Jusqu’à présent, l’actrice américaine Jane Fonda avait toujours dit le contraire. Mais elle vient de reconnaître qu’elle regrettait « jusque dans la tombe » d’avoir posé pour la photo où on la voit coiffée d’un casque nord-vietnamien à Hanoï pendant la guerre du Viet-Nam en 1972. Jane Fonda, qui était alors l’égérie de la gauche radicale et féministe, s’en explique dans un documentaire qui vient de sortir. « Ce que je regrette, c’est mon dernier jour là-bas. J’assistais à une cérémonie, il n’y avait pas d’avion dans le ciel ni rien, on m’a demandé de chanter, de fil en aiguille je me suis assise près d’une batterie antiaérienne. Ce n’est qu’après que j’ai compris que la photo donnerait l’impression que j’étais contre les soldats de mon propre pays, du côté de l’ennemi. » Voilà finalement une analyse assez fine, et honnête, d’un acte qui, fondé sur des grands idéaux généreux, se transforme, par d’imperceptibles glissements, et la logique des situations, en trahison.