Un cinéparc aux Etats-Unis vient d’annoncer sa décision d’annuler la projection de La Belle et la Bête, après l’annonce par la Walt Disney Company de la présence d’une intrigue secondaire du film mettant en scène un personnage homosexuel. C’est la première fois que Disney annonce ouvertement la présence d’un élément « gay » dans un de ses films, avec à la fin « un moment sympa, exclusivement gay dans un film Disney », comme l’a décrit le réalisateur du film, Bill Condon. Pour les propriétaires du cinéma Henagar, dans l’Alabama, il n’est pas question de diffuser un tel film. Leur décision a été prise sur le fondement de leur foi chrétienne.
« Nous ne ferons aucune compromission par rapport à ce qu’enseigne la Bible. Nous continuerons de programmer des films qui conviennent aux familles afin que vous puissiez vous sentir libres de venir voir des films sains, sans avoir à vous inquiéter de la présence de scènes de sexe, de nudité, d’homosexualité ou de grossièretés », a déclaré la direction du Henagar Drive-In Theater dans un communiqué publié sur sa page Facebook jeudi dernier par Carol Laney, propriétaire du cinéma avec son mari.
« Si je ne peux pas regarder un film avec Dieu ou Jésus à mes côtés alors nous n’avons pas à le montrer », poursuit le communiqué.
Pas de projection de “La Belle et la Bête” au cinéma Henagar dans l’Alabama
La page Facebook en question a été suspendue vendredi soir, avant de revenir en ligne 24 heures plus tard, sans que l’on sache, selon la presse locale, si ses propriétaires sont à l’origine de cette suspension ou si elle a été décidée par Facebook à la suite d’un nombre important de signalements. Ce qui est certain, c’est que les commentaires ont été très nombreux, avec les inévitables dénonciations d’homophobie – même si un homosexuel athée revendiqué a réagi en déclarant qu’il est normal que les propriétaires d’un cinéma décident eux-mêmes de ce qu’ils programment ou non.
Les propriétaires du cinéma ont pris la direction du cinéparc en décembre dernier. Ils affirment fortement leur identité chrétienne. Dans leur communiqué sur La Belle et la Bête, ils précisent : « Si nous ne pouvons pas emmener notre petite-fille de 11 ans et notre petit-fils de huit ans voir un film, alors nous n’avons pas à le regarder. (…) Je sais que certains ne sont pas d’accord avec cette décision. Cela ne me gêne pas. Nous sommes d’abord et avant tout des chrétiens. Nous ne ferons aucune compromission par rapport aux enseignements de la bible. »
Des propriétaires chrétiens annulent la projection d’un film Disney aux Etats-Unis
Leur point de vue est-il excessif ? Certainement pas en ce qui concerne les films qui visent ouvertement un public enfantin.
De la part de Disney, en revanche, il y a une volonté évidente de faire entrer la « culture gay » dans ses productions. Pour la première fois, la semaine dernière, un dessin animé produit par la Walt Disney Company montrait un baiser homosexuel à l’écran, au moment même où la direction annonçait la présence d’une intrigue gay dans son prochain long-métrage. Lors du dernier épisode de Star vs. the Forces of Evil diffusé par les chaînes câblées et satellites du géant du divertissement de la jeunesse, on pouvait voir plusieurs couples de jeunes assistant à un concert de boys band s’embrasser sur la bouche, y compris des couples de gays et de lesbiennes.
La Walt Disney Company fière de diffuser la culture gay
Dans La Belle et la Bête, l’intrigue montre l’admirateur de Belle, Gaston, comme faisant l’objet du désir de son valet, LeFou (Josh Gad) qui rêve de l’embrasser. Selon le réalisateur Bill Condon, qui a fait cette annonce dans un magazine gay britannique, Attitude Magazine, « LeFou ne sait pas vraiment ce qu’il veut. C’est quelqu’un qui vient de se rendre compte qu’il éprouve ces sentiments. Et Josh en fait quelque chose de vraiment subtil et délicieux. »
Ce sera « un moment décisif » dans l’histoire de Disney, a indiqué Condon. « Le studio envoie un message pour dire que cela est normal et naturel, et c’est un message qui sera entendu dans chaque pays au monde, même des pays où il est encore socialement inacceptable, voire illégal d’être gay. »