Anne Hidalgo se lâche complètement en fin de règne, sans que ses frasques et son arbitraire-roi fassent réagir autant les commentateurs que ceux de Trump. Son premier adjoint Patrick Bloche a confirmé la dernière fantaisie en date de l’équipe municipale : après la limitation de vitesse à 50 kilomètres à l’heure sur le boulevard périphérique, une voie (celle de gauche) sera réservée dès le 3 mars au covoiturage (et aux taxis, bus et véhicules d’assistance) en semaine aux heures de pointe. Si une voiture particulière est flashée avec une seule personne à bord, l’amende sera de 135 euros à compter du 3 mai, après une « période de pédagogie » de deux mois. Un vrai tarif de seigneur pillard pour renflouer un peu des caisses municipales vidées par dix ans de gestion d’Hidalgo.
Pour Hidalgo, Ubu roi de l’arbitraire, un prétexte vaut l’autre
Le prétexte invoqué est toujours le même : réduire la pollution de l’air et le bruit pour les riverains du périphérique. On voit mal pourtant comment augmenter le nombre de personnes transportées par voiture va réduire le bruit et la teneur de l’atmosphère en particules ultrafines, si le nombre de véhicules ne baisse pas ! Les « études » sur les effets de la limitation à 50 kilomètres à l’heure ne sont déjà pas claires, mais passons. L’important est ailleurs, il réside dans l’arbitraire pur des décisions du gang Hidalgo. Forte de son élection, le maire de Paris se comporte en Ubu-roi, justifiant à sa guise les décisions sans concertations ni appel qu’elle impose : pendant les Jeux olympiques, elle avait déjà neutralisé la voie de gauche, en la réservant aux athlètes et à leurs délégations. Aujourd’hui c’est un autre prétexte.
Covoiturage sur le périphérique : la voie de l’idéologie
Ainsi le veut-elle, ainsi l’ordonne-t-elle, que sa volonté nous serve de raison. On note que les immenses exercices d’ingénierie sociale qui prennent des millions de personnes en otage restreignent tous la liberté de déplacement et visent tous l’automobile individuelle, désignée comme malfaisante. L’élu écologiste David Belliard, adjoint du socialiste qui s’occupe de « transformer l’espace public » a le culot de juger cette mise à l’écart d’une voie « profondément sociale ». Or il faut tout de même savoir que 50 % des trajets sur le boulevard périphérique sont « liés au travail », et que tout le monde ne part pas du même point pour aller au même point, ce qui rend le covoiturage forcément marginal sauf contrainte importante. Cette décision est donc profondément antisociale, mais très réellement idéologique : on impose un modèle vert et collectif.
Les Seigneurs pillards assuraient au moins la sécurité : pas Hidalgo
Est-ce l’objet social d’une municipalité ? Les seigneurs pillards du haut Moyen Age imposaient leur tribut et leur autorité en échange de la protection qu’ils offraient aux habitants terrorisés. Qu’offre donc la despote Hidalgo en échange de ses ukases ? De la saleté, des surmulots, des migrants, toujours plus d’impôts, et, malheureusement, aucune sécurité. Ce dernier point est directement lié à la politique des transports. Une manière efficace de restreindre la circulation automobile serait d’améliorer l’offre de transports en communs. Cela ne passe pas forcément par de nouvelles infrastructures ni même par des bus plus fréquents : il faudrait commencer par réduire la peur. Que l’usager, mâle ou femelle, à n’importe quelle heure en n’importe quel endroit, puisse sans crainte prendre le tram, le bus ou le métro, et il aurait moins besoin de se barricader dans sa voiture. Mais là, il ne faut pas rêver. Neutraliser une voie de périphérique est moins compliqué que renoncer aux illusions du vivre ensemble.