25.000 soldats cubains en Russie : les communistes se mobilisent

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Après les Nord-Coréens, les Cubains : on reste entre communistes pour ce qui est d’envoyer des supplétifs à l’armée russe. Pas moins de 25.000 jeunes hommes ont fait ou feront partie de ces envois en Russie par La Havane, soit deux fois plus que de Coréens du Nord. 7.000 d’entre eux sont déjà armés et sur le front – 40 seraient déjà tombés, l’Ukraine est en possession de leurs passeports. L’opération arrange les deux parties : la Russie qui trouve ainsi un moyen de ne pas lever des troupes parmi les siens, évitant ainsi la grogne domestique, et Cuba qui profite de l’expérience de la tactique du combat électronique : on a affaire à la première grande guerre de drones de l’histoire, d’où l’intérêt de savoirs qui peuvent s’« exporter » ailleurs.

Pour ce qui est des contingents étrangers, dont Cuba fournit le plus important, les profits sont plus douteux ; selon Panampost, il est plus avantageux pour la Russie que les morts au combat ne soient pas de nationalité russe, ce qui permet d’éviter le paiement d’allocations spécifiques à leurs familles et « exonère Poutine de sa responsabilité ».

 

25.000 Cubains destinés à devenir soldats de l’armée russe

Panampost affirme que les jeunes Cubains quittent leur île en réponse à de fausses promesses, « tout comme les Africains ». Ces derniers se verraient ainsi offrir du travail dans des « usines de shampooing », mais aussitôt qu’ils posent le pied en Russie, les voilà détenus et contraints d’intégrer l’armée, qu’ils aient été « recrutés » au Cameroun, au Sénégal ou au Zimbabwe. Après une semaine d’entraînement, ils sont prêts à aller au front.

Cette stratégie n’est pas confirmée par Moscou mais en juillet, l’Ukraine affirmait déjà que les étrangers non russes représentaient 49 % des prisonniers dans le pays, contre 1 % en 2022. A se demander si la Russie est en mesure de mener des opérations offensives sans eux.

Le Département d’Etat américain est persuadé que malgré ses dénégations, le régime castriste est directement impliqué. Un mémorandum interne cité par la presse parle du recrutement de « mercenaires » cubains par la Russie, accusant la Havane d’avoir « manqué à son devoir de protéger ses citoyens de se faire utiliser comme pions dans la guerre russo-ukrainienne ».

 

La Russie bras dessus, bras dessous avec les pays communistes

Face au voisin américain, Cuba joue le jeu de la confrontation indirecte en s’alignant sur Moscou, où la Haute chambre du Parlement a justement ratifié en ce mois d’octobre un nouvel accord de coopération militaire entre les deux pays signé en mars dernier. Le message est clair : même si les termes de l’accord restent vagues on fait référence au temps de la Guerre Froide et des alliances qui avaient cours alors, pour les réactualiser.

Le recrutement de supplétifs cubains est-il vraiment un signe de « faiblesse » de la Russie dans la guerre qu’elle mène depuis trois ans contre l’Ukraine, comme le suggère le Panampost ? Ça, c’est une autre question ; ce conflit qui s’étire en longueur permet en tout cas de remettre sur pied la grande division du monde entre le bloc russe et le bloc américain, comme au temps de l’URSS ouvertement communiste, souvent selon les mêmes lignes qu’alors.

 

Anne Dolhein