Le phénomène : Chappell Roan, coupable de ne pas appeler à voter Harris

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Le monde du showbizz et des réseaux sociaux est terrible. L’Américaine Kayleith Rose Amstutz, 26 ans, s’est fait un nom mondialement connu voilà quatre ans avec son tube Pink Pony Club. C’est une chanteuse lesbienne militante ouvertement influencée par les drag queens. Les critiques sont élogieux : « Drôle » et « Complexe ». Ils s’extasient sur son ascension fulgurante, parlent de « queer girl bop » et de « feminimenon ». Bref, c’était une incarnation parfaite de l’arc-en-ciel. Hélas, elle se tient loin de la politique, tendant à « remettre en question l’autorité et les dirigeants ». Résultat, l’équipe de Kamala Harris, qui passe ses chansons dans ses meetings, est déçue. Et les réseaux sociaux jugent sévèrement cette absence de soutien. Après que Chappell Roan a donné une interview au quotidien britannique The Guardian où elle revendiquait la liberté de ne soutenir personne, elle a été l’objet d’une bronca des réseaux sociaux. On l’a accusée de faire le jeu de Donald Trump. Alors « dépassée par tout ce qui s’est passé ces dernières semaines » et « sous pression », elle a annulé deux concerts. Puis, de guerre laisse, elle a fini par déclarer dans une vidéo et sur un ton exaspéré qu’elle voterait pour la candidate démocrate. Tout en déplorant que le parti démocrate n’en fasse pas plus pour les LGBT, les Palestiniens et « toute communauté marginalisée dans le monde ». En somme, l’idole de l’arc-en-ciel reproche à la candidate de l’arc-en-ciel de ne pas en faire assez pour l’arc-en-ciel, et leurs fans à toutes les deux ne peuvent pas tolérer ce bémol. On en sourirait si cela ne révélait à la fois le rôle politique des artistes et l’état de l’opinion américaine : au pays proclamé de la liberté d’expression, une chanteuse n’a pas le droit de ne pas faire campagne pour la gauche !