Sébastien et Nahel : l’Etat, ses deux poids, ses deux mesures

Sébastien Nahel Etat mesures
 

Le quotidien d’extrême gauche subventionné Libération a demandé au gouvernement d’interdire la croix celtique. C’est loufoque. Sans doute quelques mouvements divers dits d’extrême-droite, d’ailleurs hétérogène, s’en servent-ils d’emblème : mais c’est avant tout un vieux et saint symbole chrétien, le cercle d’où dépasse la croix figurant l’hostie. La folle exigence de Libé montre la fièvre qui saisit la politique française et le degré d’impudeur où est parvenue l’extrême gauche. A ce propos, il n’est pas inintéressant d’examiner le sort de deux garçons morts tous les deux, selon leurs partisans, pour tenter d’échapper à la police française, Sébastien Deyzieu et Nahel Merzouk. Le deux poids deux mesures saute aux yeux dès le titre de leurs fiches Wikipédia respectives. L’un a droit à « Affaire Sébastien Deyzieu », l’autre à « Mort de Nahel Merzouk, homicide par la police en France ».

Voilà trente ans, en mai 1994, Sébastien, qui avait participé à une manifestation interdite contre l’impérialisme américain en France, poursuivi par la police, tombait d’un toit et se tuait. La manifestation à sa mémoire, traditionnellement interdite, a été autorisée cette année par le tribunal de Paris qui a jugé illégale l’interdiction du préfet de police. 600 à 1.200 militants nationalistes ont défilé croix celtiques en tête, en tennis et tee-shirts selon la photo du Monde (et non cagoulés et munis de chaussures à coques comme certains l’ont prétendu). Malgré la diabolisation des manifestants par les grands médias et les injures et les agressions commises par certains « passants », il n’y a eu aucune brutalité, nul bris de mobilier urbain, nul blessé, pas un euro de dégât.

Nahel Merzouk, délinquant étranger multirécidiviste (15 mentions au fichier de l’identité judiciaire), conduisant sans permis une voiture de luxe qu’aucun revenu connu ne lui a permis d’acheter, fuit la police, met en danger plusieurs personnes, est arrêté, repart malgré l’interdiction, reçoit une balle mortelle. Puis il a droit à une minute de silence à l’Assemblée nationale, au soutien quasi général des médias et des politiques, à une manifestation politique surréaliste dont sa mère prend la tête, qui provoque une série d’émeutes dont le bilan comporte 12.031 véhicules incendiés, 273 commissariats dégradés, 1.500 commerces pillés, un milliard de dégâts et plusieurs villes en difficultés faute d’assurances, et plus de mille blessés. Question : est-ce bien la croix celtique qu’il convient d’interdire ?