Un pixel est un terme informatique désignant un point de base d’une image numérisée. Le titre de Pixels renvoie explicitement au monde des jeux vidéo des années 1980, aux images alors fort simples, comportant donc peu de pixels. Le film est une joyeuse plaisanterie accessible aux connaisseurs de Pacman, Donkey Kong, et autres, et de l’univers spécifique des Arcades, lieu essentiel de rencontres des adolescents de cette époque révolue. La génération suivante, elle, joue sur sa console solitaire, ce qui n’est pas un progrès sur le plan des relations humaines. Dans ce scénario, la NASA, au début des années 1980, a l’idée d’envoyer au-delà du système solaire une sonde comportant des images d’un championnat de jeux vidéo. Des extraterrestres l’ont interceptée, et viennent sur Terre en 2015, répondre à ce qu’ils ont interprété comme un défi homérique. Le président des Etats-Unis fait donc appel à ces anciens compagnons champions de jeux d’arcades pour vaincre les créatures synthétiques lancées depuis l’espace, et copiées des jeux de l’époque.
Pixels : une réussite
Le film aurait pu être un énième naufrage de la comédie de science-fiction, un des sous-genres les plus délicats, car ambitionnant un deuxième degré humoristique sur ce qui est souvent peu sérieux déjà au premier degré. Or, malgré tout, et à condition de connaître cet univers, Pixels est une réussite. Il s’agit de distraction pure bien évidemment, avec une petite satire d’une génération demi-perdue, et de la politique américaine. Après bien des péripéties, les héros improbables trouvent reconnaissance et amour, fin attendue et sympathique. L’action ne ralentit pas, et l’humour sait user du comique de situations et des répliques. Certains scènes sont hilarantes, et renvoient à une sous-culture complotiste aberrante, à qui l’intrigue donne raison : ils sont là et nous attaquent… Le montage, efficace, permet de ne pas s’ennuyer une minute ; il ne faut rien manquer, pas même le générique de fin.