Le rapport financier de RIT Capital Partners, rédigé par son président Lord Jacob Rothschild, a présenté l’évolution actuelle du monde des banques centrales et de la haute finance dans le rapport semestriel de la société qu’il vient de publier. Selon lui, la plus importante expérimentation de l’histoire en matière de politique monétaire est en cours.
Taux d’intérêt bas, voire négatifs, des rendements négatifs sur la dette publique et le « quantitative easing », la politique d’assouplissement monétaire mise en place par les banques centrales constituent une gigantesque expérience aux conséquences encore inconnues, a-t-il affirmé.
Une expérimentation de politique monétaire aux effets inconnus et connus
« Les six mois qui font l’objet de ce rapport ont vu les banques centrales poursuivre ce qui constitue à coup sûr la plus importante expérimentation en matière de politique monétaire de l’histoire du monde. Nous sommes donc dans des mers inconnues et il est impossible de prédire les conséquences non intentionnelles de taux d’intérêt très bas, et des 30 % de dettes publiques à rendement négatif, le tout associé à un assouplissement quantitatif à très grande échelle », indique Lord Rothschild.
Le banquier a indiqué que cette politique a eu pour effet de provoquer une croissance rapide des bourses ; la valeur des actions américaines a été multipliée par trois depuis 2008, le début de la grande crise financière, avec une progression des investissements associée à une faible volatilité.
Mais cette croissance de la richesse virtuelle n’a pas été accompagnée par des bénéfices similaires pour l’économie réelle : « La croissance demeure anémique, la demande est faible et une part importante du monde développe est en pleine déflation », commente Lord Rothschild.
Lord Rothschild évoque les conséquences de la politique monétaire des banques centrales
Bref, c’est le monde de la finance qui tire profit de ces politiques délibérément mises en place, dont les conséquences à long terme sont peut-être inconnues comme le prétend le milliardaire, mais dont on voit tout de même les effets.
Lord Rothschild prévoit une détérioration de la situation géopolitique mondiale qui comporte de nombreux « risques » pour l’économie mondiale. Bien sûr, il note dans la colonne du passif le vote en faveur du Brexit, mais aussi l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le ralentissement de la croissance chinoise et la progression du terrorisme global qu’il relie, sans surprise, au conflit au Proche-Orient, qui continue de s’étendre selon lui.
Question : un mondialiste comme lui est-il satisfait de la tournure des événements dont on peut suivre les effets en temps réel et qui, selon ses propres termes, sont les résultats d’une expérimentation menée délibérément par la haute finance ?