L’église anglicane évolue pour accueillir les unions gays

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S’il n’est pas question de changer la doctrine de l’église d’Angleterre sur le mariage, un nouveau rapport de la « maison des évêques » anglicans préconise de changer d’attitude à l’égard des unions gays. Il faut mieux les accueillir à travers une « pensée renouvelée » qui doit tenir compte des nouvelles approches sociales de la sexualité, dit-on aujourd’hui – au risque de faire fuir encore les derniers pratiquants…
 
Le rapport, sous le titre Mariages et relations de couples de même sexe après les conversations partagées, préconise « un nouveau ton d’accueil et de soutien » à l’égard des personnes homosexuelles, et celui-ci devra se traduire à l’inverse, par la « correction et l’affirmation », en extirpant toutes les attitudes « homophobes » à l’égard des relations de même sexe.
 

L’église anglicane au bord de l’explosion ?

 
Le rapport réaffirme ce que dit le droit canonique anglican : que le mariage est « l’union pour la vie d’un homme et d’une femme » mais précise, et c’est intéressant, que toute tentative de modifier cette doctrine aurait des effets sur l’église d’Angleterre et la communion anglicane : s’agit-il tout simplement d’éviter une rupture ?
 
Quoi qu’il en soit, les anglicans entendent se soumettre à l’air du temps. Lors d’une conférence de presse, Graham James, « évêque » de Norwich, a déclaré : « La société était dans un contexte très différent il y a 25 ans. L’église doit maintenir au moins une certaine fidélité à son enseignement historique, tout en reconnaissant qu’elle cherche à “affirmer” tous ses membres lesbiennes et gays. Voilà le point de tension. Nous sommes soucieux de l’unité, car ce n’est pas une considération insignifiante. Pour l’église d’Angleterre, modifier la manière dont elle entend la doctrine du mariage alors que l’écrasante majorité des églises ne l’a pas fait exigerait de pouvoir s’appuyer sur une argumentation théologique très convaincante. Pour l’heure, la maison des évêques n’est pas certaine que ce soit la vérité. »
 
Bref, personne n’est plus sûr de rien…
 

La « pastorale » des unions gays

 
L’idée est donc de laisser une « grande liberté » à l’intérieur des directives actuelles : tant la définition du mariage sera sauvegardée, tout le reste devient possible. Aussi les plus conservateurs des dignitaires anglicans regrettent-ils qu’aucune sanction ne soit prévue à l’égard de nouvelles cérémonies au sein des églises anglicane « qui de fait sapent la doctrine ».
 
Pour sa part, Ed Shaw, pasteur qui avoue éprouver des attractions homosexuelles mais qui tient à ce que l’église anglicane continue de rester fidèle à son enseignement, a approuvé le refus de justifier le mariage gay. « Je dois remercier l’immense majorité des dirigeants de l’église d’Angleterre qui ne m’ont pas abandonné quand je me suis engagé à vivre une riche vie de célibataire en tant qu’enfant de Dieu éprouvant une attraction homosexuelle, ainsi qu’ils l’ont toujours fait, tout comme Jésus. Je suis très heureux de continuer à vivre ainsi dans l’église où j’ai été baptisé et confirmé, et que je sers en tant que pasteur laïque et membre du synode général. »
 

Anne Dolhein