« Vous êtes répugnant ! », hurle Jeffrey Sachs en voyant John-Henry Westen de LifeSiteNews

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La scène se déroule dans la Casina Pio IV qui abrite l’Académie pontificale des sciences, au cœur des jardins du Vatican. Nous sommes le 5 novembre ; là énième rencontre de grands ce monde à propos du « changement climatique », cette fois sous l’angle de la santé, a commencé et John Henry Westen, fondateur et rédacteur en chef du plus important des sites pro-vie et pro-famille, LifeSiteNews, est assis dans un couloir aux abords de la salle de réunion. Jeffrey Sachs, conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU pour les Objectifs du développement durable (ODD), l’avise. Et se met à hurler : « Vous êtes répugnant ! Vous êtes répugnant, répugnant ! » En cause ? Un article publié la veille par LifeSite qualifiant Sachs de « globaliste pro-avortement ».
 
Jeffrey Sachs ne l’a pas supporté, non pas parce que ce n’est pas vrai, mais en raison des mots choisis semble-t-il. Car il ne fait pas de doute que l’économiste, directeur de l’institut de la Terre de l’université de Columbia, conseiller de nombreux gouvernements à travers le monde au nom de sa lutte contre la « pauvreté » et contre le « réchauffement », est notamment favorable à un contrôle de la population fondée sur la contraception dont les « ratés » doivent selon lui pouvoir être compensés par l’avortement légal. Il fait de ce dernier point une condition du développement durable, comme nous l’écrivions ici le 25 juillet 2016.
 

Jeffrey Sachs s’en prend à un journaliste catholique à l’Académie pontificale des sciences : « Répugnant ! »

 
Les ODD dont il fait la promotion recommandent notamment « l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive », termes définis par l’ONU à la conférence du Caire en 1994 comme signifiant l’accès des femmes à la « contraception moderne » en vue du « planning familial », et à « l’avortement sans risque » là où celui-ci est légal. Sa coopération avec l’Académie pontificale des sciences est déjà ancienne : Sachs est proche du chancelier de l’Académie pontificale des sciences et de l’Académie pontificale des sciences sociales, l’Argentin Marcelo Sanchez Sorondo qui à son tour fait partie du conseil de direction du réseau de réflexion de Sachs à l’ONU, le Sustainable Development Solutions Network.
 
Clairement, pour Sachs l’avortement doit être de l’ordre du choix, et sans doute aurait-il accepté d’être qualifié de pro-choix – encore qu’il n’ait pas accepté de discuter à ce propos avec John-Henry Westen, malgré les tentatives de ce dernier d’en parler avec lui une fois qu’il s’était calmé.
 

Interrogé par John-Henry Westen, Partha Dasgupta fait semblant d’ignorer ses propres appels au contrôle de la population

 
Un autre partisan de l’avortement, l’Indien Partha Dasgupta, a été pour sa part disposé à discuter avec Westen. Celui-ci a interrogé ce membre de l’Académie pontificale des sciences sociales sur la présence de nombreux partisans du contrôle de la population lors d’une conférence organisée par le Vatican – une « bizarrerie » pour le moins.
 
Le Pr Dasgupta a botté en touche, déclarant qu’il n’était pas du tout un expert au sujet du Vatican. « Nous somme ici pour parler des problèmes communs auxquels l’humanité est confrontée… Je ne sais pas s’il y a des différences. Nous venons ici avec les connaissances que nous pouvons avoir et nous avançons des idées pour voir dans quelle mesure elles correspondent à la réalité. C’est tout. »
 
L’une de ces différences n’est-elle pas le point de vue sur le contrôle de la population, a demandé Westen ? « Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je ne sache pas qu’il y ait eu de discussion sur la croissance de la population. » Affirmant ne rien savoir pour les autres, il a déclaré que lui-même n’avait jamais été impliqué dans la promotion de la limitation de la population.
 

LifeSiteNews apporte les preuves

 
Ce qui est faux. En 1995, Dasgupta a signé un article intitulé « Le problème de la population : théorie et données », recherchant des moyens pour que les couples désirent avoir moins d’enfants – notamment en arrivant à présenter ces derniers comme un poids financier. « Lorsqu’un enfant sera perçu comme coûtant cher, nous aurons peut-être enfin l’espoir de faire lâcher prise à ces taux de fécondité élevée qui s’agrippent. »
 
En 2013, le même Dasgupta dénonçait la croissance de la population et son poids sur les ressources mondiales en déplorant le manque d’accessibilité et d’emploi des contraceptifs, affirmant qu’un moyen d’importance pour éviter une population de 17 milliards d’habitants en 2100 serait de se focaliser de nouveau sur le planning familial. « Il faut réduire nos demandes sur la biosphère. Cela ne me paraît pas relever de la controverse », a-t-il déclaré à Westen. Mais l’usage d’euphémismes, lui, est évident.
 
Lors de la réunion à la Casina Pio IV, on a pu voir le professeur taiwanais Yuan Tseh Lee, prix Nobel de chimie en 1986 déclarer que « l’une des principales raisons du réchauffement global a été l’explosion de la population », celle-ci ayant été multiplié par quatre en même temps que la consommation par tête a été multipliée par deux.
 
Sans susciter la moindre remarque de la part des ecclésiastiques présents, il a parlé du contrôle de la population en reconnaissant qu’il s’agit d’une « affaire sensible », mais en ajoutant qu’il faut ralentir la population en Afrique par l’éducation. « Sur cinq enfants qui y naissent, trois n’ont pas été planifiés : il faut les aider à vivre dans la dignité » grâce notamment aux Objectifs du développement (ODD) a-t-il dit. « La « litéracie » est un vecteur qui permet de réduire la taille des familles », a-t-il conclu.
 

Dasgupta, promoteur de la décroissance et de l’égalité

 
Et de déplorer qu’au fur et à mesure que nous « tirons des gens de la pauvreté, les riches deviennent de plus en plus riches » : « Il faut restreindre les riches pour mieux partager la fortune. » Mais il faut restreindre finalement tout le monde, à en croire le Pr Lee : images à l’appui, il a plaidé pour qu’il n’y ait plus de voitures personnelles du tout et que chacun puisse faire ses déplacements quotidiens en 20 minutes tout au plus en « transports de masse », tout en vivant dans de tout petits logements moins dévoreurs d’énergie. « Il faut réduire la consommation, vivre mieux pour moins » : le mythe de la décroissance et des « limites » a de beaux jours devant lui et c’est même, a commenté un professeur de UCLA également présent, Marcelo Suarez-Orozco, un « message franciscain ».
 
Ou l’art de confondre le refus de la vie, le dépouillement propre aux religieux et les sacrifices exigés par la « Planète ».
 
Reinformation.tv a consacré un article à la pensée de Dasgupta ici.
 
Ce n’est pas par hasard que le climatologue Ram Ramanathan, lui aussi invité lors de ces journées, a salué la « nouvelle synergie entre la science, les choix politiques et la religion ».
 

Jeanne Smits