Sermon de l’abbé Beauvais sur le mystère de la vie de Jésus-Christ


 
Il n’y a aucun mystère de la vie de Notre Seigneur, de sa vie cachée comme de sa vie publique, qui n’évoque à un titre ou à un autre sa croix.

Soit le dénouement de la crèche, soit l’indifférence avec laquelle son entrée fut accueillie par la majorité de ses contemporains, soit la visite des mages qui fut à l’origine du massacre des Saints Innocents et de la fuite en Egypte.

Trois miracles ont marqué le temps après Noël : l’étoile qui conduisit les mages à la crèche, l’eau changée en vin aux noces de Cana et le baptême de Notre Seigneur par Jean le Baptiste dans les eaux du Jourdain.

Au cours de ces trois événements, Notre-Seigneur Jésus-Christ se manifesta une première fois dans la personne des mages, la deuxième fois il manifesta sa puissance et sa gloire à ses disciples (ce qui fut aux principes de la foi qu’ils mirent en lui), et la troisième fois il révéla son origine divine à saint Jean-Baptiste et à la foule des Juifs qui étaient venus se faire baptiser sur les bords du Jourdain.

Il y a évidemment continuité dans ces trois manifestations et dans toute la vie de Notre Seigneur. On voit se dessiner le profil de cette croix qui leur donne un sens plénier.

Nous savons que les mages avaient foi en même temps dans la divinité du roi qu’ils venaient adorer, et qu’ils n’ignoraient pas la fragilité de sa nature humaine à qui ils avaient offert la myrrhe, un peu comme sainte Marie-Madeleine qui devait oindre de parfum la tête et les pieds de Jésus en vue de sa sépulture.

La signification du baptême que Jésus reçut des mains de saint Jean Baptiste est claire. Il devait dans les eaux du Jourdain se charger des péchés du monde. Baptême d’eau qui fut suivi pour lui, peu de temps après, d’un baptême de pénitence. Ce furent les 40 jours passés au désert au terme desquels il eut faim et où il fut tenté par le diable.