Pour marquer l’ouverture de l’Année de la miséricorde le 8 décembre, la Banque mondiale et une série d’autres « sponsors » offriront au pape François un spectacle de lumière qui sera projeté sur la basilique Saint-Pierre de Rome. Clairement lié à la fois à l’encyclique écologique Laudato si’ et à la COP21, le spectacle fêtera à sa manière le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, sans références chrétiennes. Il s’agira de montrer les beautés de la nature et de mettre en garde contre leur destruction par le « changement climatique » d’origine humaine : barres de corail menacées, images d’espèces en danger, images de terres desséchées défileront sur la façade de l’église qui est au cœur de la chrétienté.
L’objectif, assure le site PRN Newswire, est de montrer l’« interdépendance » des espèces sur la Planète, et « d’éduquer et d’inspirer le changement à propos de la crise climatique à travers les générations, les cultures, les langues, les religions et les classes sociales ». Ce sera « une occasion historique appelant les citoyens du monde à rejoindre un mouvement global en vue de protéger notre maison commune ».
Le spectacle s’appelle d’ailleurs « Fiat Lux : illuminer notre Maison commune. » Il se dit « inspiré » par les messages de Laudato si’.
“Fiat Lux” : le combat pour le climat s’étale sur la basilique Saint-Pierre de Rome
Voilà un titre profondément dérangeant. Fiat Lux, ce sont les premières paroles de la Création exprimées par le Verbe de Dieu : une Création pour l’homme crée à l’image de Dieu, gouvernée par l’ordre divin, et dont les affres, aujourd’hui comme hier, ne sont que les conséquences du rejet par le premier couple humain de la loi divine. On peine à ne pas voir dans cette utilisation des mots bibliques un détournement qui fait de la terre le Bien suprême auquel il faut offrir sacrifices et ascèse pour qu’elle continue de nourrir et d’abriter l’homme.
Le spectacle marquera non seulement la fête éminemment catholique de l’Immaculée Conception – celle qui a porté la véritable Lumière du monde, le Christ Rédempteur – mais le jour d’ouverture d’une année jubilaire centrée sur la Miséricorde. Traditionnellement, parler de miséricorde renvoie à la fois au péché, à la contrition, à l’absolution, au pardon de Dieu qui, par le Christ, enlève le péché du monde. Et qui ouvre les portes du ciel et du bonheur éternel à ceux qui acceptent cette grâce à travers la conversion et la pénitence…
A travers ce spectacle à la gloire de la Planète, pour belle qu’elle soit et pour magnifiques que soient les images, il y aura nécessairement un détournement de l’attention. La basilique Saint-Pierre, comme toute église, est d’abord un sanctuaire, un lieu sacré, la demeure même de notre Dieu ; le lieu du Sacrifice eucharistique et du tabernacle où « Jésus caché » est réellement présent. Et appelle les hommes à se nourrir de sa Parole qui ne passera pas, tandis que la terre, le soleil et les étoiles passeront…
La « conscience écologique » financée par la Banque mondiale
« Fiat Lux » déplacera ce centre de gravité vers la « conscience » et les « devoirs » écologiques.
Parlant de l’événement au nom du Vatican, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, s’est enthousiasmé devant un spectacle « unique en son genre » et qui se « déploiera pour la première fois sur une scène aussi significative ».
Il a ajouté que le fait de clore la journée d’ouverture de l’Année de la miséricorde avec ces images établira le lien entre le message du pape François sur la miséricorde avec « la lutte contre le changement climatique ».
L’événement sera retransmis en streaming sur Internet le mardi 8 décembre de 19 à 22 heures par le site dédié, ourcommonhome.world – un nom de domaine parlant, ouvert en novembre 2014…
Il y a là bien assez d’éléments qu’on reste ahuri devant le détournement de sens et de symboles ; mais il y a encore bien d’autres détails inquiétants. Ainsi le principal bailleur de fonds pour ce cadeau fait au pape (et dont on n’ose imaginer le coût) est la Banque mondiale, à travers son programme de communication sur le climat, Connect4Climate (C4C) qui travaille en partenariat avec les officines les plus extrêmes des Nations unies (comme UN Women).
8 décembre, ouverture de l’Année de la miséricorde : le spectacle de lumière offert au pape François par les malthusiens internationaux
La Banque mondiale fait partie des organisations internationales qui ont conditionné leur aidé internationale aux engagements des pays pauvres de répandre et de promouvoir le contrôle de la population par la contraception. Elle ne cache pas ses priorités : elle les affiche sur son propre site. Elle soutient l’avortement légal à travers le monde.
Vulcan Inc. fait aussi partie des sponsors : la société privée de Seattle, fondée par le « philanthrope » Paul G. Allen, cherche à créer « une nouvelle forme d’avenir » en « renversant la pensée conventionnelle ». Placée sous le signe du dieu du feu et des volcans, elle se passionne pour la cartographie du cerveau, l’intelligence artificielle, l’urbanisme en tant qu’outil d’ingénierie sociale, à l’éducation…
Un philanthrope d’origine chinoise, créateur de la Li Ka-shing Foundation, a rejoint les financiers de l’événement. Li est un richissime homme d’affaires hongkongais, propriétaire de Marrionnaud, passionné par l’« amour fraternel », qui contrôle également 13 % du trafic des conteneurs à travers le monde. La mondialisation, c’est son affaire, la mondialisation fait ses affaires ! La pollution engendrée par le trafic maritime ? C’est une autre histoire… Li Ka-shing travaille en partenariat, entre autres, avec un monastère bouddhiste de Hong Kong.
Quant à la société productrice du mur d’images, elle s’appelle Obscura Digital. Drôle d’insistance sur les ténèbres… Elle a travaillé à bien des reprises avec l’ONU afin de mettre en images « l’effet de l’entreprise humaine sur l’environnement » et relayer son « appel aux solutions globales ».
Et ce sont eux qui vont nous enseigner ce qu’il faut croire et faire pour « sauver le monde » ?
Le 8 décembre sera marquée dans bien des pays catholiques par des processions aux flambeaux en l’honneur de la Vierge toute pure, Reine de l’univers. A Rome, des organisations qui n’ont rien de chrétien réclameront une autre « lumière », sombre, celle-là…
Miséricorde !