Des revenus divisés par deux :
le groupe Etat islamique en difficulté financière ?

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Les revenus de l’Etat islamique ont baissé de 50 % en deux ans, selon un nouveau rapport du Centre international d’études sur la radicalisation et la violence politique (ICSR) et du cabinet d’audit financier Ernst & Young cité par Breitbart. L’EI, qui tire en grande partie ses revenus de la conquête de nouveaux territoires, a perdu du terrain durant ces derniers mois face à la coalition internationale ; les infrastructures pétrolières, qui constituent quant à elles une source importante de revenus, ont fait l’objet de frappes aériennes destructrices – enfin… Mais malgré un certain déclin financier, l’Etat islamique est loin d’avouer sa défaite : la production d’opium en Afghanistan et plus généralement le commerce de la drogue lui permettraient de renflouer ses caisses d’une façon exponentielle à l’avenir ; d’autre part, ce déclin financier ne résout en rien le problème du terrorisme en dehors de la Syrie et de l’Irak, orchestré par des organisations financièrement indépendantes.
 

Les revenus de l’Etat islamique auraient fondu de moitié

 
D’après le rapport de l’ICSR, les revenus annuels de l’EI auraient chuté de 55 %, passant d’1,9 milliard de dollars en 2014, à son meilleur niveau, à 870 millions de dollars en 2016. Contrairement à d’autres groupes terroristes financés par des dons extérieurs, ceux de l’EI proviennent essentiellement de son territoire : en premier lieu des taxes et des droits, puis du pétrole, des pillages, des spoliations et amendes et, dans une moindre mesure, des rançons.
 
D’après l’étude de l’ICSR, c’est cette pression financière excessive sur les populations et les territoires qui expliquerait les difficultés financières actuelles de l’EI, pourtant souvent décrit comme le plus riche des groupes terroristes. En effet, selon les chiffres fournis par la coalition internationale en novembre 2016, l’Etat islamique a perdu 62 % de son territoire en Irak par rapport à 2014, et 30 % en Syrie. En termes de revenus financiers, explique le rapport, cela signifie moins de taxes sur les gens et les activités, et moins de contrôle sur les ressources naturelles, comme le pétrole. La perte de Mossoul, important centre commercial, serait un grave revers financier pour l’organisation terroriste ; le déclin pourrait donc se poursuivre.
 

L’Etat islamique en difficulté financière, mais de nouvelles sources de revenus s’annoncent

 
Malgré tout, comme en convient le rapport de l’ICSR, l’EI peut encore renverser la tendance. Sa présence ne se limite pas à la Syrie et à l’Irak, bien au contraire : d’après CNN, il aurait mené ou inspiré, en dehors de ces deux pays, plus de cent quarante attaques terroristes dans vingt-neuf pays. De plus, comme l’ont prouvé les talibans, la production d’opium et de son dérivé l’héroïne peut être une source de gains évalués en millions de dollars (ils représentent ainsi 60 % des revenus des talibans). L’EI pourrait-il faire de l’opium une source de revenus, alors que la culture de drogues illicites est interdite par la religion musulmane ? Les avis divergent sur ce point. En tout cas, leur usage est déjà accepté sur les champs de bataille.
 
En novembre 2015, le service fédéral russe de contrôle des drogues déclarait déjà que l’Etat islamique projetait d’inonder l’Europe avec son héroïne et que les ventes pourraient lui rapporter 50 milliards de dollars par an. De tels revenus dépasseraient largement tout ce que l’IE a pu engranger jusqu’à présent. S’il a perdu certaines sources de revenus, comme celle du pétrole qui était l’une des principales, l’EI est capable d’en exploiter d’autres, dans les pays où il a établi sa domination. Et parmi celles-ci, la vente de jeunes filles chrétiennes ou yazidies pour l’esclavage sexuel.