Le bon droit du film “Sacré Cœur” affirmé par le tribunal administratif de Marseille : une ordonnance qui doit faire date

Sacré Cœur tribunal administratif
 

Il ne faut pas sous-estimer l’importance de la victoire remportée par le sénateur de Marseille, Stéphane Ravier, et par Sabrina et Steven Gunnell, réalisateurs du film Sacré Cœur. Ils ont réussi à faire suspendre par le tribunal administratif la décision du maire de Marseille d’annuler la représentation du film dans une salle municipale qui se trouve au château de la Buzine dans la ville de la « Bonne Mère », sous prétexte de « laïcité ». En se mobilisant judiciairement contre cette suspension qui avait été signifiée une heure avant le début de la première projection prévue le 22 octobre, alors que les spectateurs s’amassaient déjà devant les grilles pour pouvoir rejoindre la projection,

Ils ont pu démontrer que Benoît Payan avait méconnu les libertés publiques et porté atteinte aux droits des croyants catholiques.

Tout n’a pas pu être sauvé puisque des représentations du film étaient programmées du 22 au 28 octobre seulement, et que l’audience et l’ordonnance reconnaissant le bon droit des requérants n’ont pu intervenir que le 25 octobre. En pratique, cela ne laissait place qu’à deux projections à la Buzine, dont la première, le 25, n’a pas pu bénéficier d’une publicité correcte, faute de temps mais le symbole est là, et il est fort.

Comme lors de la levée des restrictions excessives imposées au culte catholique au sortir du confinement covid de 2020, où l’AGRIF était au nombre des requérants victorieux, cette association de défense des droits des chrétiens et des français en France est intervenue au soutien de Stéphane Ravier et des réalisateurs.

 

Stéphane Ravier et les Gunnell soutenus par l’AGRIF devant le tribunal administratif

L’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF) a cette fois agi en soutien des requérants, s’associant à leur démarche et en la soutenant financièrement par la prise en charge de 50 % des frais. Stéphane Ravier, qui s’est fortement mobilisé en faveur du droit de projeter Sacré Cœur comme n’importe quelle autre œuvre cinématographique et sans lui laisser infliger une discrimination anti-chrétienne, a d’ailleurs envoyé ce message à l’AGRIF : « Encore un grand merci pour votre réactivité le soir où nous vous avons appelé à l’aide. Très belle opération ! Elle eut été impossible sans votre généreux engagement. »

En effet, face à de telles décisions de la part des pouvoirs publics, il faut avoir les capacités et aussi les moyens matériels d’intervenir. L’AGRIF, association privée qui ne reçoit pas de subvention de l’Etat, a une fois de plus démontré ici la nécessité de son existence et l’efficacité de ses interventions de diverses natures.

En cette occurrence, c’est un référé-liberté qui a été déposé par l’avocat des requérants, Me Belmont, qui a pu faire reconnaître l’urgence d’obtenir une décision de la part du juge administratif – décision de surcroît favorable, qui joue en faveur des droits des chrétiens en France dans leur ensemble.

 

Au château de La Buzine à Marseille, on projette bien un film sur le Dalaï-Lama !

Benoît Payan s’était appuyé sur des conseils d’avocats pour censurer cette œuvre artistique portant sur la foi chrétienne qu’est Sacré Cœur. Comme le note le communiqué co-signé par « Marseille d’abord », la formation du sénateur Stéphane Ravier, et l’AGRIF, « étonnamment, la municipalité n’a rien trouvé à redire lors de la projection du film Kundun qui retraçait la vie du Dalaï-Lama, chef spirituel du bouddhisme tibétain ».

Les requérants signalaient également que Sacré Cœur a bel et bien obtenu un visa d’exploitation du Centre national du cinéma (CNC), qui l’autorise à être diffusé dans toutes les salles de France, y compris les 386 salles gérées en régie municipale, comme l’est celle du château de la Busine.

Leur communiqué souligne encore que « ce même maire n’hésite pas à se rendre à des prêches islamiques pour y promettre la construction de nouvelles et plus grandes mosquées ».

Devant le juge administratif de Marseille, l’avocat de la commune a conclu au rejet de la requête de Stéphane Ravier et des époux Gunnell, soutenant que le film était diffusé dans un autre cinéma de la ville et qu’il n’y avait donc pas d’urgence. Aucune liberté fondamentale n’était affectée, prétendait-on, puisqu’il n’y avait pas d’interdiction individuelle ou générale de la diffusion du film.

L’avocat Mendes Constante avançait également que, s’agissant d’un cinéma communal géré en régie directe et constituant un service public local, le principe de neutralité du service public devait s’appliquer, y compris dans le domaine culturel, pour faire obstacle à la diffusion d’un « film confessionnel et prosélyte ».

Le vice-président du tribunal administratif a donné raison aux premiers.

 

Reconnaître le bon droit de Sacré Cœur, une urgence

Pour ce qui est de l’urgence, le juge a décidé : « Il résulte de l’instruction que la décision en litige a pour effet de déprogrammer une œuvre cinématographique, restreignant ainsi sa diffusion, limitée à un seul autre cinéma à Marseille lors d’une séance unique à la date de la présente ordonnance, avec pour conséquence nécessaire d’empêcher une partie du public d’y avoir accès », alors même que les séances ne peuvent être reportées au château de La Buzine où les séances sont programmées à date précise.

Et de souligner que la commune de Marseille « ne fait état d’aucune circonstance tirée notamment de l’ordre public, susceptible de justifier l’atteinte aux libertés fondamentales invoquées par les requérants ».

Le juge a tout particulièrement tiré argument du devoir de neutralité de l’Etat par rapport aux religions, ce qui comporte notamment le droit de « garantir le libre exercice des cultes ». En outre, l’administration doit « se conformer aux principes d’égalité » et garantir à chacun « un traitement impartial », souligne l’ordonnance de référé.

La commune, dit-elle encore, a simplement le devoir de ne pas marquer de préférence religieuse à l’égard d’un culte donné, ni d’accorder une « subvention directe ou indirecte à une œuvre » au caractère religieux affirmé. Dans le cas de Sacré Cœur, note le juge, les conditions tarifaires pratiquées pour accéder à l’œuvre ne présentent aucune particularité.

Par conséquent, même si le maire de Marseille, Benoît Payan, n’a pas prononcé d’interdiction générale ou particulière à la diffusion de ce film, souligne le juge, « il a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de création et à la liberté de diffusion artistique, libertés fondamentales » selon le code de justice administrative. Savourez ces mots : pour une fois ils sont prononcés au service du vrai, du bien et du beau.

Et savourez encore ceux-ci, par lesquels le juge ordonne la reconnaissance des droits de Sacré Cœur :

« Article 1er : L’exécution de la décision du maire de Marseille annulant les projections du film “Sacré-Coeur” au cinéma du château de La Buzine est suspendue.

« Article 2 : Il est enjoint au maire de Marseille d’autoriser la projection du film “Sacré-Coeur” au cinéma du château de La Buzine telle qu’elle avait été initialement programmée, à compter de la notification de la présente ordonnance et jusqu’au 28 octobre 2025. »

 

Le tribunal administratif reconnaît le devoir de garantir les droits des chrétiens

Pendant ce temps, le beau film sur le message du Sacré Cœur à sainte Marguerite Marie Alacoque et son appel à reconnaître l’amour que porte à la France le Christ crucifié poursuit son étonnant chemin en France. Le nombre de salles où il est projeté ne cesse de progresser, atteignant à l’heure d’écrire 467 séances à travers le pays. Et l’aventure semble devoir continuer. Qui l’eût cru ?

Lundi matin, Sacré Cœur avait déjà fait près de 250.000 entrées. Il pourrait, dit-on, dépasser les 400.000 au box office, ce qui serait plus qu’un exploit, puisque la plus grande partie des films qui sortent en France ne dépassent guère les 200.000 spectateurs en salles. C’est un succès contre vents et marées, un succès porté certes par l’adversité et par les tentatives de bâillonnement, comme le refus de la SNCF et de la RATP de faire de la publicité à ce film – l’affaire de Marseille a certainement aussi aidé – mais un succès qui dit avant tout autre chose.

Il crie à la face du monde que nous avons besoin d’amour et d’espérance, que cette espérance et que cet amour ont un nom et un visage, et surtout un Cœur qui bat, et qui veut ouvrir, autant que faire se peut, les portes du Ciel aux pauvres créatures que nous sommes.

 

Jeanne Smits