Donald Trump est donc le 47e président des Etats-Unis, le malheur absolu de l’élection de Kamala Harris a été évité – et pas de justesse, puisque le candidat donné pour perdant par l’ensemble de la presse de gauche bien au-delà des USA s’offre ce qui commence à ressembler à un raz-de-marée. Il a convaincu une proportion inattendue de Latinos, d’Afro-Américains, et même de musulmans… La victoire de Trump va rendre les Etats-Unis au bon sens : c’est en tout cas ce qu’il a promis.
Les électeurs catholiques ont peut-être été déterminants : 56 % d’entre eux ont choisi Trump, 41 % seulement ont voté Harris selon le Washington Post ; un gain de 10 points par rapport à 2020. Cette proportion a notamment été observée par NBC dans les dix swing states où la course était indécise, et où les catholiques représentaient 22 % de l’électorat – 15 % de celui-ci étant constitué de catholiques blancs. Il faut dire que Trump a fait campagne en leur direction : peut-être pas sur l’avortement (mais c’est tout de même grâce à ses nominations à la Cour suprême que la jurisprudence Roe v. Wade a été renversée, rendant la question aux Etats) mais en tout cas dans les références. L’Ave Maria a retenti pendant ses meetings, une image de Notre-Dame de Guadalupe a été posté sur son compte X, puis, pour la Toussaint, une autre du jugement dernier. On dira que c’est de l’opportunisme… Mais c’est un bon signe en soi que ce type de message soit électoralement payant, et après tout, on n’a pas la preuve que Trump n’ait pas été sincère sur ce point.
Kamala Harris a préféré s’enfuir devant la victoire de Trump
Devant le tsunami, Kamala a préféré s’enfuir ; elle a quitté son QG de soirée électorale avant même de prendre la parole et – à l’heure d’écrire – on ne l’a pas entendue depuis : la vice-présidente Démocrate qui a partout fait moins bien que Biden il y a quatre ans a subi sa défaite sans classe. Wall Street jubile – le Dow Jones est au plus haut – et le dollar monte. On annonçait l’apocalypse si Trump l’emportait, le réel est revenu sur le devant de la scène. L’avenir américain est-il tout rose pour autant ? Certes non : aucune entreprise humaine n’est exempte de défauts, d’erreurs, de fautes, d’hommerie en un mot. Mais c’est sans doute un peu mieux que le « moins pire » qui revient à la Maison Blanche : avec Donald Trump, on a en tout cas le côté rafraîchissant d’un discours sans langue de bois.
En fait, Kamala Harris a été une candidate trop médiocre, au bilan trop désastreux, trop incapable de répondre spontanément et clairement à la moindre question politique, pour que les médias complices puissent tromper le public à son sujet. Il ne semble même pas y avoir eu de fraude massive pour éviter l’élection de Trump – attaqué pourtant sur tous les autres fronts avec une violence judiciaire, financière, physique, inédite, assortie de la menace de l’inéligibilité et de mise en cause de sa moralité et de sa probité. Une menace et des accusations dont les Américains se sont royalement moqués.
Pourquoi a-t-il gagné sans faire face aux manœuvres ultimes de la fraude ? C’est une vraie question. Peut-être a-t-on préféré l’attendre au tournant une fois revenu au pouvoir, plutôt que de prendre le risque d’en faire un martyr politique à travers une élection volée face à une adversaire trop nulle ? A-t-il bénéficié d’une sorte de protection divine ? On sait bien que dans l’histoire, la Providence a favorisé des personnages improbables pour le bien de tous : pensez au barbare Clovis, à Constantin…
Un discours de victoire pour l’unité des Etats-Unis
En tout cas, en s’adressant à ses partisans près de son fief de Mar-a-Lago dans la nuit de mardi à mercredi, entouré de sa famille et de la plupart de ses très proches compagnons de campagne, Donald Trump, parlant sans notes, chaleureusement mais avec gravité, a mêlé remerciements appuyés, anecdotes et propos rassembleurs, promettant que le succès de ses mesures allait recréer « l’unité » dans une Amérique fracturée.
Au West Palm Beach Convention Center où il s’adressait à la foule des heureux, Donald Trump a sobrement noté que beaucoup de gens lui ont dit que « Dieu a épargné sa vie pour une raison ». « Et cette raison, c’est de sauver notre pays et de rendre sa grandeur à l’Amérique ; maintenant nous allons remplir cette mission ensemble. » Il se sent investi d’un devoir lié au « job le plus important dans le monde ». Et il a annoncé vouloir gouverner selon un slogan très simple : « Promesses faites, promesses tenues. »
Les promesses d’un homme politique valent ce qu’elles valent. Mais on peut noter qu’avec sa roublardise, son talent de négociateur, malgré sa vulgarité et ses rodomontades, il a au moins les outils pour « essayer » – c’est le mot qu’il a employé.
Son choix de lieutenants est assurément un signe de volonté de rupture par rapport à une politique socialiste, étatiste, autoritariste, wokiste et immigrationniste qui explique à 100 % la défaite des Démocrates.
La victoire de Trump promet-elle plus de bon sens pour l’Amérique ?
Si Trump a déçu au moment du covid, le fait d’avoir désormais à ses côtés l’ex-Démocrate Robert F. Kennedy Jr. annonce une ère intéressante du point de vue de la santé ; ce dernier assure que Trump lui a promis de lui laisser la main sur les puissantes agences chargées des médicaments (FDA), de la santé publique (HHS), des Centers for Disease Control… Kennedy critique vivement la politique de vaccination obligatoire massive et vise tout particulièrement les vaccins à ARN messager : le fondateur de Childrens Health Defense cherche à « rendre la santé à l’Amérique » en militant pour la liberté face au pouvoir de l’Etat sur le corps humain.
Puis il y a Elon Musk. Génial inventeur, homme d’affaires sachant profiter aussi de l’interventionnisme étatique, anti-woke, grand pourfendeur de la dénatalité, l’homme le plus riche du monde a certainement pesé de tout son poids dans la réélection de Trump à travers sa prise de contrôle sur Twitter, devenu X. Il a un côté plus noir : il ne voit d’avenir pour l’humanité que dans la jonction de l’homme avec l’intelligence artificielle et il vient récemment de lancer une ligne de taxis sans chauffeur, Robotaxi, et un robot humanoïde, Tesla Optimus, capable de servir de bières et d’« être votre ami ».
Ce n’est pas engageant… Trump lui a promis la direction d’une nouvelle commission sur l’efficacité gouvernementale ; Elon Musk, quant à lui, estime pouvoir raboter au moins 2.000 milliards de dollars sur le budget fédéral annuel qui représente quelque 6.750 milliards de dollars de dépenses en 2024.
Côté énergie, cependant, Musk surfe sur la vague de l’énergie dite « verte » avec ses Tesla tout électriques, là où Trump a promis de mettre un frein aux mesures climatiques et notamment à la décision de la Californie d’imposer les véhicules électriques d’ici à dix ans.
Les premières mesures de bon sens de Trump pour les Etats-Unis
Quant aux premières mesures promises par Trump le jour où il retrouvera le Bureau Ovale en janvier prochain, elles sont déjà connues. Dès « Day One », le premier jour, il mettra sur pied des actions pugnaces pour combattre l’immigration illégale, y compris en faisant appel à l’armée, et en organisant une « déportation inédite » des clandestins.
Il entreprendra de « purger » le gouvernement fédéral, et d’abolir purement et simplement le département de l’Education.
Il a promis de réduire taxes et impôts, en favorisant notamment le crédit d’impôt pour charge d’enfants.
Au fameux « premier jour », Trump autorisera une large reprise des autorisations de forages de pétrole et de gaz et mettra immédiatement fin aux projets éoliens en mer ; il a promis de mettre fin aux subventions et crédits fiscaux « verts ». Le protectionnisme commercial devrait progresser – il a évoqué la mise en place de droits de douane de 10 % sur toutes les importations (voire 100 % sur certains produits chinois), en visant nommément la Chine au premier chef, puis l’Inde, le Brésil, la France et d’autres pays européens avec lesquels, dit-il, « il est difficile de négocier au sujet du commerce ».
Qu’en sera-t-il de la politique étrangère ? Trump s’est toujours présenté comme ami d’Israël. Du côté de l’Ukraine, le discours ambiant veut qu’il soit désireux de mettre fin au soutien américain à ce pays face à la Russie. Reste que Zelensky a rapidement félicité le président élu, et a déclaré espérer que l’élection de Trump puisse faire advenir une « paix juste » en Ukraine, affirmant apprécier son « approche de paix par la force dans les affaires globales ». Trump s’est vanté ces derniers mois de pouvoir arriver à une solution « bonne pour les deux parties » avant même de prêter serment ; cela passerait par une sorte de négociation surveillée par les US.
Notons que Poutine, aux dires du porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, n’avait pas à sa connaissance l’intention de féliciter officiellement Donald Trump à l’occasion de sa victoire : « N’oublions pas que nous parlons d’un pays inamical qui est engagé directement et indirectement dans une guerre contre notre Etat », a-t-il déclaré.
Trump, il faut le dire, est imprévisible. Il est aussi comme un pavé dans la mare de la politique américaine et de la marche vers le mondialisme (dont la Russie fait partie à sa manière). Jusqu’où ira-t-il ? Jusqu’où iront ses ennemis pour sauvegarder leur puissance dans le monde ? Seul Dieu le sait.