Profanation du sanctuaire de la Vierge d’Afrique de Ceuta (Espagne) où l’on a accueilli le dieu hindou Ganesh : l’évêque demande pardon

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Mgr Zornoza, évêque de Cadix et de Ceuta en Espagne, a promptement réagi à la profanation du sanctuaire de la Vierge d’Afrique de Ceuta dimanche dernier, condamnant sans réserve l’ouverture de la cathédrale à la procession des hindous célébrant les fêtes de leur dieu Ganesh. Il a également demandé pardon. Portées sur leur brancard par des membres de l’importante communauté hindoue de la ville africaine, deux effigies du dieu au corps rebondi et à tête d’éléphant ont processionné dans les rues avant d’entrer dans le sanctuaire où elles ont été portées jusque devant l’autel et accueillies par des chants religieux. Le vicaire de la paroisse avait même prononcé quelques mots de bienvenue souhaitant à la communauté hindoue d’être protégée par la sainte patronne de la ville.
 
C’est au rythme lancinant des tambours que les images du dieu Ganesh, le gardien de la sagesse qui écrase les obstacles à la manière d’un éléphant et emporte avec lui le mal quand on le jette dans la mer à la fin de ses trois jours de fête, a été porté en triomphe dans les rues de Ceuta. Qui donc avait eu l’idée de le faire entrer dans l’église de Notre-Dame d’Afrique ? Le vicaire, manifestement : devant la colère de Mgr Zornoza, il a donné sa démission, qui a été acceptée, en assumant la pleine responsabilité de cette décision ahurissante.
 

La profanation du sanctuaire de la Vierge d’Afrique de Ceuta, plus qu’un geste d’amitié envers la communauté hindoue

 
Plus ahurissant encore si possible est l’accueil fait par les catholiques de cette paroisse aux images de l’idole : au-delà de l’acte de profanation qui s’est objectivement réalisé, cela témoigne de la profonde ignorance religieuse, de leur manque de formation. Un groupe de chanteurs de la confrérie locale de la Vierge été là pour chanter des hymnes mariales… mais devant l’image de Ganesh. Un confusionnisme qui laissait chacun libre d’imaginer que les dieux des hindous et les saints que nous vénérons, c’est tout un.
 
Comme le note le bloggeur « La Cigüeña de la Torre », les hindous accueillis, « qui semblent être des gens bien, sympathiques, respectueux des autres croyances » et qui rendaient leur culte à leur manière ne sont pas coupables de cette horreur : « C’est nous qui sommes fautifs. Et c’est ce qui me fait mal. »
 
Il aurait admis que le vicaire salue gentiment ses concitoyens pacifiques sur le pas de l’église : « Mais le coup qui consiste à ouvrir les portes de l’église pour qu’y entre ce dieu ou cette déesse avec une tête d’éléphant et qui arrive au pied de la vierge d’Afrique me semble bien être une profanation du temple. Et qu’un chœur « rociero » lui chante un « Je vous salue » avec le regard posé sur l’image à tête d’éléphant, eh bien c’est un sacrilège. »
 
Et de noter que les hindous prennent certainement notre Sainte Vierge pour une déesse de plus. « Ils se réfèrent à elle avec beaucoup de respect : notre patronne. Mais nous autres catholiques ne somment pas hindous. Et le prêtre non plus. Enfin je le pense. Et dans nos églises, il n’y a pas de place pour les faux dieux. Même de passage. »
 

Le dieu Ganesh au pied de l’autel

 
Dès lundi, l’évêché de Cadiz et Ceuta a publié un communiqué affirmant que l’accueil à l’intérieur du sanctuaire de la sainte patronne de Ceuta des hindous avec l’image d’un des dieux qu’ils vénère à constituer un mal : « C’est un fait répréhensible, auquel il ne fallait pas consentir. »
 
« Monseigneur l’Evêque se veut exprimer sa profonde douleur pour ce fait malheureux qui a pu provoquer des dommages, de la confusion du scandale au sein de la communauté chrétienne, et en tant que représentant de l’Eglise à Cadiz et Ceuta, il demande pardon à tous ceux qui ont pu être blessés, scandalisés ou troublé dans leur foi par cet acte », poursuit le communiqué.
 
Evoquant avec gratitude les démonstrations de respect de la part de la communauté hindoue à l’égard des catholiques, le communiqué ajoute que s’il n’est pas question de dénoncer l’amour des membres de cette communauté à l’égard de ses propres croyances, une relation cordiale avec les membres d’autres religions de Ceuta oblige les chrétiens à être « toujours plus fidèles à leurs propres traditions ».
 

L’évêque de Ceuta et de Cadiz demande pardon – aux fidèles !

 
« Monsieur le vicaire de Ceuta, curé du sanctuaire, dûment admonesté pour avoir permis ses actes, a regretté les faits. Il reconnaît que cela été une erreur que de permettre l’entrée de ces images et qui n’a à aucun moment prétendu vénérer quoi que ce soit en dehors de notre Dieu unique et véritable, car son intention était seulement d’accepter la preuve de respect que la communauté hindoue voulait offrir à la communauté chrétienne et à la patronne de Ceuta en faisant une offrande de fleurs à l’extérieur du sanctuaire, et non de célébrer quelque type d’acte religieux conjoint que ce soit », poursuit le communiqué.
 
Il conclut : « Monsieur le vicaire a reconnu son erreur, il regrette le mal qu’il a pu faire aux fidèles et accepte sa totale responsabilité ; il a présenté sa démission qui a été acceptée. »
 
Il faut, à sa décharge, que l’exemple vient de haut
 
Et que l’évêque n’a pas songé à demander pardon à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit ni à sa Sainte Mère pour l’acte d’idolâtrie qui s’est déroulé à leurs pieds.
 

Jeanne Smits