Elle naquit le 12 août 1591, à Ferrières-en-Brie, fille naturelle d’un grand seigneur du royaume de France. Elle fut confiée à l’éducation des dominicaines du monastère Saint-Louis de Poissy. Après la mort de son père, son oncle la plaça dans un foyer pour jeunes filles nobles à Paris ; elle pensa à cette période à entrer chez les capucines du faubourg Saint-Honoré.

En 1613, Louise fut mariée par sa famille à Antoine Le Gras, secrétaire des commandements (secrétaire d’Etat) de Marie de Médicis. Ce fut un mariage heureux, mais ponctué par les questions que Louise se posait à propos de la vie spirituelle. Ils eurent un fils, Antoine, futur avocat au Parlement et conseiller du roi. En 1625, Louise rencontra saint Vincent de Paul, et, le 21 décembre de la même année, son mari mourut.

A l’école de saint Vincent de Paul, Louise apprit à pratiquer la charité et à œuvrer pour le salut des autres plutôt qu’à sa seule piété. Elle devint la collaboratrice du saint, et ils fondèrent en 1633 la Compagnie des Filles de la Charité ; ces sœurs non cloîtrées étaient vouées à l’éducation des enfants abandonnés, au secours des malades et des victimes des guerres… avec pour devise : « La charité de Jésus Crucifié nous presse. » L’ordre se développa très vite ; il compte aujourd’hui près de 15.000 sœurs, dans quelques 1.800 maisons et 91 pays.

Epuisée par une vie offerte au service des autres, Louise de Marillac mourut le 15 mars 1660. Elle fut canonisée le 11 mars 1934 par Pie XI et proclamée patronne des œuvres sociales chrétiennes le 10 février 1960 par Jean XXIII. Parmi tous les disciples et enfants spirituels de saint Vincent de Paul, « nul ne fut plus illustre ni plus dévoué, nul également ne fut un plus actif collaborateur de son labeur de charité que Louise de Marillac, cette nouvelle gloire et ornement de la France, cette femme forte, que Nous venons, avec l’aide de Dieu, de solennellement inscrire au catalogue des saints » (Pie XI, Lettres décrétales Misericordiarum, 11 mars 1934, in Actes de S. S. Pie XI, tome XI).