Selon des projections du Pew Research Center, think tank américain spécialisé dans les statistiques sociologiques, les chrétiens seront minoritaires en France et au Royaume-Uni avant 2050, face à la montée rapide de l’islam et de l’athéisme. En 2010, les Britanniques s’identifiant comme chrétiens représentaient les deux tiers de la population de la Grande-Bretagne. Dans quelque 35 ans, ils ne seront plus que 45,4 % – une chute d’un tiers, spectaculaire – ce qui fera des chrétiens une minorité.
Des statistiques démographiques qui soulignent la réalité
Les pourcentages sont similaires pour la France, où 63 % des habitants s’identifient comme chrétiens en 2010, pour 7,5 % de musulmans et 28 % de sans religion : en 2050 on passe à 43,1 % de chrétiens, 10,9 % de musulmans et 44,1 % d’athées.
La progression la plus dynamique concernera le groupe des « sans religion » : la proportion des athées au Royaume-Uni serait la 6e la plus importante au monde, passant de 28 % à 39 % de la population, selon Pew : le Royaume-Uni serait encore devancé par des pays officiellement athées comme la Corée du Nord, mais afficherait davantage de « sans religion » que le Vietnam, par exemple. Elle serait également dépassée par la France, où la laïcité a manifestement réussi à s’imposer comme la force idéologique la plus efficace, imposant son absence de credo aussi bien dans la vie publique que dans l’enseignement.
Les chrétiens en minorité en Europe, l’athéisme en progression importante
L’Allemagne ne connaît pas une progression similaire des « athées » – même si l’on peut tempérer cela par le constat que le christianisme et plus précisément le catholicisme dans ce pays ont été largement vidés de leur substance. Même constat dans les pays scandinaves.
L’islam, assure le Pew Research Center, devrait doubler son « poids » actuel au Royaume-Uni pour représenter en 2050 jusqu’à 11,3 % de la population, soit une personne sur neuf ; une progression plus rapide qu’en France. Et toujours sujette à caution, vu la difficulté de jauger une population dans son immense majorité d’origine immigrée et pour partie clandestine.
Une telle perte de foi va forcément modifier en profondeur la réalité dans ces deux grands pays
européens ; ce sont ceux qui sont les plus marqués par la montée de l’athéisme au contraire de l’Espagne et de l’Italie, par exemple – mais partout, le phénomène de la montée de l’islam est net.
Le Pew Research Center se penche sur la dynamique de l’islam en Europe, au Royaume-Uni, en France…
Sur le plan mondial, la dynamique de l’islam est encore plus évidente. En 2010, les musulmans représentent 23,3 % de la population mondiale, soit près de 1,6 milliards de personnes, contre 31,4 % pour les chrétiens (plus de 2,16 milliards d’âmes) et 16,4 % d’athées (1,13 milliards d’âmes aussi, quoi qu’ils en disent).
En 2050, les projections Pew annoncent les musulmans à 29,7 % (2,76 milliards), les chrétiens à 31,4 % (la proportion stagne, le nombre passe à 2,9 milliards) et les athées à 13,2 % (1,23 milliards), dépassés par les Hindous.
Tous ces chiffres rendent compte de dynamiques démographiques diverses selon les régions et les religions : elles montrent le christianisme en perte de vitesse, tiré vers le bas dans les pays développés, résistant très bien dans les pays africains et connaissant même une petite progression dans certains pays d’Amérique latine.
L’athéisme mettra les chrétiens en minorité en France et au Royaume-Uni
Les projections sont basées sur des statistiques de population officielles, la projection des taux de natalité et celle de l’immigration et de l’émigration. Les incertitudes inhérentes à ces calculs ont poussé le Pew Research Center à ne pas pousser leurs projections au-delà de 2050.
Cela ne l’empêche pas de prévoir qui si les tendances actuelles se poursuivent, le nombre des musulmans égalera celui des chrétiens dans le monde en 2070, pour le dépasser ensuite.
C’est ce que montre le graphique sur la progression projetée du christianisme et de l’islam entre 2010 et 2050 : un peu plus rapide en nombre d’âmes pour l’islam, spectaculaire en termes de proportion. Les musulmans bénéficieront d’un taux de fécondité plus élevé et partent avec la population la plus jeune.
Bien entendu, ces projections pourraient bien se heurter à une réalité différente. Nul ne connaît l’avenir ni les effets possibles de la grâce.
La tyrannie des sans-religion : que fera-t-elle face à l’islam ?
En attendant, elles « interpellent » les responsables catholiques de la vieille Europe, menacée de perdre son identité à court terme, poussée vers le néant par ceux qui osent prétendre que là où la religion prédomine, la violence et les conflits font couler le sang. Comme si les régimes athées n’avaient pas perpétré les pires massacres de l’histoire de l’humanité.
Ce discours contre les religions établies, et plus particulièrement contre la religion catholique, n’annonce d’ailleurs pas nécessairement une disparition pure et simple de la religion, mais la poussée vers une autre religion, sans Dieu transcendant, et vers sa « morale » ordonnée à ce refus : la pire des tyrannies.