Il ne manque plus que sept voix pour approuver l’audit de la Réserve fédérale proposé par Rand Paul

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La perspective d’un audit de la Réserve fédérale se fait plus vraisemblable alors que le nombre d’élus fédéraux acquis à l’idée progresse. C’est ce que vient d’expliquer le sénateur Républicain du Kentucky Rand Paul – fils de Ron Paul, qui mène le combat contre la toute-puissance de la banque centrale et de l’Etat fédéral depuis des années. Alors que la Chambre des représentants a déjà adopté le projet à de nombreuses reprises, il ne manque désormais plus que « sept voix environ » au Sénat pour atteindre la majorité requise de 60 votes. Dans une interview à Kitco News, Rand Paul a rappelé que si le Sénat reste à convaincre, il ne désespère pas d’y réussir en engageant des démarches auprès des Démocrates en ce sens. Dont Bernie Sanders.
 
Cependant, bien que Sanders ait voté par le passé en faveur de propositions similaires de Rand Paul, il n’a pas encore ouvertement rallié sa nouvelle tentative. En 2010, Sanders avait pourtant proposé un amendement en faveur d’un audit annuel de la Fed, dans la foulée de la crise financière.
 
La dernière fois que le projet est venu devant la chambre haute – c’était en janvier dernier – une majorité de sénateurs, soit 53 sur 100, a voté en sa faveur, mais le nombre requis était de 60 pour pouvoir surmonter tout barrage procédurier mis en place par l’establishment.
 

L’audit de la Réserve fédérale mettrait au grand jour ses agissements opaques

 
La Maison blanche – démocrate ! – est évidemment opposée à l’audit, le président de son Bureau des conseillers économiques Jason Furman ayant mis en garde dans le Wall Street Journal contre le « danger » d’un audit, et accusant la proposition de loi de Rand Paul de se situer « quelque part entre le superflu et le hautement contre-productif ». Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale, a prévenu quant à elle que cela « porterait atteinte à la capacité de la Fed de faire son travail correctement en introduisant de la politique dans le système »…
 
Un audit pourrait cependant révéler comment la Fed utilise son pouvoir et son influence démesurés pour rendre les riches plus riches et garder à flot des conglomérats bancaires à coups de milliards de dollars. « Les dirigeants non élus de cette banque inconstitutionnelle ont un monopole absolu sur l’argent et le crédit de la nation. Depuis son lancement en 1913, elle n’a jamais connu d’audit complet et ne rend pas compte de ses activités devant le Congrès », souligne The New American, rappelant que la valeur du dollar a, depuis ce lancement, perdu 95 % de son pouvoir d’achat. Depuis lors, le Congrès a fait mine de ne rien voir, résistant à toutes les tentatives de faire la lumière.
 

Rand Paul va tenter d’obtenir les sept voix nécessaires pour imposer l’audit de la Fed

 
Les Etats-Unis sont au bord d’un gouffre fiscal dévastateur en raison de la politique insensée de la Fed, avec 14.000 milliards de dollars de prêts inconsidérés et de renflouements fédéraux, à quoi s’ajoute une dette nationale gigantesque qui dépasse les 19.000 milliards de dollars.
 
Avec une arrogance tranquille, Ben Bernanke, ex-président de la Fed, a déclaré en 2009 devant le Congrès qu’il ne révélerait pas les noms des institutions arrosées par la Fed à coups de milliers de milliards de dollars, et a ajouté par la suite qu’il tairait l’identité des banques étrangères qui ont bénéficié d’ententes de faveur de la part de la banque centrale américaine.
 
Le projet de Rand Paul s’oppose frontalement à l’un des principaux moteurs de la mondialisation. Nécessaire, il est aussi terriblement difficile à mettre en œuvre vu le monstre auquel il se prend. Qu’il ait déjà acquis une si forte adhésion est remarquable en soi et met en lumière la lutte qu’une partie de la gauche mène contre la Haute Finance.
 

Patrick Neuville