Le théologien de la libération Jon Sobrino invité à l’université Urbaniana

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Le théologien de la libération Jon Sobrino

 
Le théologien de la libération Jon Sobrino a été invité à participer, samedi dernier, à la commémoration du Pacte des Catacombes conclu il y a 50 ans par des membres de ce courant marxiste au sein de l’Eglise peu avant la clôture du Concile Vatican II. L’événement se tiendra à l’université Urbaniana de Rome – université catholique qui accueille de nombreux étudiants du Tiers-Monde, religieux ou séminaristes. L’anniversaire comprendra des conférences en vue d’une « relecture » du Pacte ainsi que des rencontres avec la presse et une messe dans les catacombes.
 
L’œuvre de Jon Sobrino a été censurée par le Vatican en 2007 par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, au terme d’une enquête de six ans. Deux de ses livres ont été en particulier dénoncés par la Congrégation comme « contenant diverses propositions erronées ou dangereuses qui peuvent faire du mal aux fidèles ».
 

Jon Sobrino, théologien de la libération condamné par Rome

 
Sobrino, né en Espagne en1938, fait partie des « théologiens de la libération » les plus en vue, tel Leonardo Boff, et demeure dans ce courant qui a été condamné en tant que tel dès 1984 par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, dont le préfet était alors le cardinal Ratzinger.
 
Les hérésies professées par Jon Sobrino sont multiples : pour lui, la divinité du Christ n’est présente qu’« en germe » dans l’Evangile, il suggère qu’il existe dans le Christ deux sujets ou individus : le Fils et Jésus, où le Fils éprouve l’humanité, la vie et la mort de Jésus qui lui serait donc distinct.
 
A cela s’ajoutent ses prises de position politico-sociales qui font de la préoccupation pour les pauvres une « option exclusive ».
 
Ces propositions, et quelques autres, ont fait l’objet d’une demande d’explication de la part de la Congrégation pour la doctrine de la foi ; Sobrino y avait répondu de manière insatisfaisante, sans rétracter ses erreurs, ce qui lui a valu sa condamnation.
 
Le voici donc de à l’honneur dans une université pontificale, pour un colloque intitulé « Une Eglise pauvre pour les pauvres. »
 

Invité à l’Université Urbaniana pour célébrer les 50 ans du Pacte des Catacombes

 
Le Pacte des Catacombes désigne cette réunion discrète où une cinquantaine d’évêques s’engageaient à la suite de Dom Helder Camara à adopter une vie sobre et proche du peuple, « ouverts à tous, quelque soit leur religion », ils renoncent aux « insignes » vestimentaires relevant de « l’apparence » et à la « réalité » de la richesse : « Ni or ni argent. » Ils veulent transformer les œuvres de bienfaisance en œuvres sociales. Ils renoncent aux appellations qui évoquent grandeur et puissance : « Eminence, Excellence, Monseigneur ».
 
Le P. Armand Veilleux, père abbé de Scourmont à Chimay, en Belgique, notait en 2013 : « À l’époque où se terminait Vatican II, Jorge Mario Bergoglio était étudiant en théologie à Buenos Aires. Il ne deviendra évêque auxiliaire de Buenos Aires qu’en 1992, puis archevêque en 1998. Et pourtant, tout ce qu’on sait de son style de vie comme archevêque nous montre qu’il vivait fidèlement selon ce Pacte des catacombes. Les débuts du pontificat du pape François, avec son désir exprimé dès les premiers jours d’une Église pauvre pour les pauvres en sont évidemment aussi marqués. »
 

Anne Dolhein