Elle naquit le 8 septembre 1868 à Zapotlanejo, non loin de Guadalajara, au Mexique. Dernière d’une famille de 12 enfants, très pieuse, elle fut recueillie par une tante à l’âge de 19 ans, après avoir perdu ses deux parents. Attirée par la vie religieuse, elle entra en 1889 dans l’association des enfants de Marie Immaculée, où les jeunes femmes des milieux populaires pouvaient développer leur piété.

Un prêtre lui fit lire L’imitation de Jésus-Christ, qui la marqua profondément, et, après une retraite selon les exercices spirituels de saint Ignace, elle décida en 1905 de rejoindre les filles du Sacré-Cœur, association nouvellement fondée et vouée au soin des malades. Elle exerça notamment comme infirmière et pharmacienne, et organisa les Filles du Sacré-Cœur de Jésus de Guadalajara, dont elle fut élue supérieure lors des premières élections canoniques, le 25 janvier 1921.

A partir de 1926, durant les persécutions menées par Calles, elle cacha dans son hôpital des prêtres et des Cristeros, qui ne furent pas découverts malgré les nombreuses inspections. Elle conserva aussi des hosties consacrées, pour éviter leur profanation. En 1929, à la fin du conflit, les constitutions religieuses de sa congrégation furent approuvées : elle put faire sa profession religieuse le 8 septembre de la même année, prenant le nom de sœur Marie de Jésus du Saint-Sacrement.

Marie fut élue à plusieurs reprises supérieure générale de sa congrégation, jusqu’à sa renonciation le 12 septembre 1954, qu’elle fit pour pouvoir se consacrer entièrement à la prière. Elle mourut à Guadalajara, le 30 juillet 1959. Jean-Paul II la canonisa le 21 mai 2000 : « Sa spiritualité fut caractérisée par une singulière piété eucharistique, car il est clair que le chemin par excellence pour s’unir au Seigneur est de le chercher, de l’adorer, de l’aimer dans le très saint mystère de sa présence réelle dans le Sacrement de l’Autel. »