Ils avaient placé toutes leurs économies dans l’achat d’une éolienne, rêvant d’autonomie énergétique et de revenus grâce à la revente de leurs surplus d’électricité au National Grid, le fournisseur d’électricité à haute tension au Royaume-Uni. Terry et Gail Beaumont ont vécu un cauchemar : de réparation en réparation leur éolienne n’a jamais tenu ses promesses. La compagnie qui l’avait fournie, Evoco Energy Ltd, a fait faillite, vu le nombre de turbines défectueuses qu’elle a installées dans les campagnes britanniques. Le couple de retraités désespérait de recevoir jamais une quelconque indemnisation. Un accord négocié avec l’assureur de la compagnie vient de leur procurer un dédommagement convenable. Fin du cauchemar.
C’est une série de fausses promesses qui ont incité Terry et Gail Beaumont, propriétaires d’un petit élevage de lamas, à investir 40.000 livres (plus de 55.000 euros) dans une éolienne « personnelle » de 10 kW qui allait – pensaient-ils – leur permettre d’économiser sur leurs dépenses d’énergie et même leur assurer un revenu de 12.000 livres par an par la revente de l’électricité. C’était en 2010.
L’éolienne défectueuse d’Evoco Energy a englouti les économies du couple d’éleveurs
L’éolienne a été définitivement arrêtée 13 mois après son installation, n’ayant fonctionné que 6 mois au cours de cette période pour des revenus totaux de 7.000 livres, mais au prix d’interventions à répétition : la tête a dû être changée 6 fois et les pales 3 fois.
Comme les Beaumont n’étaient pas les seuls clients d’Evoco dans la région du West Yorkshire où ils exploitent leur ferme de lamas, d’autres éoliennes défectueuses du même modèle ont fait des leurs. C’est lorsque les pales d’une éolienne d’une ferme voisine se sont détachées pour s’encastrer dans un mur que la société Evoco a mis les 170 turbines de ce modèle à l’arrêt.
Evoco Energy refusait alors d’accorder le moindre dédommagement aux malheureux « pigeons » victimes du rêve écologique, expliquant que s’ils engageaient des procédures la société serait contrainte au dépôt de bilan, laissant les malheureux propriétaires seuls avec de « coûteux ornements de jardin ». Pourtant, les Beaumont ne demandaient que le remboursement de leur investissement. « Evoco était tellement arrogant : ils ont dit “non” d’emblée », raconte Terry.
Un cauchemar qui laisse des traces : combien de cadavres d’éoliennes au Royaume-Uni ?
Comme d’autres, les Beaumont, de Huddersfield, ont passé outre aux menaces de la société, et Evoco a été mise en liquidation. Ils ont saisi ensuite la justice du Royaume-Uni pour se retourner contre les assureurs d’Evoco, sans grand espoir d’obtenir quoi que ce soit. Au bout du compte, quelques semaines avant le jour de l’audience, les assureurs leur ont proposé une solution négociée : une immense satisfaction pour le couple, bien sûr, mais aussi un « encouragement » aux autres victimes qui pensaient avoir tout perdu du fait de la liquidation de la société.
L’histoire ne dit pas si le « cadavre » d’éolienne sera démantelé, ou s’il continuera de polluer le paysage paisible des collines du Yorkshire : on sait seulement que le coût du démantèlement est important.
Quant aux Beaumont, ils restent amers : « Nous avons le sentiment d’avoir été trompés et dupés par l’idée d’un mode de vie “vert”. »
Une vraie leçon de choses…