Jusqu’à la fin les Démocrates ont intrigué pour que Trump ne soit pas élu. La CIA leur a fourni les munitions nécessaires en lançant le fake d’une intervention de Poutine dans l’élection présidentielle US. C’est la marque d’une division des institutions qui détiennent le pouvoir réel. Et d’une guerre des polices.
Il y a les comparses. Comme à Guignol, ils occupent la scène. Derrière, le marionnettiste manipule. Donc, paraissent sur les planches l’équipe de campagne d’Hillary Clinton (normalement, des vaincus démobilisés), quelques élus démocrates et républicains ( ceux-là futurs retraités, à défaut d’avoir pu se rallier), et le président sortant Obama (simple portier de la Maison Blanche en fin de mandat, dont le rôle se limite traditionnellement à balayer la sciure et éteindre les lumières). Leur objectif affiché était d’empêcher l’élection de Donald Trump. Jusqu’à lundi matin ils faisaient courir la rumeur que 17, 32, et jusqu’à 40 des 538 grands électeurs pourraient inverser leur vote et ne pas voter Trump. On a vu le résultat.
Le prétexte juridique pour rejouer l’élection US
Le coup a donc manqué. En apparence. Car l’affaire n’est pas finie. Deux types d’arguments ont été agités. Les premiers tiennent à la justice et à la démocratie. Un professeur de droit de Harvard, Larry Lessig, une lumière du progressisme, s’est offert à donner des conseils juridiques gratuits à tout grand électeur qui serait poursuivi pour avoir inversé son vote. De fait, il était chargé de mettre son autorité de juriste au service de l’entreprise. Il a fait valoir qu’Hillary Clinton avait remporté deux millions six cent mille voix de plus que Donald Trump, que le système des grands électeurs, qui donnent un poids relatif supérieur aux petits Etats peu peuplés est « archaïque ». Et il en a conclu fort logiquement qu’« il est temps de récrire notre constitution ». C’est d’ailleurs une opinion qui peut se soutenir mais qui n’avait rien à faire dans le débat immédiat, puisque plusieurs présidents ont été élus de la sorte et qu’on ne change pas les règles d’un jeu en cours de partie : la seule utilité de son intervention était de troubler le public en lui mettant dans l’idée qu’un grand spécialiste du droit remettait en question l’élection de Donald Trump. Quelques détails supplémentaires à propos de ce Lessig : il fut l’un des conseillers d’Obama pour la présidentielle US de 2008, manqua d’être nommé juge à la Cour suprême et fut invité par le groupe Bilderberg en 2013.
Le prétexte patriotique : l’intervention de Poutine
Le deuxième argument pour interdire à Trump la Maison Blanche ressortissait à la sécurité nationale, et même, les mots ont été utilisés à la « trahison » et à la « guerre ». Ici, on a joué dans le registre dramatique. John Podesta, le bras droit d’Hillary Clinton pendant la campagne, a demandé, avec plusieurs sénateurs, dont le Républicain Mac Cain, le challenger d’Obama en 2008, que les grands électeurs reçoivent une délégation de la CIA à propos de l’intervention éventuelle de la Russie et de Vladimir Poutine dans l’élection US avant de se réunir pour élire – ou ne pas élire – Donald Trump. Podestat avait été l’un des premiers à répandre la rumeur, aidé en cela par Hillary Clinton elle-même : elle affirma que la Russie avait piraté ( et publié) les courriels du Comité national des Démocrates parce que Poutine avait une haine particulière contre elle. Ajoutant, devant ses donateurs : « Ce n’est pas seulement une attaque contre moi, contre ma campagne, c’est une attaque contre notre pays ».
Les Démocrates et les médias colportent un fake contre Trump
La chose fut relayée à deux niveaux. Par le président Obama, qui suggéra que Poutine avait autorisé personnellement le « hackage » des courriels du parti démocrate. Et par la présidente par intérim du comité national démocrate, Donna Brazile : « Nous combattons un adversaire étranger dans le cyberespace. » Plusieurs voix autorisées, dont des sénateurs, ont repris cet argument militaire et patriotique. Affichant une modération de façade, John Podesta a émis l’opinion que Trump n’était peut-être pas au courant de l’intervention de Poutine dans l’élection US mais que certains de ses associés avaient des accointances avec les Russes et qu’il fallait prendre le temps de faire toute la lumière. Tout cela visait à obtenir que l’élection de Trump soit au moins remise à plus tard. En vain, on l’a vu. Cependant, cette campagne a en partie convaincu l’opinion américaine. Selon un sondage NBC/Wall Street Journal, plus de la moitié des Américains s’avoueraient « perturbés » par les allégations portant sur l’intervention de la Russie dans l’élection US et se disaient favorables au report de l’élection qui a eu lieu hier. Une forte minorité d’entre eux (37 %) penseraient que la fuite des courriels concernant Hillary Clinton et les Démocrates a pesé sur l’élection présidentielle US de novembre.
Tout sauf Trump : il inquiète ceux qui détiennent le pouvoir réel
C’est de nature, à terme, à faire peser le soupçon d’une collusion de Donald Trump avec Poutine et celui d’illégitimité de son élection, donc de sa présidence. Un jalon dans un processus d’éviction future. L’objectif de la cabale qui a tenté d’empêcher l’élection d’hier n’était en effet pas de mettre Hillary Clinton au pouvoir. Elle est usée, détestée, et traîne trop de casseroles. Il était d’éviter Trump en mettant n’importe qui à sa place. Le grand photographe écrivain Douglas Anthony Cooper, icône du progressisme sociétal, a même proposé dans les très mondialiste Huffington Post le has-been Jeff Bush. Comme incarnation de la démocratie et de la souveraineté américaine. Sous le titre : « La Russie a volé la présidence. Le collège électoral peut la récupérer ». Et de préciser sa pensée : « Nous savons maintenant que l’élection américaine a été kidnappée par une association de fortune de Russes infiltrés, d’Américains suprémacistes blancs et de magouilleurs du FBI - :avec un coup de main de parlementaires Quisling comme Mitch Mac Connell ».
Un tel pot-pourri mérite un instant d’analyse. Pourquoi faut-il évincer Trump ? Parce qu’il combine tous les traits du méchant dans le western permanent que se joue le progressisme US : il pactise avec l’ennemi russe, il est raciste jusqu’au ridicule et au crime, il trafique dans l’ombre avec la police des ripoux et il est soutenu par des collaborateurs hitlériens (référence à Quisling, dirigeant norvégien sous la seconde guerre mondiale). Cet appel hystérique à « tout sauf Trump », dans les plis d’une bannière étoilée censément bafouée par Poutine confirme que Donald Trump dérange chez ceux qui détiennent le pouvoir réel.
C’est la CIA qui a monté le fake de l’intervention de Poutine
A commencer par la CIA (la pique contre le FBI en est un signe, nous le verrons). Car, derrière les comparses qu’on a vu s’agiter, la main qui a dirigé la campagne de désinformation et qui a fourni les éléments nécessaires est la CIA. Et le scandale de la dernière élection présidentielle US n’est pas l’intervention fantasmatique de Vladimir Poutine, mais bien l’intervention ostensible et massive de la CIA. Mike Whitney par exemple, contributeur de Counterpunch, revue bimensuelle américaine souvent décrite comme radicale, extrémiste, gauchiste et antisioniste, a écrit sur le site Strategic-Culture.org : « Jamais dans son histoire la CIA et ses divers satellites n’ont aussi puissamment interféré dans une élection US. (…) Les médias US se sont concentrés en quelques heures sur un fake relatant une prétendue opération de cyber-espionnage conçue pour faire élire Donald Trump ».
Toutes les rumeurs sur l’intervention russe s’alimentent en effet à un « rapport » accablant pour Poutine sur les coulisses de l’élection US publié par le Washington Post, courroie de transmission habituelle de la CIA. C’est sur la base de ce « rapport » que l’on prétendait imposer une « vérité » démocrate aux grands électeurs avant l’élection de lundi. C’est pour avoir émis « quelques doutes » à son propos que le sénateur Mitch Mac Connell a été traité de « traître » et de « Quisling » par Cooper, lui qui, en tant que chef de la majorité républicaine du Sénat, est pourtant une brebis bien sage du système.
La main de Moscou dans l’élection US : « Bullshit » !
Et pourtant, malgré les demandes de l’équipe Trump, aucune preuve de l’intervention de Poutine ou de la Russie dans le prétendu hackage des courriels démocrates, donc dans l’élection présidentielle US, n’a été fournie par la CIA. Et pour cause. Comme l’a tweeté Trump : « Si la Russie, ou toute autre entité, a piraté ces courriels, pourquoi la Maison Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir » ? En ce cas en effet, il ne fallait pas en parler dans les médias, mais punir les responsables, émettre une protestation diplomatique officielle et mettre en prison les complices de la Russie. Mais elle ne pouvait rien faire de tel parce que le hackage des courriels est une simple fable inventée par la CIA.
En effet, l’ancien ambassadeur du Royaume Uni en Ouzbeghistan, Craig Murray, proche de Julian Assange le fondateur de Wikileaks, a qualifié les allégations de la CIA de simple « c… (en anglais : bullshit) ». Et d’ajouter : « Cela a été entièrement monté. En réalité ces documents ont fuité. Je sais par qui. J’ai rencontré la personne qui les a fait transpirer, ce n’est certainement pas les Russes, c’est quelqu’un de l’intérieur, un initié. C’est une fuite, pas un piratage, ce sont deux choses différentes ». Voilà qui est clair, et celui qui veut approfondir la question pourra lire l’article de Glenn Greenwald dans The Intercept du 10 décembre ou celui de Larry Johnson dans NoQuarterUSA.net du 11 qui conclut que le « rapport » est un fake grossier. Larry Johnson sait de quoi il parle, c’est un ancien analyste de la CIA qui a monté sa propre firme de conseil.
La CIA monte une opération de « changement de régime » contre Trump
En fait, la CIA a nourri de désinformation une opération de changement de régime comme elle en a monté tant par le passé au Proche Orient, en Europe ou en Amérique du Sud, mais cette fois sur les territoire des Etats-Unis. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et de plus en plus sous les mandats d’Obama, la CIA s’est affirmée comme l’un des principaux lieux du pouvoir réel en Amérique. Pratiquement sans contrôle d’un pouvoir politique qui se trouve en conformité avec ses vues. Cela s’est vu notamment à l’extérieur, avec le feu vert donné à l’extension de Daesh, ennemi-repoussoir rêvé, et avec la déstabilisation spectaculaire de la Syrie et de l’Ukraine, où elle a joué un rôle moteur sinon exclusif. Et à ciel ouvert. Son directeur, Brennan, a par exemple débarqué à visage découvert à l’aéroport de Kiev en avril 2014 pour superviser l’installation du nouveau pouvoir issu du coup d’Etat de février et coordonner l’offensive contre les séparatistes de l’Est – en vain d’ailleurs. C’est ce même Brennan, familier de la famille royale d’Arabie, qui s’est mis en tête de renverser Bachar El Assad à tout prix. Cette CIA, qui s’est érigée en dix ans en pouvoir quasi autonome a donc entrepris contre Donald Trump, ou à l’occasion de son accession au pouvoir, une classique opération de changement de régime : c’est si gros qu’il faut l’établir par quelques données complémentaires.
Trump est-il l’idiot utile de Poutine ?
Malgré le démenti russe, les observations de bon sens de l’équipe Trump et les explications fournies par Craig Murray, l’ancien directeur de la CIA James Woolley (1993-1995) prétendait encore sur ABC dimanche que « il y avait de fortes chances » que la Russie soit derrière le « piratage ». Tout en avouant naïvement son ignorance et en se défaussant sur la NSA (National Security Agency) : « C’est à la NSA de voir ça (…) Et si la NSA a confiance que ce sont les Russes, alors c’est presque sûr que ce sont eux. » De fait, ce ne sont que des mots, car la NSA s’est précisément refusée à toute déclaration, à toute divulgation de documents.
On constate la même volonté de dénigrer Trump sans apporter la moindre information pour étayer ces attaques chez de nombreux hauts représentants de la CIA. Dès août dernier, après la convention républicaine, l’ancien directeur des actions à la CIA, Michael Morrel affirmait : « Donald J. Trump n’est pas seulement incapable de faire le job, mais il pourrait bien constituer une menace pour notre sécurité nationale ». A l’époque, il n’était question ni de fuite ni de piratage, mais Morrel liait déjà Trump à la Russie en déclarant sur CNN : « Nous dirions que M. Poutine a recruté Trump comme agent involontaire de la fédération de Russie ». Nous, la CIA. Le thème a été repris depuis par un ancien de la CIA devenu directeur à la NSA , Michael Hayden, le concepteur du programme d’écoutes américaines, qui a dépeint Trump en « polezni dura », en « idiot utile » de Poutine.
Comment la CIA est-elle devenue un pôle du pouvoir réel ?
Le pompon revient sans doute à l’ancien patron des opérations clandestines de la CIA, Richard Baer, qui préconisait de refaire l’élection présidentielle US, même si la constitution américaine ne le prévoit pas, en s’appuyant sur le raisonnement suivant : « Il me semble que les Russes ont réellement interféré dans notre élection. Ayant travaillé à la CIA, si nous avions été pris en train d’interférer dans des élections en Asie ou en Europe, ou n’importe où dans le monde, ces pays auraient demandé de nouvelles élections, et toute démocratie le ferait ». Ce qui est tout de même énorme quand on sait que la CIA n’a jamais cessé d’intervenir dans les élections partout à travers le monde et de manigancer des changements de gouvernants ou de régime depuis les élections italiennes de 1949. Mais plus c’est gros plus ça passe, et la grande presse n’a pas épinglé Baer, comme si désormais la CIA pouvait dire n’importe quoi en étant sûre d’être suivie.
Cette impudeur conquérante pose deux questions. Comment la CIA a-t-elle pu s’ériger en pôle déterminant du pouvoir réel, avec l’assentiment des médias dominants ? Et pourquoi a-t-elle déclaré une guerre préventive contre Donald Trump ? En fait, les deux questions mènent à une même réponse.
La guerre entre la CIA et Trump sur fond de mondialisme maçon
La CIA, comme d’autres services secrets par le monde, semble avoir été infiltrée par la maçonnerie, en tout cas est ralliée à l’idéologie maçonne mondialiste, ce qui lui a valu la bienveillance de Barack Obama, du lobby progressiste à l’oeuvre dans l’Etat fédéral, la Cour suprême, la Federal Reserve. Elle a donc soutenu Hillary Clinton, candidate du système, et attaque tout aussi logiquement Trump, président élu anti-mondialiste. Celui-ci a d’ailleurs situé l’ennemi, puisque, contrairement aux habitudes, il s’est abstenu, dès les premières consultations et la constitution de son équipe, d’assister aux traditionnels briefing quotidiens de la CIA. Il a identifié celle-ci non pas comme une agence de renseignements et de conseil, mais comme un adversaire politique et idéologique.
Trump est un réaliste : puisque la guerre est engagée, au moins qu’elle se fasse sur des lignes claires. Les nominations qu’il a faites montrent qu’il entend s’appuyer sur l’armée, sur une part de la haute finance, et sur certains faucons sionistes. Le prouve notamment le choix du futur ambassadeur en Israël David Friedman, « ami du peuple israélien », et décidé à s’installer à Jérusalem, alors que selon le droit international et les usages diplomatique, c’est Tel-Aviv la capitale administrative du pays où sont accrédités les ambassadeurs.
L’Etat profond est une vue de l’esprit, le pouvoir réel est divisé
Cette stratégie, qui surprend beaucoup d’observateurs, semble suivre la logique suivante. On parle couramment « d’Etat profond » pour désigner l’ensemble d’institutions et de forces qui forment le pouvoir réel aux Etats-Unis. Cette expression séduisante est en fait floue, ambiguë, et peut mener à la confusion. Car elle tend à faire croire que cet Etat profond serait une réalité cohérente et solide, ce qui n’est pas le cas. Par exemple, le « complexe militaro-industriel » donné pour tout puissant est aussi dénoncé comme composante essentiel de l’Etat profond. Or, en nommant des militaires, Trump a pris acte que ce prétendu complexe est pour une bonne part une vue de l’esprit gauchisante : car, si l’industrie de l’armement a bien pris fait et cause pour la belliciste Hillary Clinton, les militaires penchent naturellement du côté de Trump. D’abord parce qu’ils ont vu Hillary Clinton à l’oeuvre et qu’ils préfèrent le côté « cash » du milliardaire nouveau en politique, ensuite parce qu’ils pensent que Trump souhaite la paix.
Ils n’ont pas aimé en effet les opérations aventureuses menées par les néo-cons et la CIA, et l’on dit même que ce serait l’US Navy qui aurait traîné les pieds dans un projet de guerre contre l’Iran dans les années 2006-2008 en invoquant des prétextes techniques divers. Ce penchant des militaires s’est concrétisé et peut se renforcer grâce au général Flynn et à ses réseaux, et à la nomination de deux anciens chefs du corps des Marines, Mattis au Pentagone et Kelley à la sécurité intérieure.
La stratégie de Trump : profiter des divisions pour rendre le pouvoir réel au politique
La même esquisse de fracture de l’Etat profond, disons plutôt du pouvoir réel, se constate avec la recherche d’alliés dans les affaires contre Wall Street et la FED, et avec ses avances aux sionistes durs. Car si tous les néoconservateurs sont sionistes et mondialistes, tous les sionistes ne sont pas mondialistes ni néoconservateurs. Il s’agira donc d’observer avec précision dans les prochains mois contre qui Trump cherche l’alliance avec Israel – et contre qui aussi il cherche un rapprochement avec Poutine. Dans le même ordre d’idée, on peut déjà penser qu’il soutiendra la justice des Etats contre les empiètements de la Cour suprême, et d’une manière générale les Etats contre l’Etat fédéral, faisant machine arrière sur la soumission du tout fédéral au mondialisme lancé par Obama et ses exécutive orders.
En somme, il devrait chercher à mettre à profit toutes les institutions qui, dans ce que l’on nomme Etat profond, concourent au maintien de l’Amérique, contre les forces et institutions qui, dans ce même Etat profond, oeuvrent à la dissolution de celle-ci et à la promotion du mondialisme. En d’autres termes il cherchera à démasquer les ambiguïtés dudit Etat profond pour faire apparaître le pouvoir réel tel qu’il est et le rendre ensuite au politique.
La guerre entre CIA et FBI finira-t-elle par l’assassinat de Trump ?
Ainsi pourrait-il faire du moins s’il va au bout de ses déclarations anti-mondialistes d’une part et d’autre part si ses adversaires lui en laissent le temps. Car l’ampleur de l’attaque qu’a menée contre lui la CIA ne laisse à celle-ci pratiquement que le choix de vaincre ou d’être purgée. Elle l’a déjà été dans les années 1990 après l’arrestation de la taupe Aldrich Ames, agent de la CIA depuis 1962 et retourné par le KGB en 1985. C’est le FBI qui avait été chargé du nettoyage, et la CIA lui en garde une haine profonde. Cette concurrence des polices n’est pas la moindre des chances de Trump, qui ne sera pas sans antennes du côté du renseignement, et pourra déjouer les plans de ses adversaires.
Reste, bien sûr, la possibilité de l’assassinat de Trump. Il ne faut pas la juger rocambolesque. La responsabilité de la CIA n’a pas été sérieusement dégagée dans celui de Kennedy. Mais les circonstances sont différentes. Etant donné le malaise américain et le poids de l’immigration, un assassinat politique pourrait aujourd’hui lancer le pays dans une guerre civile. Il est donc vraisemblable que la lutte pour le pouvoir réel prendra un tour moins sanglant, sinon moins tordu.