Théorie des climats : le réchauffement mauvais pour le cerveau !

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Même Montesquieu, le grand vulgarisateur de la théorie des climats, trouverait cela un peu fort : une étude universitaire hyper-autorisée tend à établir que le réchauffement en cours aurait des effets désastreux sur le cerveau humain. C’est le grand retour d’une des rêveries philosophiques les plus en vogue au dix-huitième siècle, réutilisée par le terrorisme vert pour manipuler les ilotes : le changement de climat est si délétère qu’il change jusqu’à votre esprit !

 

Le réchauffement du climat, plus grande menace globale ?

L’étude a été publiée dans Nature Climate Change par une équipe de chercheurs internationaux de l’Université de Vienne, qui a intégré des contenus d’autres universités, Genève, New York, Chicago, Washington, Stanford, Exeter et l’Institut Max Planck de Berlin, afin d’avoir un maximum de visibilité et d’autorité auprès du grand public. Le directeur de l’étude, Kimberly C. Doell, de l’université de Vienne, a fait une déclaration qu’il convient de citer : « Nous savons depuis longtemps que des facteurs issus de l’environnement peuvent mener à des changements dans le cerveau. Cependant nous commençons tout juste à observer comment le changement de climat, la plus grande menace globale de notre temps, pourrait changer nos cerveaux. »

 

Répétez avec moi : climat, cerveau, climat, cerveau…

Et d’ajouter : « Etant donné la fréquence croissante des phénomènes météo extrêmes que nous vivons déjà, associés à des facteurs tels que la pollution de l’air, la façon dont nous avons accès à la nature, le stress et l’angoisse que les gens éprouvent à cause du réchauffement, il est crucial que nous comprenions l’incidence que tout cela aura sur nos cerveaux. C’est ainsi seulement que nous commencerons à trouver des moyens pour atténuer ces changements. »

Voilà un monument de propagande terroriste qui n’a strictement rien à voir avec la méthode scientifique. La première phrase suppose l’étude résolue : on sait « depuis longtemps » que le climat agirait sur le cerveau : c’est donner pour évident ce qui est précisément l’objet de la recherche. La deuxième, cependant, est la négation de la première, et la reconnaissance que tout reste à faire, avec ce petit bonus : en passant, toujours comme une évidence, le réchauffement du climat est donné pour la plus grande menace de notre temps !

 

Des souris et des hommes : ce qu’on sait du cerveau

La troisième phrase ramasse, toujours comme des évidences, quelques-unes des peurs déjà inculquées au public à propos de l’environnement, et affirme, sans argumenter autrement, qu’il est important de savoir l’effet qu’elles auront sur le cerveau. Et la quatrième affirme que c’est ainsi qu’on pourra commencer à améliorer les choses. Tout au long de cette déclaration, on demeure donc dans l’affirmation gratuite et la peur. Car enfin, le « nous savons depuis longtemps » repose sur quelques expériences menées sur des souris dans les années 40, menant à penser que la modification de l’environnement peut entraîner de « profonds changements » dans le développement et la plasticité du cerveau, sans que tout cela ne soit autrement précisé ni documenté par les comptes-rendus. Du point de vue rationnel, on est dans l’escroquerie.

 

Une exploitation terroriste de la théorie des climats

Avec le co-auteur de l’étude, Matthew White, qui travaille à la fois avec l’université de Vienne et celle d’Exeter en Grande-Bretagne, on tombe dans un discours où l’évidence verbeuse sert d’appui à une profession de foi mondialiste : « Tant le fonctionnement du cerveau que le réchauffement du climat sont des domaines extrêmement complexes. Nous devons commencer à les envisager comme dépendants l’un de l’autre, et à agir pour protéger nos cerveaux des futures réalités du réchauffement, et mieux utiliser nos cerveaux pour répondre à ce qui se passe déjà et prévenir les scénarios du pire. » Tout est dans tout et réciproquement, et pour échapper à la catastrophe il faut être meilleur. Un discours à la fois vide, terroriste, moralisateur, qui ne donne pas une information sur la question prétendument traitée par l’étude. La vieille théorie du climat est réutilisée sans beaucoup d’art au profit de l’empire mondial de la peur.

 

Pauline Mille