Big Brother en Chine et aux Etats-Unis – la reconnaissance faciale assistée par l’intelligence artificielle pour retrouver n’importe qui, n’importe où

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Le fabricant Motorala a annoncé lundi son intention de développer avec l’entreprise d’intelligence artificielle Neurala des caméras capables de fonctionner en réseau pour détecter les personnes recherchées. Le fondateur de Neurala est un chercheur en neuroscience d’origine italienne qui a mis au point une technologie de reconnaissance d’images avec apprentissage machine. Sa méthode, calquée sur le fonctionnement du cerveau des mammifères, est plus efficace que celle des ordinateurs traditionnels et nécessite moins de puissance de traitement. Il est ainsi possible de monter cette technologie sur des appareils de la taille tels les petites caméras portées par les agents de police aux États-Unis. De cette manière, il sera par exemple plus facile de retrouver un enfant perdu puisque les caméras portées par les policiers d’un secteur pourront, à partir de la photo présentée à un agent par les parents de l’enfant, signaler la position de ce dernier dès que l’une d’entre elle aura détecté son visage dans la foule. Motorola n’est pas seul sur ce marché puisqu’un autre fabricant, Axon, travaille à l’intégration de l’intelligence artificielle à ce type de caméras pour faciliter la reconnaissance faciale. Usage « bienveillant » – pour l’instant. En Chine, on est déjà passé à la phase Big Brother…
 

Des caméras portées par la police

 
A ce jour, l’avance prise par les Etats-Unis dans ce domaine a en effet déjà été dépassée par la Chine, pionnière en matière d’intelligence artificielle appliquée à la reconnaissance faciale, notamment en ce qui concerne les applications commerciales. Il faut dire que l’Empire du Milieu ne s’encombre pas de considérations relatives au respect de la vie privée… Et la police n’est pas en reste, même si les caméras servant à la reconnaissance faciale des citoyens de ce pays communiste sont encore uniquement des caméras statiques, et non pas des petites caméras portatives comme ce qui est envisagé par l’entreprise américaine Motorola. La technologie est utilisée pour faire honte aux piétons indociles, en affichant leur visage sur des écrans géants, mais elle peut aussi servir à surveiller de près les dissidents politiques.
 

Grâce à l’intelligence artificielle appliquée à la reconnaissance faciale, la Chine communiste surveille ses citoyens de près

 
Grâce à la gigantesque base de données du gouvernement chinois, il est déjà possible d’identifier quasiment n’importe qui en capturant l’image de son visage. Toute personne avec une carte d’identité peut ainsi faire l’objet d’une détection automatique à chacun de ses passages devant une des 170 millions de caméras de surveillance déployées en Chine. Ici aussi, les technologies d’apprentissage profond, qui font appel à des réseaux de neurones artificiels, permettent aux ordinateurs de se débrouiller même avec un mauvais éclairage ou quand l’image est enregistrée sous un angle défavorable, ou encore de tenir compte de l’effet de l’âge pour reconnaître une personne recherchée si la photo de la base de données est ancienne. En outre, l’utilisation extensive des réseaux sociaux permet d’alimenter les bases de données utilisées par les caméras à usage aussi bien commercial que policier.
 
En Chine comme aux Etats-Unis, l’intelligence artificielle appliquée à la reconnaissance faciale a officiellement pour but de renforcer la sécurité des citoyens, mais il est évident qu’avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle toutes les utilisations vont être possibles, les bonnes comme les mauvaises. Et même les pires…
 

Olivier Bault