Le vaccin ARNm contre le COVID 19 provoque de l’urticaire à retardement. Des chercheurs regrettent l’« hésitation vaccinale » qui s’ensuit…

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Vingt patients suivis par les cliniques d’allergologie de l’Université de Washington entre le 14 décembre 2020 et le 14 décembre 2021 ont développé une urticaire à retardement causée par la vaccination à ARNm COVID-19, selon des données présentées lors de la réunion annuelle de l’American Academy of Allergy, Asthma & Immunology. « Nous avons examiné les types de vaccins reçus par les patients, leurs traitements et leurs réactions, ainsi que la durée de leurs symptômes, entre autres », a précisé Stacey R. Chu, médecin interniste à l’hôpital universitaire SSM Health Saint Louis, en présentant les résultats de cette étude.
 
Sept cas ont été reliés au vaccin Moderna, 12 cas au vaccin Pfizer ; le dernier a été constaté sur une personne ayant reçu des doses des deux vaccins. Chez six patients, le vaccin a aggravé une urticaire chronique spontanée préexistante, les autres ont présenté une nouvelle forme d’urticaire retardée après la vaccination.
 

De l’urticaire à retardement de longue durée après le vaccin contre le COVID-19

 
Ces manifestations se sont produites entre 8 heures et 2 semaines après l’administration de la première ou de la deuxième dose des vaccins, et ont dû être traitées avec des antihistaminiques, des inhibiteurs de leucotriènes ; des stéroïdes oraux avaient été prescrits à 33 % des membres du groupe Pfizer avant leur évaluation par la clinique d’allergologie ; dans le groupe Moderna, il a fallu administrer de l’omalizumab (Xolair ; Genentech, Novartis), et de la cyclosporine.
 
« Dans l’ensemble, les patients ont vu leur état s’améliorer en l’espace d’un an, souvent en l’espace de 6 mois », a déclaré le Dr Chu. Et si certains patients ont vu leur état s’améliorer en l’espace d’un mois, 65 % des patients ont souffert d’urticaire pendant plus de six semaines avant que les symptômes ne s’améliorent. Seuls « certains patients ont vu leur état se résorber complètement », a précisé la chercheuse.
 

L’urticaire de longue durée liée au vaccin alimente l’hésitation vaccinale

 
Les patients qui n’ont pas connu de résolution complète ont besoin d’un traitement, généralement des antihistaminiques seuls, pour maintenir leurs symptômes à un niveau « gérable ».
 
Pour autant, les chercheurs ne mettent pas en garde contre la vaccination et ne recommandent même pas aux patients qui développent une urticaire ou dont les symptômes s’aggravent en cas d’urticaire préexistante d’éviter de nouvelles vaccinations COVID-19…
 
Notant que les patients présentant des cas plus graves d’urticaire ont choisi d’éviter toute vaccination ultérieure (on les comprend !), les chercheurs ont noté que « l’hésitation vaccinale est un obstacle », ajoutant qu’une meilleure compréhension de cette maladie et l’éducation des patients puissent atténuer ces préoccupations.
 
Anne Dolhein