31 mai : Sainte Camille Baptiste de Varano

Sainte Camille Baptiste Varano
 

Fille naturelle du duc de Camerino, née le 9 avril 1458 à Varano, dans les Marches italiennes, alors dans les Etats pontificaux, elle reçut une bonne éducation au palais de son père. Sa belle-mère, membre du Tiers-Ordre franciscain, lui offrit une solide éducation religieuse. Après avoir entendu, vers l’âge de 10 ans, un sermon sur la Passion du Christ, elle nourrit pour celle-ci une grande dévotion, accompagnée de jeûnes sévères et de méditations.

Toutefois, elle vivait en parallèle la vie mondaine que lui offrait la cour du palais paternel. Entre 18 et 21 ans, elle vécut une période de lutte entre son attirance pour les séductions du monde et sa volonté de vivre une vie religieuse. Son père tenta de la forcer à se marier, en allant jusqu’à l’emprisonner, mais ne put l’infléchir. En 1479, après avoir entendu un sermon sur la virginité consacrée, elle fit vœu de chasteté et, après quelques mois, entra chez les Clarisses à Urbino.

En 1484, elle fut envoyée avec plusieurs sœurs, à la demande du pape Sixte IV, dans un couvent récemment restauré par son père à Camerino ; en 1500, les moniales l’élurent comme abbesse. Mais, en 1502, Alexandre VI excommunia puis fit arrêter et exécuter son frère et plusieurs de ses frères. Tombée elle-même en disgrâce, elle fut arrêtée par César Borgia et emprisonnée jusqu’à l’avènement de Jules II, qui permit son retour à Camerino.

Grande mystique, elle bénéficia de plusieurs visions surnaturelles qu’elle relata dans plusieurs livres et traités d’une haute valeur spirituelle. Elle procéda encore à plusieurs fondations pour les Clarisses en Italie à la demande des papes, notamment à Fermo en 1505 et à San Severino Marche en 1521. Elle mourut de la peste, à Camerino, le 31 mars 1524.

Béatifiée par Grégoire XVI le 7 avril 1843, Camille Baptiste de Varano fut canonisée par Benoît XVI le 17 octobre 2010 : « La vie de sainte Baptiste, totalement immergée dans les profondeurs divines, fut une ascension constante sur la voie de la perfection, avec un amour héroïque envers Dieu et le prochain. Elle fut marquée par de grandes souffrances et des consolations mystiques. Elle avait en effet décidé, comme elle l’écrit elle-même, d’“entrer dans le Très Saint Cœur de Jésus et de se noyer dans l’océan de ses très dures souffrances”. A une époque où l’Eglise souffrait d’un relâchement des mœurs, elle parcourut de manière décidée la voie de la pénitence et de la prière, animée par l’ardent désir de renouvellement du Corps mystique du Christ. »