Plusieurs dizaines de gros bras chavistes ont blessé mercredi cinq députés et sept employés de l’Assemblée nationale vénézuélienne dominée par l’opposition au président Maduro, frappant également des journalistes en train de couvrir la session parlementaire en cours. Selon les témoins, les agresseurs avaient des armes à feu et des objets contondants (barres de fer, bâtons, matraques…). Ils ont tiré plusieurs coups de feu en l’air et se sont mis à frapper les parlementaires de l’opposition et à lancer des feux d’artifice à l’intérieur du bâtiment. L’attaque contre le parlement du Venezuela par les « collectifs » chavistes s’est produite juste après la sortie du vice-président Tareck El Aissami (accusé par les États-Unis d’être un trafiquant de drogues) venu, selon ses dires, commémorer la fête de l’indépendance qui tombait justement hier.
La majeure partie des attaquants faisaient partie du piquet chaviste qui garde presque tous les jours l’accès au parlement pour intimider les députés d’opposition. Pendant l’attaque, et avant que la garde du parlement ne finisse par évacuer les agresseurs, les députés ont envoyé plusieurs messages sur les réseaux sociaux pour critiquer l’absence de réaction de la Garde nationale bolivarienne et publier des photos d’opposants à Maduro avec le visage couvert de sang.
Nicolás Maduro et la Cour suprême du Venezuela ont condamné l’attaque contre l’Assemblée nationale par des partisans du chavisme
ABCPendant ce temps, le président du Venezuela Nicolás Maduro présidait avec le sourire le défilé civil et militaire à l’occasion de la fête de l’indépendance. Informé des événements survenus à l’Assemblée nationale, Maduro a condamné ce qu’il a appelé des « faits étranges » en assurant avoir ordonné une enquête pour que justice soit faite.
Il se trouve que l’attaque des gros bras du chavisme est intervenue le jour où l’Assemblée nationale a approuvé l’organisation d’une consultation populaire le 16 juillet prochain dans le but de demander aux citoyens s’ils rejettent ou approuvent l’assemblée constituante convoquée par le successeur d’Hugo Chávez. Après l’attaque, plusieurs dizaines de chavistes restaient plantés devant le parlement.
La Cour suprême vénézuélienne (TSJ) a émis un communiqué le jour-même pour condamner cette attaque contre le peuple vénézuélien au travers de l’Assemblée nationale et assurer que les fautifs seraient châtiés. Certains députés favorables à Nicolás Maduro ont toutefois rejeté la responsabilité de la spirale de la violence sur l’attitude de l’opposition alors que l’on recense déjà 91 morts en trois mois et demi de manifestations populaires contre ce régime socialiste en pleine faillite. Parallèlement à la faillite économique du socialisme du XXIe siècle mis en place avec la « Révolution bolivarienne » marxiste d’Hugo Chávez tant admirée par Jean-Luc Mélanchon, la dérive autoritaire du Venezuela s’accompagne d’une montée des violences de la part des sbires du régime. Des violences dirigées contre les opposants de droite, mais aussi, idéologie socialiste oblige, contre les catholiques.