Nous n’avions pas voulu voir initialement ce qui s’annonçait par les affiches comme de la propagande pour le métissage de la France, et très explicitement de la dissolution de son identité catholique.
 
Et ce avec les chaleureuses félicitations de la presse officielle et officieuse désinformatrice, moins quelques grincheux ne supportant pas la simple mention de plaisanteries réputées « racistes », même pour les dénoncer évidemment. A 8 millions d’entrées déjà, le film s’annonce comme un des plus gros succès de l’année. Donc nous avons fait l’effort de le voir.
 
Certes, on ne niera quelques effets comiques parfois à peu près réussis, quelques scènes qui provoquent des sourires, sur des thèmes secondaires, comme la satire de la psychanalyse, quoique même là surnage une affreuse propagande.
 
Les petits-enfants de catholiques sont juifs, ou musulmans, et les grands-parents sont priés de s’en réjouir.
 
Ils subissent quasiment une rééducation psychologique, et le spectateur avec eux.
 
Les Verneuil étaient en principe des antiracistes convaincus, lui (Christian Clavier, en mode énième avatar du schizophrène Jacquart/Fripouille des Visiteurs) gaulliste, elle (Chantal Lauby) catholique de gauche, ils n’ont en principe rien contre le fait d’avoir un gendre juif, un arabe, un chinois, ou même un ivoirien, mais les quatre cumulés pour leurs quatre filles, c’est beaucoup… Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour mériter ça ?
 
Voilà toute l’intrigue ; les hypocrites sont fermement invités à se corriger… Tout finit bien sûr dans l’enthousiasme et la joie, les immigrés sont forcément des gens formidables, sans que soit vraiment traité le problème religieux, central. On ne satisfera pas de la solution proposée, un vague syncrétisme voyant dans le petit Jésus de la crèche un simple prophète, admis par le musulman et admissible par le juif de bonne volonté. Les catholiques sont ridicules, dans leur culte – un prêtre hilare danse devant l’autel à la Messe, fantaisie hélas crédible -, ou leurs « préjugésv», leçon républicaine maçonnique valable pour les Français comme les Ivoiriens.
 
Le cinéma réussit là où échouent les politiques, il sait faire passer la propagande officielle.
 
Un discours de Mme Najat Vallaud-Belkacem risquerait de ne pas être écouté, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu fait un carton.