Le Billet : Comédie des retraites, la France entière discréditée

Comédie retraites France discréditée
 

L’avant-dernière scène de la comédie de la réforme des retraites s’est jouée le 31 mai au Palais Bourbon avec l’adoption par la commission des affaires sociales du projet de Loi présentée par le groupe LIOT – mais amputé de son article 1 concernant l’âge du départ à la retraite qui en faisait tout l’intérêt. Devant une France médusée par des mois de désordres dans la rue et les institutions, l’Assemblée nationale s’est discréditée elle-même plus qu’aucun des autres acteurs de cette mauvaise comédie.

 

Une réforme des retraites discréditée par l’Exécutif lui-même

Le Président avait ouvert le feu, en présentant une réforme des retraites sans doute nécessaire, mais conforme à l’objectif de paupérisation du Nord développé, et de toute manière insuffisante et provocatrice : comment justifier l’économie de quelques milliards, quand on vient de souscrire à un gaspillage énorme et planifié avec la gestion du COVID « quoi qu’il en coûte » et la guerre en Ukraine ? Le gouvernement l’avait imité dans l’erreur, en n’expliquant pas que le compte des retraites est en déficit structurel et en renchérissant d’arrogance avec son patron. Elisabeth Borne, en provoquant la France entière à coups répétés de 49-3 s’était discréditée, et avec elle la Constitution de la Ve république.

 

Les syndicats, l’opposition et la rue jouent la même comédie

Les oppositions politiques et les syndicats, qui soulignaient à juste titre le côté hors-sol du macronisme, se sont mis hélas dans l’impossibilité morale de le critiquer, par le seul fait qu’ils s’en rendaient eux-mêmes coupables. L’opposition parce qu’elle avait laissé passer la guerre et le covid sans faire ouf, et ne s’était pas dressée contre le grand remplacement ethnique et religieux de la France, contre son déclin économique et moral, pour se réveiller sur un point non négligeable, mais, en regard, secondaire. Les syndicats pour la même raison, et pour avoir continué à lancer des manifestations alors que la question était tranchée légalement par un vote des assemblées et l’aval du Conseil constitutionnel. La rue enfin s’était discréditée par ses débordements, et un entêtement qui aurait mérité une meilleure cause.

 

Des magouilles parlementaires qui abaissent et lassent la France

Il restait à l’Assemblée d’abaisser sa fonction. C’est fait. Avec méthode et constance. Déjà les débats sur la loi de réforme des retraites avaient été violents et sans grand intérêt, plombés par une stratégie d’obstruction systématique de la NUPES. Puis cette proposition lunaire du groupe LIOT d’abroger une loi à peine votée, contraire à la Constitution d’une part, et absurde du point de vue politique, puisque la partie venait d’être jouée. Troisième erreur, le nihil obstat de la commission des finances présidée par le gauchiste Coquerel au mépris de la Constitution. Et maintenant cette astuce de comice agricole de la commission des affaires sociales de laisser le texte en le vidant de toute signification. Les élites politiques, les syndicats, la population jetée dans la rue depuis des mois se sont liguées dans un abaissement général : la France s’est discréditée dans cette comédie des retraites. Dernière scène prévue le 8 juin, pour le vote de la loi LIOT en plénière.

 

Pauline Mille