Nouveau progrès significatif dans la recherche sur l’intelligence artificielle : lors d’une simulation de combat aérien, le colonel à la retraite Gene Lee, de l’armée de l’air US, spécialiste de la confrontation avec les ordinateurs, a été battu – et virtuellement abattu – par le robot Alpha construit par la firme Psibernetix.
Alors qu’elle établit peu à peu sa prééminence sur l’homme dans le domaine des échecs et des jeux vidéo, l’intelligence artificielle s’attaque maintenant à l’art du combat proprement dit. Le robot Alpha, qui est développé par la firme Psibernetix en partenariat tant avec l’armée de l’air américaine qu’avec l’université de Cincinnati a mis au tapis le colonel à la retraite Gene Lee qui lui était opposé. A l’origine d’Alpha, un docteur en ingénierie et sciences appliquées, Nick Ernest, qui a fondé Psibernetix en s’entourant de chercheurs performants et réussi à produire en un an une intelligence artificielle qui a battu tous les robots qui lui ont été opposés et fini par vaincre l’un de ses pères, le colonel Gene Lee.
Un colonel de l’US Air force spécialiste de la simulation de combat aérien
Le Journal of Defense Management, la revue qui fait autorité chez les militaires US, salue la chose comme une avancée déterminante de l’intelligence artificielle. Conçu à l’origine pour piloter des drones en combat aérien, Alpha est un instrument de recherche sophistiqué dont chaque nouvelle version est plus efficace, utilisé pour la simulation de combat aérien avec ou sans pilote. Après avoir éliminé tous les concurrents que lui opposait l’US Air Force, il vient de battre le colonel Gene Lee.
Celui-ci n’est pas n’importe qui. C’est l’un des meilleurs spécialistes US de la simulation de vol et de combat aérien
Il a entraîné des milliers de pilotes à la US Fighter Weapons School. Et il a une grande habitude de la simulation de combat contre l’intelligence artificielle depuis les années quatre-vingt. Son jugement est sans ambiguïté : « J’ai été surpris par la sagacité et la réactivité d’Alpha. Il semblait connaître mes intention et réagissait instantanément à mes manœuvres de vol et mes tirs de missile. Il savait comment contrer mes tirs, il passait instantanément de la défensive à l’offensive comme la situation le demandait ».
Le robot Alpha, type supérieur d’intelligence artificielle
Résultat, non seulement le colonel retraité de l’US Air force n’a pas pu placer une attaque gagnante, mais il a fini au tapis régulièrement. Une première. Jusqu’ici, il lui était arrivé d’être battu par un robot quand il tentait quelque chose de non maîtrisé, mais en règle général, l’intelligence artificielle ne « tenait » pas la pression d’une « vraie » simulation de combat. Cette fois-ci, c’est l’inverse qui s’est passé. C’est Gene Lee qui « avait la pression », il considérait la simulation de combat aérien contre Alpha comme un « vrai défi », et rentrait chez lui « lessivé, épuisé mentalement ».
Nick Ernest est très fier de son robot, qu’il entend améliorer encore pour l’opposer aux meilleurs pilotes US afin de les vaincre. Ses performances seraient due à une approche de l’intelligence artificielle qui demande moins de calcul (un simple ordinateur de bureau suffit) et s’appuie sur le langage basé sur ce que les mathématiciens nomment la « logique floue ». De sorte que l’intelligence artificielle d’Alpha comprend mieux le raisonnement et le comportement de ses adversaires humains que ses concurrents, et fait un meilleur choix des variables qui fondent son jugement et sa décision d’action. C’est intéressant pour ceux qui y comprennent quelque chose, mais le résultat l’est plus encore : l’intelligence artificielle bat l’homme en combat militaire. Demain, elle menace de le battre partout.