fbpx

Catalogne : l’indĂ©pendance remporte les Ă©lections

Catalogne indépendance élections
 
Les partis favorables à l’indépendance de la Catalogne, désormais majoritaires en sièges à l’issue des élections de dimanche, entendent bien engager, malgré l’opposition de Madrid, la région sur la voie de l’autonomie. Leur enthousiasme est manifestement très fort au lendemain de ce scrutin, puisqu’ils espèrent parvenir à l’indépendance d’ici dix-huit mois.
 
« Les Catalans ont votĂ© oui Ă  l’indĂ©pendance Â», a lancĂ© le prĂ©sident de la rĂ©gion, Artur Mas Ă  l’annonce des rĂ©sultats. De fait, la liste « Junts pel Si Â» (« Ensemble pour le oui Â») obtient 62 sièges, et le parti de gauche CUP, Ă©galement sĂ©cessionniste, dix sièges. Le parlement comprenant au total 135 sièges, l’alliance de ces deux partis atteint (et dĂ©passe…) donc la majoritĂ© absolue en sièges (68 sièges). Ils la ratent de peu, en revanche, au niveau des voix, avec 47,8 % des suffrages.
 

Catalogne : l’indĂ©pendance remporte les Ă©lections

 
« Nous avons gagnĂ© ! Â», a encore clamĂ© Artur Mas en quatre langues : catalan, espagnol, anglais, français.
 
« Cela nous donne une grande force et une forte lĂ©gitimitĂ© pour mener Ă  bien notre projet Â» d’indĂ©pendance, a conclu Artur Mas devant une foule en liesse rĂ©unie dans le centre de Barcelone.
 
A Madrid, on est loin d’en être si sûr. Le porte-parole du Parti populaire, actuellement au pouvoir en Espagne, a affirmé dimanche soir que les Catalans avaient rejeté l’indépendance, les deux listes indépendantistes ayant remporté la majorité au parlement régional avec moins de la moitié des voix du fait aussi de l’abstention.
 
Mais ce discours apparaĂ®t Ă  peu près inaudible. D’abord, parce que, en rĂ©alitĂ©, la participation a Ă©tĂ© particulièrement Ă©levĂ©e pour ce genre de scrutin. A près de 78 %, en effet, cette participation Ă©tait inespĂ©rĂ©e pour les Catalans.
 
Ensuite, parce que, en réalité, quelque que soit la participation et le scrutin, les autorités madrilènes auraient toujours pu affirmer leur opposition à une décision unilatérale.
 
Enfin parce que le Parti populaire lui-mĂŞme a perdu des dizaines des milliers de voix par rapport au scrutin rĂ©gional de 2012, Ă  8,5 % pour obtenir onze dĂ©putĂ©s…
 

L’indĂ©pendance pour qui, et surtout pour quoi ?

 
La situation, quoiqu’il en soit, reste extrêmement délicate. D’autant que, à l’autre bout de la frontière franco-espagnole, le pays basque lorgne, lui aussi, sur une sortie de l’Espagne – et, peut-être, s’il se trouve être convainquant – de la France.
 
Avec, sans doute, moins de réalité qu’en Catalogne. L’unité basque, surtout de part et d’autre d’une frontière nationale qui est aussi une frontière du langage, reste encore à trouver.
 
Mais d’autres idées semblables se font jour, un peu partout en Europe. A la grande satisfaction, sans doute, de Bruxelles, qui, pour s’arroger peu à peu tous les pouvoirs autrefois dévolus aux nations, espère bien recueillir l’autorité suprême au terme de leur éclatement.
 

Hubert Cordat