Depuis le 1er juillet, l’office européen de police Europol a créé une nouvelle unité chargée de combattre la « propagande » et l’« extrémisme » sur internet, par de nouveaux moyens de censure. Dix à vingt personnes sont chargées, au sein de la nouvelle Internet Referral Unit, de surveiller les comptes que détiennent les djihadistes, tout particulièrement ceux de l’Etat islamique, sur les réseaux sociaux.
Le but de cette nouvelle unité d’Europol est de réussir à clore les comptes cibles dans les deux heures qui suivent leur création. Et parce qu’il est difficile de cibler tous les comptes et de contrer la rapidité avec laquelle ils fleurissent sur les réseaux sociaux que l’équipe d’Europol a pour mission d’identifier les meneurs du cyber-djihad et donc de s’attaquer aux plus influents sur la toile.
Combattre le djihadisme est une bonne chose, mais deux aspects de cette nouvelle décision ont de quoi inquiéter : d’abord le pouvoir de censure unilatéral que se donne l’Union européenne sur internet mais également la définition changeante et modifiable de l’ « extrémisme ».
Europol accroît ses moyens de surveillance et de censure pour combattre l’« extrémisme », sans jamais le définir
L’Union européenne se donne donc les moyens de censurer, et ficher auprès de ses Etats membres, les « meneurs » de mouvements qu’elle considère comme « extrémistes », en prenant l’exemple universellement terrifiant du djihadisme. Mais dans son communiqué de lancement, Europol ne définit ni « terroriste », ni « propagande », ni « activités extrémistes ».
L’agence insiste en revanche pour affirmer que le nombre de « terroristes » a considérablement augmenté sur internet et que les « groupes djihadistes » ont une vraie maîtrise des réseaux sociaux. Une occasion en or pour accroître le pouvoir de censure de l’Union européenne, pour le bien des Européens bien entendu…
Le plus efficace, pour contrer le djihadisme, serait peut-être pourtant de contraindre les gouvernements occidentaux à cesser tout soutien direct ou indirect aux groupes islamistes présents en Syrie et en Irak. Voilà maintenant quatre ans qu’ils soutiennent publiquement, financièrement et matériellement des factions prétendument « modérées » qui ont exactement le même comportement qu’Al Qaïda ou l’Etat islamique sur le terrain.
Europol se voit doté de nouveaux moyens de censure d’Internet
« Les récentes attaques terroristes en France, en Tunisie ou au Koweït ont montré une nouvelle fois combien il était important de combattre la menace terroriste avec détermination », a déclaré Dimitris Avramopoulos, commissaire européen pour les Affaires intérieures.
L’Union européenne fournira donc aux Etats membres les techniques employées pour combattre la « propagande » sur internet. En face d’une menace réelle, l’Union européenne s’attaque à des causes accidentelles et insignifiantes, sans jamais évoquer les questions d’immigration (les milliers de clandestins qui arrivent chaque jour en Europe des côtes libyennes infestées par l’Etat islamique) et la question de la perte de sens en Europe, conséquence d’une laïcité destructrice de la transcendance.
Dimitris Avramopoulos a également annoncé la tenue d’un forum sur la question de la censure d’internet en Europe. Il se rendra, pour le préparer, en… Californie ! Car c’est avec les géants californiens d’Internet et des réseaux sociaux que veut travailler l’Europe, ces mêmes entreprises qui travaillent avec le gouvernement américain toujours plus orwellien dans son système de surveillance.
L’Union européenne veut une réponse européenne, voire mondiale, au terrorisme et à l’extrémisme
Dimitris Avramopoulos va plus loin : il serait impossible de confier un tel travail aux gouvernements nationaux. La menace appelle une réponse régionale et même mondiale, assure-t-il. Après avoir mené une politique de soutien à tous les groupes islamistes de la région, les gouvernants occidentaux profitent de la situation pour faire avancer leur plan d’action mondialiste, au détriment des souverainetés nationales. « Le défi que nous avons à relever aujourd’hui va bien au delà des capacités de réponses de n’importe quel Etat membre », a ainsi déclaré le commissaire aux Affaires intérieures de l’Union européenne.
Il faut se rappeler que le mot « extrémiste » leur sert régulièrement à qualifier les opposants au « mariage homosexuel », à l’immigration massive, à l’islamisation de l’Europe, ou tout simplement les opposants à l’Union européenne…