Al Gore : le « réchauffement climatique » est une affaire « spirituelle »

Al Gore réchauffement climatique affaire spirituelle
 
La question du réchauffement climatique n’est pas une affaire politique, mais « morale et spirituelle », a déclaré Al Gore, le magnat de la taxe carbone et de la spéculation boursière, lors d’un chat-show télévisé la semaine dernière, en réponse à un prêtre catholique. L’ancien vice-président de Bill Clinton intervenait lors d’une émission spéciale de CNN sur le réchauffement, à quelques jours de la sortie publique du deuxième épisode de son film Une vérité qui dérange, Une vérité qui dérange : le temps de l’action.
 
Al Gore, multipliant les annonces alarmistes à propos du climat, a dit à cette occasion son sentiment de proximité avec le pape François. « Je suis protestant, mais je peux vous dire qu’à cause du pape François je pourrais vraiment devenir catholique », a-t-il ajouté à l’intention du prêtre : « C’est un leader spirituel vraiment extraordinaire, et l’une des façons de répondre à votre question serait de dire aux personnes de toutes les traditions religieuses de lire Laudato si’ du pape François qui répond véritablement à la question que vous venez de poser. »
 

Le multimillionnaire Al Gore fait la leçon morale à l’humanité

 
On ne saurait être plus clair quant à l’identité de vues du lobby réchauffiste et du pape François sur la dimension « religieuse » de l’action pour la planète. Compliqué : Al Gore n’hésite pas quant à lui à prôner le « contrôle de la fertilité », que ce soit par la contraception ou l’avortement, spécialement en Afrique et parmi les pauvres.
 
Sa propre fille, directrice du Center for Earth Ethics (centre pour l’éthique de la Terre) au Union Theological Seminary de New York City, a lu l’encyclique avec lui, a précisé Al Gore. Edifiante institution où Karenna Gore dirige une équipe qui « explore » notamment les méfaits du colonialisme et met en évidence « l’intersection entre la spiritualité et la politique » en compagnie du très gauchiste candidat malheureux à la nomination démocrate, Bernie Sanders – c’était lors d’une session en février dernier. Paganisme assuré : on y travaille ainsi avec une nommée Vera de Chalambert qui se spécialise dans la méditation pleine conscience et se présente comme « conteuse spirituelle, formée à Harvard, chercheuse en religions comparées travaillant aux pieds de la Grande Mère » (Gaïa, la Terre mère). C’est du syncrétisme gnostique à hautes doses qui se revendique à la fois de la Kabbale et de Bouddha.
 

Al Gore, le « réchauffement climatique » et le pape François

 
Le Center for Earth Ethics s’appuie également très largement sur les traditions spirituelles indigènes et les « gardiens originels » de la création : tous les tenants des religions primitives dont la religiosité est parfaitement acceptée par ceux-là même qui se posent en contempteurs du dogme catholique. C’est un thème récurrent chez les écologistes profonds.
 
C’est en faisant explicitement référence à ces allumés qu’Al Gore a fait la promotion de Laudato si’, affirmant : « On m’a enseigné dans mon église que l’objet de la vie est de glorifier Dieu, et si nous recouvrons d’opprobre la création de Dieu alors nous ne remplissons pas le devoir auquel Dieu nous appelle. Notre manière de vivre notre vie est certainement en relation avec cela. Ce n’est pas une question politique, c’est une question morale et spirituelle. »
 
Mais ce respect de la création pousse le bouchon vraiment très loin, justifiant ce que la loi naturelle proscrit au nom de la « Planète » et déplaçant l’adoration due à Dieu – y compris à travers l’admiration de ses œuvres – vers la création matérielle elle-même.
 

La lutte contre le réchauffement climatique, une affaire spirituelle

 
Cela est bien visible dans la manière dont la lutte contre le « changement climatique » devient pour ses tenants une obligation morale et religieuse, et même la principale obligation morale et religieuse, seule voie possible de salut. C’est le dogme qui ne dit pas son nom, une prétendue « vérité » qui s’impose par voie d’autorité (mais sans garantie divine) et à laquelle il faut croire sous peine de mort sociale.
 
Al Gore ne fait que se répéter au sujet de la dimension « spirituelle » de la lutte contre le réchauffement : le thème lancé il y a plusieurs mois devient de plus en plus récurrent dans son discours. Il l’a déclaré dans Interview Magazine au mois de juin : « Dieu veut que nous ouvrions les yeux et que nous assumions la responsabilité des conséquences morales de nos actions. Si nous utilisons la mince couche atmosphérique qui entoure notre planète comme un égout à ciel ouvert pour 110 millions de tonnes par jour de pollution à réchauffement global les conséquences nous sont imputables. »
 

Al Gore et sa fille Karenna s’entendent sur “Laudato si’”

 
Il a remis cela le 12 août dernier lors de la Netroots Nation Conference – plus gros événement « progressiste » de l’année à Atlanta en Géorgie – où en réponse à Mustafa Ali du « Hip Hop Caucus » Al Gore a répété que la lutte contre le réchauffement n’aurait jamais dû devenir une question idéologique ou politique mais plutôt être traitée comme « morale et spirituelle » – nous y revoilà.
 
Pourquoi ne fait-on pas ce qui est « juste » ? A cause de la « cupidité », martèle Al Gore, annonçant un châtiment taillé sur mesure pour ce vice qui consiste simplement à vouloir vivre : la diffusion des maladies tropicales, les troubles sociaux, des inondations et des sécheresses pour lesquels les générations futures demanderont des comptes.
 
Si tout cela était vrai, elles pourraient commencer par interroger Al Gore soi-même, puisqu’il utilise dans son luxueux foyer de Nashville 21 fois plus d’électricité que la famille américaine moyenne, tandis que son coûteux système de panneaux solaires lui assure exactement 21 jours de consommation électrique au cours d’une année. Quelque 250.000 dollars de dépenses d’isolation et d’installation d’un système géothermique ont d’ailleurs à peine réduit sa consommation électrique. Des vérités qui dérangent…
 

Jeanne Smits