Pamela Anderson à l’Assemblée nationale : le mondialisme américain humilie la France et la démocratie

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L’ancienne playmate américaine Pamela Anderson a pris la parole à l’Assemblée nationale pour sensibiliser les députés français sur le gavage des oies.

 
La conférence de presse de Pamela Anderson à l’Assemblée nationale contre le gavage des oies sonne comme une fable de La Fontaine, La volaille et les parlementaires, mais quelle en est la morale ? Ou, en termes de communication publicitaire et politique, quel en est le « story telling » ? L’histoire que cette étrange visite nous raconte, c’est une avancée du mondialisme américain et une humiliation de la France et de la démocratie dans un lieu où on les croirait sacrées, le Palais Bourbon.
 
Il y a deux erreurs à ne pas commettre et nos députés les ont toutes deux commises. Prendre la visite de Pamela Anderson à l’Assemblée nationale pour une bouffonnerie et se répandre en plaisanteries plus ou moins sexistes sur la dinde siliconée qui délaisse Malibu et son rêve américain pour nous gaver de propos aussi approximatifs que moralisateurs sur le foie gras nourriture malsaine. Ou bien monter sur ses grands chevaux, et défendre, comme l’ont fait les présidents de tous les groupes parlementaires dans une lettre commune, la filière du gras déjà menacée par la grippe aviaire. Sans doute Pamela Anderson est-elle une pauvre vieille poule ballotée par la vie et sans doute faut-il défendre nos éleveurs, mais l’important n’est pas là.
 

Pamela Anderson contre la démocratie à l’Assemblée nationale

 
La venue de Pamela Anderson à l’assemblée s’inscrit dans un processus de dévalorisation de la représentation nationale et de la démocratie. Elle rappelle celle d’Abdelaziz Bouteflika en 2005 : les physiques diffèrent, l’esprit est le même. A l’origine des deux invitations, un même masochisme de nos élus, une même mauvaise conscience de la gauche (ici pour la guerre d’Algérie, là pour la maltraitance des canards). A la manœuvre, deux comédiens indécents, sans aucun égard pour le pays qui les accueille, pleins d’une arrogance qui n’a même pas conscience d’elle-même. Au résultat, le même abaissement d’une enceinte sacrée de la démocratie : l’Assemblée n’est plus le lieu où se décide la politique de la France mais la scène d’un spectacle médiatique. Le mondialisme, avant d’installer sa gouvernance, entend discréditer les institutions de la démocratie, et celles-ci s’y prêtent lamentablement.
 
Pamela Anderson n’est pas n’importe quelle playmate sur le retour, c’est une militante du mondialisme écologique qui se mêle volontiers de géopolitique. En juillet dernier, elle a écrit une lettre ouverte à Vladimir Poutine pour lui demander de sauver les baleines. A l’Assemblée, elle n’a pas seulement tenu le foie gras pour une nourriture malsaine indigne d’une « société civilisée », elle s’est exprimé en végétarienne et a promu le végétarisme. Elle déplore que nos canards « n’aient pas eu un jour heureux ». Il ne faut pas sourire du bonheur des canards, qui est une idée neuve dans le monde et sera bientôt une ardente obligation : autrement dit, Pamela Anderson est une militante du politiquement correct intégral. Elle défend l’écologisme sans viande, c’est-à-dire de la décroissance, et le droit du vivant, c’est-à-dire de l’animal équivalent à l’homme.
 
Cela mérite deux phrases d’explications. Un, le battage médiatique fait autour des grandes épizooties réelles et supposées, couplé aux rapports internationaux tendant à montrer que la production de viande est à la fois peu rentable et très polluante, en particulier en CO2, ancrent dans la conscience publique que la viande est un luxe de riche malsain à éliminer du développement durable et équitable. Deux, si l’on gratte le vernis politique pour découvrir la matière idéologique, on voit que l’interdit sur la viande et le bonheur des canards s’opposent à la Genèse qui dit à l’homme de manger la chair des animaux, et font de l’homme et des animaux des frères nés d’une même mère, Gaïa. C’est bonnement du panthéisme, qui est la religion du mondialisme américain. Ce qui apparaît aujourd’hui comme une lubie d’hurluberlus minoritaires sera demain la doxa du mondialisme, c’est déjà inscrit dans les documents d’orientation de l’ONU.
 

Le mondialisme américain contre la France

 
On pourrait rétorquer à l’agitatrice canadienne (elle est née en Colombie britannique) que son dossier est mauvais, venant d’un continent américain qui va nous imposer par le biais du traité transatlantique des normes d’hygiène déplorables, qui élève ses poulets en batterie et ses veaux aux hormones, mais on aurait mal cerné le problème. Pamela Anderson court déjà l’étape suivante, où l’homme blanc culpabilisé se laissera imposer des us, coutumes et mœurs conformes à l’éthique nouvelle du mondialisme.
 
La « cruauté » présumée des éleveurs d’oies et de canards, le caractère « malsain » des viandes obtenues, ne sont que des arguments publicitaires propres à émouvoir le public américain, écologistes français compris : la cible réelle, c’est le terroir, c’est le sud-ouest ou Strasbourg, c’est le côté identitaire du foie gras, c’est la France et son art de vivre qui s’opposent à la bouffe standardisée du mondialisme américain. Il faut garder à l’esprit que le gouvernement américain porte toujours une extrême attention à ce qu’on nomme le codex alimentarius, recueil de normes, codes, directives et recommandations qui, sous couvert d’assurer la sécurité sanitaire des aliments et de protéger les consommateurs, décide en fait de ce qui peut se faire et se vendre dans l’agro-alimentaire, le phytosanitaire, etc. Le mondialisme américain passe aussi, passe d’abord par la nourriture, et Pamela Anderson, avec ses trémolos sur les animaux, en est la volaille utile.
 

Pauline Mille