La PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) est l’un des piliers de notre politique en matière d’énergie et de climat, elle transcrit en France les injonctions données à Bruxelles par le « Green Deal ». La majorité centriste a donc proposé, avec l’appui des Verts, de la gauche et de l’extrême gauche, une loi « PPE 3 » fixant les objectifs pour l’horizon 2025-2035, qui prévoyait une grosse augmentation de la part des énergies dites renouvelables. Mais le RN, DR et LR ont fait passer un amendement demandant un moratoire sur les énergies intermittentes qui coûtent très cher et servent peu, éolien en tête. De sorte que la même alliance qui proposait la loi l’a rejetée. Ce qui est toxique pour le consommateur, dont la facture va bondir, mais correspond au souhait du grand capital (Total, Engie, EDF), qui, soumis aux exigences des Verts, a consenti d’immenses investissements dans les renouvelables et ne veut pas les perdre. Pendant ce temps-là, le LR de Wauquiez et Retailleau, dont les électeurs ne veulent pas d’éoliennes mais dont les sponsors entendent conserver leurs profits, se sont courageusement abstenus lors du vote final.
50 fois plus d’éoliennes dans la loi PPE d’origine
Le texte original de la loi PPE (dite loi Gremillet) prévoyait de multiplier par cinquante le nombre d’éoliennes en mer, par deux les terrestres, et par quatre le nombre des panneaux solaires. Enorme mais nécessaire et à peine suffisant pour réduire la part des énergies fossiles sans relancer massivement le nucléaire, puisque l’éolien et le solaire produisent très peu en fonction de leur emprise au sol et du temps (24 % pour l’éolien, 14 % pour le solaire). Cela a pour effet notamment de rendre l’énergie très chère, son prix a doublé en dix ans, et cela va s’aggraver avec la croissance de la part des « renouvelables ». C’est pourquoi d’ailleurs, depuis dix ans, des parlementaires de tout bord se sont mobilisé contre les éoliennes, Jean Germain, sénateur socialiste, Laure de la Raudière, député centre-droit, Julien Aubert, député LR, membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale, et d’une commission d’enquête parlementaire sur le coût des énergies intermittentes, auteur d’un rapport au vitriol sur la question. Et c’est pourquoi RN, DR et LR ont voté un amendement imposant un moratoire sur la question. Mais alors, la même alliance qui avait proposé la loi l’a rejetée, obtenant une majorité de 377 voix.
La loi rejetée par ses promoteurs, Verts et extrême gauche
Marc Fresneau, président du groupe Modem, a confié aux Echos avant le scrutin : « Je vais proposer à mon groupe de voter contre ce texte. » En s’indignant que LR ait voté l’amendement demandant le moratoire sur les intermittentes : « Nous faisons partie du même gouvernement, il y a besoin d’un minimum de solidarité. » A l’extrême gauche et chez les Verts, on accusait plus volontiers la droite et l’extrême droite, et notamment Maxime Amblard d’être « un député RN au service du lobby du nucléaire », Le Monde reprenant allègrement la rhétorique lancée par Médiapart. Et, d’une manière qui peut surprendre, Catherine McGregor, la patronne d’Engie, a déploré que le vote de la loi PPE amendée aboutirait à perdre, pour sa seule entreprise, 5 milliards d’investissements. Et l’Union française de l’électricité, qui, outre Engie, accueille EDF et TotalEnergies, s’est fendue d’un communiqué : « Au nom de l’ensemble de la filière électrique, incluant la production d’énergie nucléaire et renouvelable, les réseaux de transport et de distribution, ainsi que la fourniture et les services d’efficacité énergétique, nous vous appelons solennellement – mais à regret – à voter contre ce texte. »
Alliance toxique entre les idéologues et le capital qu’ils soumettent
Du pain bénit pour l’association France Renouvelables, qui regroupe 360 entreprises vivant de la transition énergétique et a poussé elle aussi un appel de détresse : « Ce vote envoie un signal politique, économique et industriel incompréhensible pour l’ensemble des acteurs, des entreprises, des collectivités, des usines et des infrastructures logistiques et portuaires qui, avec l’appui du gouvernement ont réalisé, ces dernières années, des investissements colossaux sur le territoire national, dénonce France renouvelable, forte de ses 360 entreprises. Un moratoire sur les énergies renouvelables électriques conduirait à la destruction de 80.000 emplois implantés en France dans des entreprises qui participent grandement à la réindustrialisation et à la souveraineté énergétique de notre pays. » Cette lettre a été signée en outre tant par 4 présidents de région de gauche, d’extrême gauche ou Verts, et par des lobbyistes privés dans l’amendement menaçait les intérêts, le port de Brest, les chantiers de l’Atlantique (qui fabriquent les sous-stations pour les éoliennes en mer), Carbon, Enercon, Louis Dreyfus Armateurs, Siemens Gamesa (dont l’usine du Havre est directement menacée).
Les Verts imposent leur loi au capital qui ensuite veut récupérer ses billes
Cette alliance toxique illustre dans un raccourci saisissant la façon dont la révolution mondiale par l’environnement procède. D’abord, l’ONU et les ONG de militants verts et d’extrême gauche s’emploient à convaincre les opinions publiques, et y parviennent, que le CO2 menace la planète, qu’il faut donc remplacer les sources fossiles d’énergie et que, le nucléaire ayant été au préalable dénigré et limité par les mêmes vecteurs d’influence, les « renouvelables » sont la solution, quoi qu’il en coûte. Ensuite, les grandes institutions internationales, ONU, Union européenne, lancent des plans contraignants qui doivent permettre d’atteindre les objectifs fixés, et que les gouvernements nationaux reprennent. Les grosses entreprises suivent en maugréant. On a vu Total traîner les pieds, s’expatrier, Engie dépenser des milliards pour s’adapter, EDF au bord de la ruine sous les coups portés au nucléaire. Mais une fois cette dispendieuse transition en route, elles ne veulent plus changer de cap, ils exigent que « le cadre réglementaire nécessaire aux investissements de long terme » demeurent stable : paradoxalement le capital qui a le plus souffert des foucades idéologiques des Verts exige maintenant de continuer dans le mauvais sens pour ne pas perdre ses billes et faire tourner le business.
Une PPE toxique pour l’usager et le contribuable
En se drapant bien sûr, c’est de bonne guerre, dans la phraséologie des Verts pour défendre « notre capacité collective à sortir des énergies fossiles ». Et bien sûr, le secteur qui vit de la transition énergétique, France Renouvelables le montre, leur emboîte le pas. Sans un regard pour les consommateurs ni l’économie française, qui, eux, vont souffrir. Pourquoi ? Parce que la croissance du renouvelable va augmenter les accises qui le financent. Parce que les entreprises qui utilisent beaucoup d’électricité vont négocier leur prix directement avec EDF, plombant ses résultats et pesant en fin de compte sur le contribuable. Et parce que les consommateurs lambda, vous et moi, et les PME, vont subir de plein fouet l’augmentation du prix de l’électricité, à moins que l’Etat n’intervienne, c’est-à-dire encore le contribuable. La révolution arc-en-ciel par l’écologisme pénalise les peuples au profit d’une caste d’idéologues verts et d’extrême gauche avec la complicité d’un grand capital pris en otage.