Le télétravail est néfaste pour la santé, et même pour le système immunitaire

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Vous souvenez-vous de l’obligation de télétravail si largement mise en place pour « combattre » le covid ? Eh bien, un récent rapport vient de mettre en évidence les multiples inconvénients du travail à la maison, en tête desquels se trouve l’affaiblissement du système immunitaire. Parfait, en période d’épidémie… Décidément, on n’a pas fini de mesurer l’absurdité et le caractère néfaste du traitement politique de la crise du covid.

Outre l’affaiblissement du système immunitaire, le télétravail systématique pourrait accroître le risque de souffrir de dépression, de maladies cardiaques et même de démence. En cause : l’isolement prolongé que provoque cette nouvelle façon de travailler. L’absence d’interaction sociale avec ses collègues est susceptible de réduire le niveau d’énergie du télétravailleur, qui risque également de voir modifiée la manière dont fonctionne son cerveau, au risque de contracter des maladies physiques et mentales.

 

Le télétravail réduit la santé immunitaire

Les chercheurs de MindGym, conseillers en changements comportementaux, ainsi que l’association à but non lucratif Longevity Forum, avertissent dans le rapport : « L’isolement ronge notre énergie et notre bien-être, fragilise notre système immunitaire et nous fait courir un plus grand risque d’anxiété, de dépression et de déclin cognitif. Le fait de passer beaucoup de temps seul augmente même notre risque de maladie coronarienne, d’AVC, de démence, de maladie d’Alzheimer – et de mourir. »

Les relations humaines agréables ont des effets inverses : « Passer du temps avec des gens que nous aimons, et qui nous aiment et nous respectent, a toutes sortes d’effets bénéfiques sur la santé : le système immunitaire s’en trouve renforcé, la perception du stress est améliorée, on constate une diminution du risque de souffrir d’anxiété, de dépression ou de maladie physique. »

Bref, il n’est pas bon que l’homme soit seul, et la vie relationnelle en chair et en os – n’employons pas l’horrible mot « présentiel » – s’avère être un besoin fondamental de l’homme.

Le rapport se fonde sur des études scientifiques vérifiées par des pairs ainsi que sur des conversations avec de gros employeurs, le tout sur une période de trois ans de travail. Ainsi, MindGym a consulté 62 % des sociétés représentées dans le FTSE 100 ainsi que 59 % des sociétés du S&P 500 aux Etats-Unis, avec l’objectif de comprendre comment améliorer la situation et les performances des employés et la gestion des forces de travail.

 

Le télétravail prive les individus de relations fortuites

Il ne suffit pas d’avoir des relations habituelles avec des gens que l’on connaît bien, comme en famille. Octavius Black, PDG de la société, remarque au terme des recherches que ce sont les relations hétéroclites avec un grand nombre de personnes très diverses qui ont pour effet une meilleure santé physique et mentale de l’individu. « Votre meilleure chance d’en bénéficier, c’est au bureau, à travers ce que nous appelons les collisions fortuites : soit vous rencontrez quelqu’un de manière inattendue, ou vous vous posez avec quelqu’un pour parler avec lui, ou encore vous entendez la conversation de tiers par hasard. »

Lorsqu’on travaille à distance, on parle certes fréquemment avec 8 à 10 personnes mais on se trouve en manque d’autres interactions avec des personnes étrangères à ce cercle immédiat. Le retour au lieu de travail, pas forcément tous les jours, mais sur une durée assez significative, permet de construire de telles relations.

 

Un effet spécialement néfaste pour la « génération Z »

Ceux qui souffrent le plus de la situation actuelle sont les jeunes travailleurs de la génération Z, nés entre 1997 et 2012 – les accros aux réseaux sociaux et aux relations virtuelles. C’est la génération qui souffre le plus de solitude, selon MindGym, et qui pourrait tirer le plus de bénéfice du travail au bureau ; d’ailleurs, assure Black, ils sont beaucoup moins demandeurs de télétravail qu’on ne le pense généralement. « Les jeunes générations découvrent avant tout que le lieu de travail est une source d’amitié et de connexion, et offre beaucoup d’occasions pour apprendre. »

Ce sont au contraire les personnes qui ont des enfants et qui ont déjà bien avancé dans leur carrière qui apprécient le télétravail, d’autant qu’elles ont le sentiment d’en savoir déjà beaucoup sur les relations au travail et veulent être près de leur famille, note le rapport.

L’attrait du télétravail s’étiole face à la désillusion des employeurs comme des employés : aujourd’hui au Royaume-Uni la proportion de personnes qui vont au travail 5 jours par semaine vient enfin de dépasser celle des télétravailleurs à plein temps pour la première fois depuis la pandémie.

C’est la revanche du réel.

Hélas, les partisans du détricotage des lois de la Genèse (« il n’est pas bon que l’homme soit seul ») n’ont pas renoncé à leur folie anti-humaine.

 

Anne Dolhein