Il naquit le 27 septembre 1696 à Mariannella, un quartier de Naples, dans une famille noble du royaume napolitain. Il fut éduqué principalement par sa mère qui lui transmit sa piété et sa dévotion à la Vierge Marie, tandis que son père, officier de la marine royale, était souvent retenu loin du foyer familial. Alphonse-Marie fut formé spirituellement dès ses sept ans par les pères de l’Oratoire, la congrégation fondée par saint Philippe Néri.
En octobre 1708, il commença des études de Droit à la demande de son père, dans un milieu universitaire très religieux mais qui s’opposait fortement au pouvoir temporel du pape, au profit des monarques de droit divin. D’une grande foi, il restait très impliqué dans l’Oratoire. En 1713, il obtint son doctorat en Droit avec une dispense (l’âge légal était de 21 ans, il en avait seulement 17) et entama une brillante carrière d’avocat.
Pourtant, depuis sa jeunesse, il avait ressenti sa vocation sacerdotale, et il fit le choix de devenir prêtre après une retraite à l’occasion de la Semaine Sainte en 1722, malgré l’opposition de son père. Le 28 août 1723, après un échec dans un procès important, il se rendit à l’Hospice des Incurables pour y visiter les malades ; il eut alors une vision mystique et entendit une voix lui dire : « Abandonne le monde et donne-toi à moi. » Peu de temps après, il fut admis comme candidat au sacerdoce et, après sa formation, fut ordonné prêtre le 21 décembre 1726.
D’abord attiré par la vie contemplative, il choisit toutefois de se consacrer aux pauvres et aux malades. En 1732, avec l’aide de la bienheureuse mystique Marie Céleste Crostarosa, il fonda la Congrégation du Très Saint Rédempteur, dont les membres sont appelés les Rédemptoristes, afin d’aider les pauvres des campagnes napolitaines. Missionnaire, il sillonna les provinces du royaume de Naples entre 1726 et 1752 pour y prêcher jusque dans les villages les plus reculés.
En 1762, il fut nommé évêque du petit diocèse de Sainte-Agathe-des-Goths qu’il réforma et ramena à la foi. En 1775, il quitta sa charge pour retourner dans son couvent et se préparer à la mort. S’ensuivit une période d’intrigues et de trahisons, notamment marquées par de très importantes modifications de la règle, au terme de laquelle il fut exclu de son ordre par le pape Pie VI.
Grand théologien, Alphonse-Marie rédigea un certain nombre d’œuvres, des ouvrages de vie spirituelle, des traités théologiques… Il condamna notamment l’islam, « tissu de fables, d’inepties et d’impiétés ». Certains de ses textes montrent sa grande dévotion, toujours fidèle, à la Vierge Marie.
Alphonse-Marie de Liguori mourut à Nocera de Pagani le 1er août 1687. Comme il l’avait prédit, les règles originales des Rédemptoristes furent rétablies quelques années après. Canonisé par Grégoire XVI le 26 mai 1839, il fut proclamé Docteur de l’Eglise par Pie IX en 1871 et saint patron de tous les confesseurs et moralistes par Pie XII en 1950.