Au Pérou, des hosties consacrées volées ont été rendues intactes

Pérou hosties consacrées volées rendues intactes
 
Remords ? Un réveil de la conscience ? Volonté de réparer le mal fait par des proches ? Peut-être même la peur d’un châtiment divin ? On ne sait ce qui a motivé le geste d’une personne inconnue venue rendre à la paroisse de Sainte Marie, dans une petite ville au sud de Lima, toutes les hosties consacrées qui avaient été dérobées lors du cambriolage du sanctuaire le jour de la Fête-Dieu, jeudi dernier. On ne parlera sans doute pas de miracle eucharistique mais il ne fait pas de doute que l’événement est exceptionnel : à la hauteur de la mobilisation du curé qui a remué ciel et terre – surtout le ciel – après cette profanation.
 
Celle-ci avait été d’une rare violence. Jeudi matin – il était à peine 3 heures – environ sept hommes armés ont fait irruption dans l’église paroissiale de Villa Maria de Triunfo, au diocèse de Lurin. Forçant l’entrée du bâtiment, ils ont frappé le vigile qui gardait les lieux, pour se jeter sur l’équipement audio et les vases sacrés conservés dans l’église, n’hésitant pas à dérober la clef du tabernacle pour y saisir deux ciboires contenant des hosties consacrées ainsi que la grande hostie destinée au salut du Saint-Sacrement, avec sa lunule.
 

Sacrilège au Pérou : des voleurs emportent des hosties consacrées

 
Le retour inattendu d’une fillette résidant au foyer de la paroisse accompagnée par une sœur qui l’avait menée à l’hôpital, allait surprendre les voleurs à cette heure si matinale. La sœur cria, et les sept malfrats s’enfuirent à bord de trois voitures.
 
Le jour même, à l’heure où la paroisse se réunit habituellement pour une adoration eucharistique, le curé célébra une messe de réparation : son premier souci était bien celui du sacrilège qui venait de frapper le Corps du Christ. La nouvelle de la profanation allait rapidement se répandre grâce aux réseaux sociaux où le curé avait lancé l’alerte. Une chaîne de prière se forma aussitôt. Des groupes péruviens se mirent en prière, et la cause s’étendit à des pays étrangers ou des catholiques s’engageaient à prier aussi.
 
L’évêque de Lurin, Mgr Carlos Maria Camader, aussitôt avisé, recommanda au curé de la paroisse de confier la situation aux âmes du purgatoire.
 
Deux jours plus tard, à neuf heures du soir, celui-ci reçut un coup de téléphone en provenance d’un portable. C’était une femme. Elle affirmait que le dimanche, jour où l’on célèbre au Pérou la solennité de la Fête-Dieu, quelqu’un viendrait à la paroisse pour rendre les hosties consacrées, et ce à trois heures du matin. Une seule exigence : qu’il n’y eût personne à proximité.
 

La providence et les âmes du purgatoire invoquées pour obtenir le retour des hosties

 
Le père Omar – tel est le nom du curé – n’en parla à personne sinon à son évêque, et dimanche, dès deux heures du matin, il attendit dans son bureau. Il témoigne : à 3 h 15, une personne apparut, enveloppée de plusieurs manteaux, encapuchonnée, portant dans ses mains une boîte en carton. Depuis son bureau, le curé ne pouvait pas voir la porte de la maison paroissiale, mais le visiteur s’y dirigeait, et peu après il vit ressortir le même personnage, cette fois sans la boîte en carton. Le cœur battant à tout rompre, le père Omar s’efforça d’attendre. Au bout de cinq minutes, il alla s’enquérir de la boîte en carton.
 
Il a pu vérifier qu’il s’agissait des hosties consacrées qui avaient été emportées : leur nombre était identique, et la grande hostie pour les expositions du Saint-Sacrement était la, avec sa lunule. Le prêtre se rendit aussitôt à l’église pour y passer une heure en oraison d’action de grâces ; puis il avertit au moyen des réseaux sociaux tout ceux qui avaient accompagné sa prière.
 

Les hosties rendues intactes : le respect du Corps du Christ existe toujours au Pérou

 
« Bien que les choses matérielles coûtent cher, et que nous avons dû beaucoup dépenser, avec de lourds efforts pour une communauté aussi pauvre, le Corps du Christ est ce qui importe le plus. Il n’a pas de prix. Ce qui est matériel peut se récupérer grâce aux efforts. Ce qui est spirituel est différent. »
 
A la paroisse Sainte Marie de Santa Maria del Triunfo, on connaît en effet le prix des choses et de la souffrance. Le foyer de la paroisse par exemple, accueille 120 personnes de tous âges, de cinq mois à 94 ans. Parmi elles, il y a des malades psychiatriques, les personnes handicapées, des malades. Si elles sont aussi bien reçues, c’est visiblement parce qu’on y a le sens des priorités : Dieu premier servi.
 

Anne Dolhein