qu’il suffit que quelques têtes tombent et que quelques mécanismes soient institués pour dénoncer les évêques corrompus et qu’on puisse passer à autre chose. Mais c’est faux ! » Deux des accusations portées par des adultes contre McCarrick ont débouché sur des plaintes.
 
Pour Janet Smith, « le problème de fond réside dans l’existence de réseaux homosexuels dans l’Eglise, probablement dans à peu près tous les diocèses et certainement à la Curie ». Certes, ajoute-t-elle, il existe d’autres conduites immorales parmi les clercs – cupidité, débauche, cléricalisme, toxicomanie. Mais selon elle les clercs gays bloquent plus le travail de l’Eglise que ceux atteints d’autres formes d’immoralité car « ils se protègent les uns les autres », bloquant les meilleurs talents.
 

« L’homosexualité », terme empreint de relativisme, est au cœur de réseaux d’influence dans l’Eglise

 
Le terme « homosexualité », apparu à la fin du XIXe siècle, tend par sa construction sémantique à établir une symétrie avec la sexualité naturelle dite « hétérosexuelle ». Or la relation entre deux personnes du même sexe est privée du principe qui caractérise une relation sexuelle, sa potentielle fertilité et la complémentarité de ses acteurs. Le terme d’homosexualité porte un dangereux relativisme. Depuis des années, des enquêtes révèlent l’influence de réseaux homosexuels dans l’Eglise.
 
Les abus sexuels dans l’Eglise semblent été bien trop hâtivement labellisés « scandales pédophiles », avec victimes mineures masculines ou féminines. Or les statistiques de l’Eglise révèlent une prévalence des actes sexuels sur des mineurs masculins. La faculté John Jay de justice criminelle a révélé que sur plus de 5.000 faits, 81 % mettent en cause des prêtres sur de jeunes victimes masculines, parmi lesquelles 90 % sont mineures. Son rapport indique que seul « un petit pourcentage de prêtres accusés d’abus étaient atteints d’une pathologie pédophile » et que « aucune analyse crédible n’est possible si l’on ne tient pas compte de l’homosexualité ».
 

Le terme de « pédophilie » a permis d’évacuer la question de l’homosexualité

 
Pour le franciscain Regis Scanlon, l’étude de John Jay a été abusivement réduite à la question pédophile, ce qui permet « d’évacuer celle de l’homosexualité ». Scanlon prône que les jeunes gens ayant eu une activité homosexuelle ne soient pas admis dans les séminaires. « Il y a ceux qui pensent que la règle pour la prêtrise est trop stricte pour les jeunes », écrit-il, mais « si je dois pécher, je préfère pécher en protégeant de jeunes gens et jeunes filles d’un clergé égaré que de mettre en danger leur sécurité psychologiques en s’enveloppant dans des considérations politiquement correctes sur les prétendus droits à la prêtrise ».
 
Et pourtant… Mgr Blase Cupich de Chicago, l’un des évêques les plus gauchistes et pro-homosexualité aux Etats-Unis, élevé au cardinalat par le pape François en 2016, l’homosexualité ne serait pas le principal moteur des abus sexuels dans l’Eglise, et prétendre le contraire masquerait le « vrai problème » : le « cléricalisme ». Dans America, publication jésuite, Cupich dénonce l’idée que « permettre aux gays de devenir prêtres » aurait créé « un terreau favorable aux abus ». Il prétend que le rapport John Jay de 2011 réfute cette théorie. Réplique du Dr Jennifer Roback Morse (Ruth Institute) : « Je suis très inquiète de le voir recycler la vieille antienne servie pendant les scandales de 2002, selon laquelle ‘’tout ça n’a rien à voir avec l’homosexualité’’ ». Elle réaffirme que « les rapports de 2004 comme de 2011 de la faculté John Jay concluent bien que 80 % des cas d’abus sur mineurs concernent des garçons », ce qui prouve « que cela a bel et bien un rapport avec l’homosexualité ».
 

Le cardinal Maradiaga, confident du pape François, « patron » des séminaristes homosexuels de Tegucigalpa

 
La question interpelle le sommet de l’Eglise. Le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, confident influent du pape François, est soupçonné de défaillances dans la gestion de la crise impliquant une homosexualité généralisée dans le principal séminaire de son diocèse. Le journaliste Edward Pention, du National Catholic Register, a révélé qu’au Honduras « tous les séminaristes homosexuels ont été renvoyés, sauf ceux de l’archidiocèse de Tegucigalpa qui plaisantent en disant qu’ils ont un puissant et très influent saint patron : ‘’Maradiaga’’». En juillet, le magazine révélait que 50 séminaristes de Tegucigalpa avaient cosigné une lettre dénonçant « une lourde ambiance d’homosexualité ». Mgr Maradiaga aurait ignoré des preuves d’actes homosexuels de l’évêque Pineda, démissionnaire le 20 juillet. Cerise sur le gâteau, le Chilien Francisco Javier Errazuriz Ossa, membre du conseil rapproché de neuf cardinaux du pape François pourrait, comme Mgr McCarrick, devoir démissionner suite aux poursuites dont il est l’objet pour abus sexuels.
 
Plutôt que de discuter des « formes de familles » au synode sur la jeunesse en octobre, l’Eglise doit faire son ménage.
 

Matthieu Lenoir