Depuis cinquante ans l’ONU nous assure qu’il ne reste plus que dix ans pour sauver la vie sur terre. Aujourd’hui une palanquée de « spécialistes » où figure l’ancienne patronne du climat à l’ONU réduisent cette espérance à trois ans. Pour mieux nous faire avaler les changements politiques que prévoit la gouvernance globale.
L’ancienne secrétaire exécutive de la convention cadre de l’ONU sur les changements du climat, la Costa-Ricaise Christiana Figueres est formelle : l’homme peut encore tout juste éviter d’atteindre le niveau où le changement de climat deviendra irréversible et dangereux, il peut encore sauver la vie sur terre, mais il n’a plus que trois ans pour le faire, et cela demandera de la part de tous une discipline de fer. Avec Hans Joachim Schellnhuber du GIEC, ils ont calculé que ces trois ans seront cruciaux, et que si la courbe des émissions de gaz à effet de serre s’infléchit dans les trois ans, alors la catastrophe climatique sera évitée et l’espérance renaîtra pour la terre. C’est en ce sens que Mme Figueres contresigne une lettre ouverte rédigée par « un groupe d’experts prééminents ».
En 69 à l’ONU déjà U Thant : dix ans pour sauver la terre !
Ce qu’il y a de rassurant, c’est que la rhétorique de l’ONU et des réchauffiste n’est pas neuve. En 1969 déjà, U Thant, alors secrétaire général de l’ONU, prenait sa voix la plus solennelle pour avertir les humains : « Il nous reste moins de dix ans pour sauver la terre ». Ce fut depuis le message du film Home, d’Al Gore, bible des réchauffistes. C’était aussi celui que portait à la première conférence de la terre organisée par l’ONU en 1992, la grande horloge qui mesurait le temps qui nous restait à survivre, sous laquelle devaient passer les dizaines de chefs d’Etat invités. D’une manière générale depuis U Thant, chacun des secrétaires généraux ou presque, sauf peut-être Kurt Waldheim, a brodé sur le thème de l’urgence et de la peur, sur la nécessité « d’accélérer la dynamique » du combat politique pour l’environnement. Boutros Boutros-Ghali, Javier Perez de Cuellar, Kofi Annan ont contribué au florilège, et Ban Ki-Moon, en visitant Monaco au mois d’avril 2013, nous a bien prévenu : « Il sera bientôt trop tard » pour sauver la terre et la vie.
Les réchauffistes réduisent à trois ans notre espérance
Ce qui n’est pas nouveau non plus, c’est le but de cette stratégie alarmiste et terroriste. Christiana Figueres l’a rappelé au nom des réchauffistes qu’elle chapeaute : « Nous pouvons encore réduire les émissions (de gaz à effet de serre) d’ici à 2020, comme la science l’exige, pour atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU, et en particulier l’éradication de l’extrême pauvreté. Ce défi monumental avec une occasion sans précédent, pour les gouvernements sub-nationaux (i.e. : les Etats, les comtés et les villes) à l’intérieur des Etats-Unis et les gouvernements de tout niveau en dehors des Etats-Unis, et partout pour le secteur privé, de se fixer des défis à eux-mêmes. L’occasion qui nous est donnée dans les trois ans qui viennent est unique ».
L’ONU fait la révolution mondialiste au grand jour
Cette déclaration est instructive. D’abord, le vocabulaire (gouvernements sub-nationaux, gouvernement de tout niveau) renseigne sur ce que l’ONU pense de la souveraineté des Etats et des nations. L’assimilation du secteur privé à ces « gouvernements » renforce la conviction qu’on peut en tirer. Ensuite, il s’agit d’un appel sans détour d’un haut fonctionnaire international de la caste mondialiste aux Etats, aux villes et aux comtés des Etats-Unis à se rebeller contre Donald Trump qui a pris la décision souveraine de dénoncer les accords de Paris sur l’environnement.
Le climat, prétexte et moyen de régenter la vie sur terre
C’est encore la reconnaissance officielle que les objectifs de l’ONU en matière de climat et de développement durable visent moins à préserver l’environnement qu’à régenter la terre tant au point de vue économique qu’au point de vue politique, puisque l’objectif sur lequel l’accent est mis est « la réduction de l’extrême pauvreté ». C’est un objectif social qui exige implicitement une péréquation des richesses entre le Nord et le Sud, péréquation de nature socialiste.
Les experts prééminents qui ont signé la lettre soufflent six objectifs au G20 qui se tiendra à Hambourg les six et sept juillet, sur la croissance verte, les voitures électriques, les énergies renouvelables la « décarbonisation » des très grandes villes en ajoutant : « Comme avant Paris, nous devons nous rappeler que l’impossible n’est pas un fait, mais une attitude ».
Les réchauffistes de l’ONU préparent l’opinion à la non-catastrophe
Cette déclaration, comme d’ailleurs le nouveau terme de trois ans fixé pour sauver la vie sur terre, peut s’interpréter de plusieurs manières qui se complètent. La première est qu’il est grand temps d’agir. C’est ce que martèle Johan Rockström, du Stockholm Resilience Centre : « Nous avons été protégé par une terre remarquablement résiliente ces derniers cent ans, qui a pu absorber la plupart de nos crimes contre le climat. Mais cette ère est finie. » La seconde est pleine d’espérance, et en même temps d’obligations : « La science du climat montre l’urgence (…) mais aussi que nous pouvons relever le défi avec succès par l’action collective ». En d’autres termes l’écologisme rend inévitable la révolution politique mondialiste.
La troisième interprétation est toute bête : les réchauffistes sont en train de préparer l’opinion à la « réussite » de la lutte contre le réchauffement anthropogénique : puisque celui-ci est un mythe et la catastrophe annoncée une illusion, il faut bien que la politique de l’ONU « réussisse » pour expliquer aux peuples le non événement qu’ils vont constater, contraire aux prévisions. Cette non catastrophe dont, grâce à la clairvoyance des prophètes de l’ONU et à la gouvernance globale, nous pourrons jouir.