« Les opposants à la banque centrale [des Etats-Unis] devraient s’appuyer sur le regain de l’idée sécessionniste né du Brexit pour promouvoir un Fed-exit » écrit Ron Paul, ancien membre du Congrès américain et ancien candidat à la présidentielle du camp Républicain. Membre du parti républicain, cet homme politique est connu pour ses prises de positions anti-fédérales et anti-interventionnistes contre le pouvoir de Washington. Conservateur en matière sociale – fortement pro-vie – il est proche de l’Ecole autrichienne en matière économique et très critique des mesures de surveillance liberticides imposées à la faveur des actes terroristes. Il s’oppose tout naturellement au pouvoir exorbitant de la Réserve fédérale (la « Fed ») sur les taux d’intérêts américains et le coût de la vie, dénonçant régulièrement les effets pervers de cette politique centralisatrice.
« En manipulant la masse monétaire au moyen des taux d’intérêts, la Réserve fédérale intervient sur les prix. Après tout, les taux d’intérêt ne sont rien d’autre que le prix de l’argent. Comme tous les prix, ils communiquent une information sur les conditions économiques aux acteurs du marché. En passant outre les taux du marché, le taux imposé par la Fed provoque une distorsion sur le signal des prix envoyé aux entreprises, aux investisseurs, aux consommateurs. L’action de la Fed affecte l’économie tout entière, et a un impact sur la vie des Américains comme sur celle des autres peuples du monde », vient-il d’écrire dans sa tribune.
Beaucoup ne semblent pas encore prêts au Fed-exit, déplore Ron Paul
« Parmi ceux qui s’opposent à l’intervention du Gouvernement sur le marché, beaucoup affirment que le système bancaire central pourrait fonctionner si le niveau fédéral adhérait à une règle monétaire. Ils pensent que cela apporterait de la stabilité et de la prévisibilité dans la politique monétaire et mettrait l’économie sur le chemin d’une prospérité permanente. Pourtant, la Réserve fédérale garderait le pouvoir de manipuler les taux d’intérêts… », met en garde Ron Paul.
« Ces dernières années, bien des progressistes ont rejoint les libertariens et les conservateurs dans leurs critiques de la Réserve fédérale. Les critiques portent souvent sur la manière dont les politiques de la Fed bénéficient aux grosses banques, à Wall Street et d’autres intérêts particuliers, et combien ces politiques sont nuisibles pour l’Américain moyen.
« Malheureusement, mais sans surprise, beaucoup de progressistes ne veulent pas d’un marché libre de l’argent. Ils affirment vouloir plutôt une Fed plus “démocratique”. Par exemple, ils souhaitent que les membres du conseil de la Fed soient nommés par le Sénat. Ou encore que des personnes représentant “l’intérêt public” figurent au conseil », déplore-t-il.
Ron Paul pour une prise de conscience générale des effets pervers de la Réserve Fédérale
Il poursuit : « Si la mise en œuvre des réformes progressistes pourrait réduire l’influence de Wall Street sur la politique monétaire, elle renforcerait probablement aussi l’influence de l’Etat profond, ce réseau de capitalistes, de lobbyistes, de fonctionnaires du Congrès et autres qui travaillent dans les coulisses pour contrôler nos politiques économiques et monétaires. »
« Bien des progressistes pensent que les Américains de la classe moyenne et laborieuse bénéficieraient d’une politique monétaire plus “stimulante”. Dire que l’inflation bénéficierait à l’Américain des classes moyennes et laborieuses, c’est marcher sur la tête. Car c’est lui, la principale victime des taxes inflationnistes de la Fed. Les Américains souffrent aussi quand les bulles créées par le stimulus inflationniste finit, inévitablement, par éclater. Les bénéficiaires de cette politique sont les réseaux capitalistes et les hommes politiques à gros budget », avertit Ron Paul.
« Si l’on veut retrouver un marché libre, réduire l’inégalité économique et promouvoir la paix et la prospérité, il faut travailler en vue d’un Fed-exit. La première étape consiste évidemment à faire l’audit de la Fed. Quand le Congrès et le peuple connaîtront la vérité, ils pourront commencer à réfléchir à la meilleure façon de s’en affranchir », a-t-il conclu.
Patrick Neuville