Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, s’est adressé le 27 mars à un parterre de 106 responsables militaires de la défense de nombreux pays membres de l’ONU pour promouvoir l’idée d’une force de « maintien de la paix » plus nombreuse et mieux dotée, au nom d’une « responsabilité globale partagée ». S’il n’a pas employé le terme d’« armée mondiale », le cœur y était.
Sur le ton de la plaisanterie, mais cela n’enlève rien au fond, Ban a déclaré qu’il était le deuxième commandant en chef le plus puissant du monde : « Pourquoi ? Nous avons 130.000 soldats en opérations extérieures. Nous ne sommes dépassés que par les Etats-Unis qui en déploie davantage [200.000]. Aucun autre pays, hormis les Etats-Unis, n’en déploie autant. Il n’y a que les Nations unies. Je suis très fier d’être le commandent en chef des opérations de maintien de la paix des Nations-unies. »
A l’« étranger » ? Que cela signifie-t-il, venant de l’ONU ? S’agit-il de soumettre les puissances qui lui sont étrangères ?
Ban Ki-moon veut renforcer le « maintien de la paix » par l’ONU
Déclaration d’intention politique globale couplée avec un plaidoyer pour un financement accru, le discours de Ban Ki-moon marque une claire volonté de faire faire un saut qualitatif brusque aux forces sous responsabilité onusienne. Il faut dire que la réunion des chefs militaires nationaux était aussi une première.
On a bien sûr sacrifié au rite obligatoire de la très laïque « minute de silence » pour honorer les Casques bleus tombés pour… la paix dans le monde. La minute de silence n’a pas d’autre signification qu’humaniste et maçonnique, puisqu’elle ne s’adresse à personne et n’envisage aucune issue après la mort, tout en contraignant la foi à rester bien solidement cantonné au for intérieur.
Il n’y a pas d’armée – bien, pas de « force de maintien de la paix » – sans clair projet politique et sans souveraineté qui justifie ses actions. La souveraineté est donc ici clairement supranationale, et la politique à servir a été partiellement détaillée par Ban Ki-moon : lutte contre le terrorisme (6 fois nommé), intervention dans les conflits civils et « même » les crises sanitaires.
L’armée mondiale pour surveiller les politiques des Etats
Si ces forces doivent « stabiliser et renforcer l’autorité de l’Etat et la mise en œuvre de la loi », cela suppose bien sûr que l’ONU choisisse les autorités à protéger – toujours au nom de la protection des citoyens de la violence et de leurs droits de l’homme. Autorité supranationale, corpus juridique supranational : c’est bien l’ingérence onusienne qui est ici justifiée.
Et elle est fidèle à ses principes. Au nombre des attributions de l’armée de l’ONU, l’armée mondiale pour ne pas dire mondialiste, il y a l’« inégalité de genre » au nombre des maux à combattre.
Ce sont des fonctions « politiques, de sécurité et de construction de la paix » au sortir des conflits qui incombent à l’armée de l’ONU selon Ban : si la chanson n’est pas nouvelle, ni la justification (« le caractère véritablement international du maintien de la paix apporte une légitimité sans égale ») l’appel à un nouveau déploiement grâce à de nouveaux fonds l’est bien.
Ban a indiqué avoir mis en place un nouveau panel indépendant chargé d’évaluer les nouveaux besoins, notamment sur le plan des ressources. De nouvelles « contributions »… Elles doivent être « plus diverses et plus facilement disponibles », fournies par chaque pays membre, tandis que les plus développés d’entre eux doivent apporter des ressources humaines plus importantes, leurs armées étant techniquement mieux développées.
Premiers pas vers un impôt global au service d’une force globale ?
« Responsabilité globale partagée » : les religions doivent s’y mettre aussi
Il est intéressant de noter que Ban Ki-moon invite les leaders militaires à réfléchir sur les besoins « politiques » en vue de construire la paix. Affirmant sa « grande préoccupation » à propos de la « campagne de terreur » de « l’Etat islamique-Daesh », il a annoncé que leurs forces sont en train de dépasser celles de l’ONU – pour mieux obtenir une mobilisation générale ?
Et de dénoncer les politiques qui font le lit de l’« extrémisme » et du « terrorisme » : les « leaders faillis, la corruption, l’injustice, l’inégalité » qu’il énumère ne rendent pourtant pas compte du succès de l’islamisme qui n’est évidemment pas nommé dans le discours de Ban Ki-moon. Il va de soi que le secrétaire général de l’ONU n’envisage pas le vide religieux et le malaise moral créé par le refus de la loi naturelle dans les pays d’Occident…
Et s’il en appelle aux chefs religieux, c’est pour qu’ils enseignent à leur fidèles le sens exact des « droits de l’homme » et d’une « bonne gouvernance inclusive » pour « faciliter la mission » des autorités militaires présentes… Afin que l’ONU puisse « rendre ce monde plus sûr et meilleur », où chacun puisse vivre « en paix et en harmonie ». C’est ainsi que les religions sont sommées de participer à l’établissement d’un ordre mondialiste qui promeut les valeurs affirmées par la maçonnerie.
Derrière les termes apparemment bienveillants pour les gens qui souffrent, il y a un programme politique – et militaire – clair et net.