Trump veut les terres rares de l’Ukraine en échange de l’aide américaine

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Donald Trump ressemble à un patron de start-up dont la stratégie serait d’occuper tous les terrains à tout moment par une créativité qui ne prend aucun repos. Il ne bluffe pas vraiment, il lance des ballons d’essai et il observe ce qu’ils deviennent. Parfois cela tourne à la « diplomatie transactionnelle », c’est-à-dire le bon vieux donnant-donnant. En Colombie, tu reprends tes migrants, j’oublie les droits de douane. Je les oublie aussi pour le Canada puisque Justin a promis de surveiller sa frontière et de juguler le fentanyl. Et je n’envoie pas mes GIs au Panama puisqu’il supprime à la fois son accord avec la Chine et le péage pour les bateaux US. J’ai un bon rapport de force, j’en profite. Avec Xi Jinping cela promet d’être un peu plus complexe et plus long. A Gaza, le projet de Riviera proche-orientale a laissé l’univers perplexe à l’exception de Benjamin Netanyahu, et la porte-parole de la Maison Blanche a rectifié le tir en 24 heures : pas un soldat américain, pas un dollar du contribuable ne sera dépensé là-bas. Brassens chantait, à propos de ses chansons : « Si le public en veut, je les sors dare-dare, S’il n’en veut pas je les remets dans ma guitare. » De même Donald Trump a-t-il trop d’inventivité pour se gendarmer d’un flop. Quant à l’Ukraine, avant de trouver l’accord promis avec Poutine, si c’est faisable, il veut d’abord justifier aux yeux des Américains qui le soutiennent, et à ses propres yeux, la poursuite temporaire de la guerre, donc de l’aide américaine qui la rend possible. Et il dit tout haut ce que pensait sans doute Biden tout bas, à savoir que tout l’argent US qui part en fumée là-bas doit servir à l’économie des Etats-Unis. En échange des missiles et des avions, je prends vos terres rares. Zelensky est d’accord. Le complexe militaro-industriel américain aussi. Si Trump veut remettre un peu d’ordre dans les mœurs, il faut bien qu’il trouve des appuis, ou du moins des non-veto. Toujours le donnant-donnant. Reste à savoir ce que demandera Poutine.