Première aux Etats-Unis : les programmes scolaires de l’Utah sous le coup de poursuites pour atteinte aux droits LGBT

poursuites programmes scolaires Utah droits LGBT Etats Unis
 
L’office de l’éducation de l’Utah, aux Etats-Unis, est sous le coup de poursuites de la part d’« Equality Utah », la principale association de défense des droits LGBT de l’Etat, en raison des programmes officiels qui interdisent aux enseignants et aux élèves de mener des discussions « positives » sur l’homosexualité dans les écoles publiques. Ces programmes qui ont valeur de loi violent le Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis sur la liberté d’expression, le 14e amendement qui assure « la protection légale » ainsi que les lois interdisant la discrimination sexuelle et assurant l’égal accès aux biens et aux services, selon les termes des poursuites qui dénoncent des « mesures anti-LGBT ».
 
« Les lois scolaires anti-gay ont été adoptées en vue d’exprimer la désapprobation morale à l’égard de “l’homosexualité” et des personnes LGBT. Elles ne servent aucun intérêt légitime de l’Etat », affirment ces poursuites.
 

Pour la première fois aux Etats-Unis, poursuites contre des lois interdisant la promotion de l’homosexualité

 
Il s’agit donc bien non pas de traquer les discriminations injustes ou des violences criminelles mais de faire déclarer par la justice qu’une évaluation morale négative de certaines formes d’activité sexuelle est contraire à la Constitution américaine. C’est la première fois qu’une telle procédure est engagée aux Etats-Unis et ses répercussions pourraient être extrêmement lourdes, exposant aux sanctions l’affirmation que l’activité homosexuelle est un péché.
 
L’annonce des poursuites a été faite par le directeur exécutif d’« Equality Utah », Troy Williams, lors du dîner annuel de levée de fonds de l’association, vendredi soir. Il n’a pas trouvé de mots assez durs pour les programmes scolaires de l’Etat : ceux-ci font partie selon lui des « plus odieuses des réglementations anti-LGBT » existant encore dans le pays.
 

Les droits LGBT contre les lois de l’Utah

 
« Ils stigmatisent explicitement les élèves queer. Ils envoient un message selon lequel nos vies sont honteuses, qu’elles doivent être censurées et gommées. Le temps est venu d’en finir avec la stigmatisation et de faire disparaître l’interdiction de promouvoir l’homosexualité de la loi de l’Etat », a-t-il déclaré devant un parterre enthousiaste de plus de 2.000 personnes.
 
Pour Chris Stoll, avocat du National Center for Lesbian Rights (Centre national des droits lesbiens), basé à San Francisco, cette procédure pourrait constituer un « précédent en vue d’annuler ce type de lois sur le plan national », alors que sept autres Etats au moins ont des réglementations similaires.
 
La procédure vise à faire reconnaître que celles-ci exposent les personnes LGBT aux mauvais traitements et « créent une culture du silence et de non acceptation autour des élèves et des enseignants LGBT », les exposant à des répercussions négatives durables sur leur santé et sur leur bien-être.
 

Les programmes scolaires promouvant l’abstinence et le mariage vrai sous le coup des activistes LGBT

 
L’affaire est partie de la plainte de plusieurs parents à propos d’enfants transgenre qui se plaignaient de mauvais traitements de la part de leurs camarades, et notamment un garçon de sept ans qui s’est trouvé en butte à la moquerie, voire aux coups alors qu’il s’habillait de temps en temps avec des vêtements de fille à l’école. Un autre garçon, un adolescent gay se plaint de n’avoir pu parler du « mariage » homosexuel de son oncle à l’école, et une adolescente lesbienne qui affirme avoir été sévèrement punie pour avoir tenu la main d’une amie, et n’avoir pu obtenir de réponse sur l’homosexualité en classe. Toutes ces affaires sont instrumentalisées pour faire bâillonner le point de vue chrétien et même celui de la morale naturelle.
 
Les lois de l’Utah sont particulièrement sous le coup des attaques des activistes LGBT en ce qu’elles interdisent tout « plaidoyer pour l’homosexualité » et requièrent l’enseignement « de l’abstinence avant le mariage, tout en empêchant la promotion de l’activité sexuelle en dehors du mariage ». Pire encore, du point de vue des pro-LGBT : les programmes scolaires « n’imposent pas de restrictions à propos de l’évocation de l’hétérosexualité ».
 
Les programmes scolaires sont visés aujourd’hui, mais ce sera la catéchèse, demain, en attendant l’éducation donnée au sein de la famille.
 

Anne Dolhein