Meurtre de masse, dépeçage cynique, trafic d’organes : des membres du Planning démasqués par la nouvelle vidéo du CMP sur l’avortement

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La tragédie que constitue l’avortement de masse connaît un nouveau développement aux Etats-Unis avec la publication par le Center for Medical Progress (CMP) d’une vidéo montrant des fonctionnaires et des avorteurs de Planned Parenthood se livrant à des tractations sordides, ce qui vaut à son auteur d’être traîné en justice. Les conversations, assorties de lourdes plaisanteries, tournent autour de la vente de morceaux de corps des bébés avortés. La vidéo a été tournée en 2014 et 2015 par des enquêteurs anonymes du CMP lors de conventions, à San Francisco, de la Fédération nationale pour l’avortement (NAF) américaine, principale structure de commerce des avorteurs. Aux Etats-Unis, le nombre annuel d’avortements dépasse le million, après un pic à 1,3 million en 1990.
 
On trouve dans ce document de quoi vaciller. Deborah Nucatola, directrice des services médicaux de Planned Parenthood y détaille les moyens d’avorter en protégeant, pour qu’ils restent négociables, les organes de l’enfant. « Vous savez, parfois, elle (l’acheteuse de tissus) va me dire qu’elle veut le cerveau, donc nous laissons la boîte crânienne intacte », explique-t-elle. « Ensuite nous essayons de la prendre ou, en fait, de prendre tout, vous voyez, et même de la séparer du reste des tissus pour ne pas les perdre », dit-elle.
 

Une nouvelle vidéo du CMP laisse des membres Planning familial s’accuser eux-mêmes

 
Plus généralement, et en admettant sans ciller que leur travail consiste à « tuer », les avorteurs se lamentent de la « difficulté » à découper le fœtus. « Un globe oculaire m’est tombé sur les genoux, c’était dégoûtant », s’exclame le Dr Uta Landy, fondatrice du consortium de Planned Parenthood pour les fournisseurs, lors d’un discours devant la NAF. Rires dans la salle. Le Dr Lisa Harris, directrice médicale du Planned Parenthood du Michigan ironise : « Nos histoires n’ont pas vraiment leur place dans les discours et raisonnements des pro-vie, hein ? ». Et de se plaindre de « ces têtes qui restent collées et qu’on ne parvient pas à amputer ; de ces hémorragies qu’il faut gérer… voyez-vous, tout cela fait partie de notre métier, mais on a du mal à trouver le bon endroit pour en parler ».
 
Le Dr Susan Robinson, avorteuse de Planned Parenthood de Mar Monte, qui officie en Californie et au Nevada, raconte son usage de forceps pour extraire les bébés. « Vous y allez, vous y allez : est-ce que j’ai attrapé l’utérus ou le fœtus ? Ouf, oui, le fœtus. Non ? On n’a rien attrapé ? Alors on y retourne », dit-elle devant les enquêteurs masqués du CMP : « Le fœtus est une petite chose coriace, et l’extraire, je dis bien l’extraire, d’entrée c’est vraiment difficile ».
 

Le meurtre de masse passe par le dépeçage de petits d’homme – on en rigole

 
Dans un accès de sincérité mêlée de cynisme, le Dr Lisa Harris reconnaît la validité des arguments des militants pro-vie : « Comme nous considérons le fœtus comme eux et que nous pourrions convenir qu’il s’agit d’actes de violence, je me demande comment je peux venir travailler chaque matin. Oui concédons-leur toute cette violence ; c’est une personne, c’est un meurtre, concédons-leur cela ! ».
 
Le Dr Ann Schutt-Aine, directrice des services d’avortement au Planned Parenthood de la Côte du Golfe, explique qu’elle détourne souvent ce qui peut être considéré comme un avortement tardif, interdit par la loi fédérale américaine dite Partial-Birth Abortion Ban Act de 2003. Comment ? Elle tire l’une des deux jambes du bébé. Le texte définissant l’avortement tardif comme une extraction du corps du bébé, mais à l’exception de son cerveau, l’avorteur insère des ciseaux sous la boîte crânienne, aspire le cerveau puis peut tranquillement extraire le corps sans craindre de tomber sous le coup de la loi.
 

Deb VanDerhei « ne peut pas empêcher » le trafic d’organes et de tissus foetaux

 
La dimension mercantile ajoute à l’insupportable. La vidéo montre d’autres caciques de Planned Parenthood évoquer les besoins de sociétés de négoce des tissus fœtaux. « La vérité est que certaines cliniques en demandent pour augmenter leurs revenus », dit Deb VanDerhei, directrice du Consortium de Planned Parenthood pour les fournisseurs, « et nous ne pouvons pas le leur interdire ». « Je sais que Planned Parenthood vend un paquet de ce type de matériau », ajoute son directeur médical pour le Maryland, le médecin émérite Paul Blumenthal.
 
Deborah Nucatola, objet d’une plainte pour ses propos sur l’usage à but lucratif des embryons, a été relaxée par un grand jury au motif que les images des vidéos auraient été manipulées et montées à charge. En revanche, la NAF a traîné la CMP en justice pour avoir publié ces enregistrements. Le président du CMP, David Daleiden, a été inculpé le 3 mai par le procureur de Californie pour 15 délits. Daleiden est défendu par l’ancien procureur du comté de Los Angeles, Steve Cooley, et l’ancien procureur adjoint du même comté, Brentford J. Ferreire.
 

La vidéo David Daleiden n’a fait que montrer ce que les journalistes cachent

 
Plusieurs de ces enregistrements avaient fuité sur le site conservateur Got News, mais c’est la première fois que le Center for Medical Progress les a publiés en les sous-titrant. « Chacune des vidéos, pour la publication desquelles le procureur poursuit David Daleiden, a de toute évidence et sans discussion possible été tournée dans un lieu public et donc ne peut en aucun cas être considérée comme confidentielle », argumente Me Ferreira, qui ironise : « La seule différence entre les publications de Daleiden et la couverture quotidienne des journalistes de Californie est qu’il a enregistré les propos de personnes qui soutiennent le chef du parquet de Californie ». Aux Etats-Unis, les procureurs généraux des Etats sont la plupart du temps élus. Dans la tragédie de ce meurtre de masse, c’est toute la société qui est impliquée.
 

Matthieu Lenoir