Les éoliennes déclenchent une réaction de peur dans le cerveau

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Vivre auprès d’éoliennes pourrait exposer les riverains à des troubles de leur bien-être émotionnel, assurent des chercheurs du Max Planck Institute for Human Development de Berlin : les basses fréquences générées par la rotation des pales active la partie du cerveau qui réagit au danger, assurent-ils. Les éoliennes déclenchent ainsi, selon le Dr Christian Koch qui a mené l’étude, une réaction de peur.
 
L’équipe berlinoise s’est basée sur des scans du cerveau démontrant que les infrasons de 8hz – une octave en dessous de la limite basse de l’audition humaine – sont perçus par le cortex auditif primaire, qui traduit le sens des sons.
 
Les scans réalisés sur les mêmes participants à l’expérience, soumis en laboratoire à ces fréquences basses apparemment « inaudibles », montrent que leur perception active « certaines parties du cerveau qui jouent un rôle dans les émotions ». La perception reste diffuse mais elle existe bien et se traduit par le sentiment de la présence d’une chose qui pourrait être dangereuse.
 

Les éoliennes produisent des infrasons que les êtres humains perçoivent

 
« Toutes les personnes concernées ont explicitement déclaré qu’elles avaient entendu quelque chose », notent les chercheurs. Ces déclarations ont été mises en regard des variations de l’activité cérébrale effectivement constatées : elles ont permis de découvrir que les sons perçus se situent une octave en dessous de la limite que l’on admettait jusqu’ici.
 
Ce sont précisément ces infrasons que produisent les éoliennes et c’est sur leur caractère prétendument imperceptible que se fondent les assurances des fabricants quant à l’innocuité d’engins dont beaucoup de riverains se plaignent pourtant.
 
Cela fait longtemps en effet que les voisins de champs d’éoliennes font état de troubles du sommeil, une baisse de performance et bien d’autres effets néfastes, y compris sur la santé mentale.
 

Le bruit des éoliennes déclenche les zones du cerveau associées à la réaction à la peur

 
Une étude menée l’an dernier par l’université de Munich avait déjà mis en évidence le fait que les bruits perçus à proximité des éoliennes pouvaient provoquer des troubles de l’audition, voire la surdité. Les fabricants d’éoliennes avaient rétorqué que le niveau des sons étudiés au cours des expériences était nettement plus élevé que celui effectivement émis par les éoliennes. Une riposte renforcée par l’Energy and Policy Institute de Washington qui déclarait à pareille époque que les symptômes présents chez les voisins des éoliennes n’étaient pas liés à une véritable maladie : nausée, vertiges, migraines et autres troubles sont « imaginaires », selon l’institut.
 
« Il ne sert à rien de jouer à faire peur ni de tout nier dans cette situation », a noté le Dr Koch. « Il faut au contraire essayer d’en savoir davantage sur la manière dont les basses fréquences à la limite du champ de l’audition sont perçues : il est urgent de faire des recherches dans ce domaine. »
 
Il apparaît que l’équipe de Berlin n’a pas directement fait le lien entre ses recherches et les basses fréquences produites par les éoliennes dans le cadre de ses recherches, même si le Dr Koch les a évoquées en demandant que les recherches soient approfondies.
 
« Les recherches montrent clairement que le fait de vivre près d’un champ d’éoliennes n’a aucun effet indésirable sur la santé de quiconque, dire le contraire est inexact et irresponsable », assure la directrice d’une compagnie éolienne britannique, Gemma Grimes.
 
Telle n’est pas l’expérience de personnes vivant effectivement près d’éoliennes. Mais puisque leurs symptômes sont « imaginaires », pourquoi s’en inquiéter ?
 

Anne Dolhein